Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Lorsque j'ai vu que les éditions Delcourt proposaient dans leur catalogue une bande dessinée portant sur une affaire judiciaire, j'ai été très tentée de découvrir cet album que ce soit pour son thème que pour ses illustrations qui avaient l'air magnifiques...
Côté histoire, Sylvain Venayre et Hugues Micol reviennent sur l'affaire Soleilland, triste fait divers qui a défrayé la chronique au début des années 1900. Alors que l'on pouvait penser que les auteurs auraient pu retracer le procès en lui-même, j'ai beaucoup apprécié le parti-pris de s'intéresser à celui-ci au travers du point de vue d'un journaliste (qui lui est fictif).
Cette bd m'a offert une belle immersion dans une époque. Cela m'a permis d'en apprendre plus sur l'utilisation et la portée de la presse, des politiques publiques notamment en matière de la peine de la mort.
Concernant les illustrations, j'ai beaucoup aimé les détails des planches. L'utilisation de la peinture à la gouache donne une certaine patine aux dessins qui se prête complètement à l'histoire.
Je tiens à remercier les Éditions Delcourt et Netgalley France pour cette découverte offrant une belle immersion dans le Paris du début du XXe siècle. Si vous êtes curieux et désirez en apprendre plus sur le travail des auteurs, je vous conseille d'aller sur le site internet des Éditions Delcourt.
J'ai adoré ce récit, voilà, n'y allons pas par 4 chemins.
L'histoire qui nous est proposée nous offre plusieurs lectures. Et ça, j'aime beaucoup.
Il y a d'abord, une enquête. Qui est très sordide. On ne voit rien, mais tout est suffisamment décrit pour comprendre la violence de l'agression.
En parallèle, on parle de la presse de l'époque. En pleine transformation, elle s'inspire de ce qui se fait de l'autre côté de l'Atlantique, en cherchant le "scoop" pour attirer le lecteur.
Et puis enfin, l'auteur parle aussi de la société de l'époque, celle qui vit dans l'insécurité, et dont la seule réponse qu'a trouvé le peuple, c'est de refuser en masse l'abolition de la peine de mort (qui n'aura lieu qu'en 1981!).
Tout ça est parfaitement mis en image dans un style "vintage", traits épais et couleurs sombres. Les doubles pages qui servent d'ouverture de chapitre sont de magnifiques tableaux, un régal pour les yeux.
Voici donc un titre sorti en septembre, de manière trop discrète à mon goût. Une bd qui permet de constater l'avancée de la France sur certains sujets (comme la peine de mort) mais aussi la stagnation sur d'autres points (l'insécurité, l'importance de la presse à scandale).
Une lecture intéressante et importante.
Paris, février 1907
C'est une disparition, peut-être même un crime ! Marthe, une fillette, a disparu alors qu'elle partait à un spectacle au Ba-ta-clan accompagnée de M. Soleilland. C'est l'histoire extraordinaire qui prive Valentin, journaliste dans un quotidien populaire, de voyage de noces à Venise avec Marguerite. D'autant que les propos de ce Soleilland ne semblent pas tenir la route... Où est passée la petite Marthe ?
Pour ce 5ème opus de la collection La découverte chez Delcourt, Sylvain Venayre part d'un fait divers réel pour faire le portrait de la presse de l'époque et de son influence sur la société. On suit l'enquête de Valentin, non pas tellement pour trouver la vérité, mais pour feuilletonner une histoire à même de fidéliser les lecteurs du journal. Détails sordides, affirmations tirées d'indiscrétions, tout y passe !
Dans ce contexte de début de siècle, juste avant la création des fameuses Brigades du Tigre, les peintures de Hugues Micol sont absolument formidables ! J'adore ce style vintage, cette épaisseur, ces décors et cette vie parisienne précise, les enseignes, les tenues... Je me suis régalé les mirettes pendant 144 pages !
Cet album me faisait de l'œil et j'ai vraiment apprécié ma lecture. Un petit dossier final montre bien les liens du sentiment d'insécurité avec l'évolution de la société. Et ça résonne bien avec le présent, sauf que les chaînes d'info continue ont remplacé Le Petit Parisien, Le Matin et autre Petit Journal...
« Le futur, c’est déjà demain ». Agughia, récit d’aventure trépidant et de science-fiction situé dans un futur proche aurait très bien pu figurer dans le premier numéro de la nouvelle mouture de Métal Hurlant.
Ô Corse île de plaisir pour les Ailleurs
Pour les habitants, minés par la pauvreté, l’île de beauté n’a plus de beauté que le nom et ce n’est pas eux qui en profitent. Ils voient déferler des hordes de touristes venant de la plus basse plateforme des Ailleurs, colonies de la Terre peuplées de l’élite. Au programme, profiter de la nature bien sûr mais aussi du confort dernier cri: maquis sécurisé, circuits de randonnée aseptisés, rivières chauffées et plages climatisées. Or, en raison du dérèglement climatique, la saison touristique est de plus en plus courte ce qui précarise d’autant plus les autochtones.
« Évidemment que je veux me barrer ! Tout l’avenir de cette foutue île est enterré ici ! Avec vous ! Pourquoi j’resterais ? » Et pour se barrer, elle a trouvé la solution : se faire un maximum de blé pour aller installer son business (un salon de blanchiment dentaire pour les expatriés !) dans les Ailleurs. Elle, c’est Agughia, jeune voleuse à la tire qui, à la faveur d’un accident de la route, va dérober son sac à un employé de Radius, la toute puissante multinationale chargée de transformer l’île en « un territoire riche de sa culture, mais tourné vers la modernité et la croissance ». Véritable MacGuffin, ce vol va déclencher toute l’affaire. Et non seulement la police municipale dirigée par un pinzutu borné qui veut à tout prix mettre ça sur le dos de Rage de vert, une organisation écologiste radicale, mais également un mystérieux homme masqué vont se lancer à la poursuite de la jeune voleuse afin de récupérer l’objet contenu dans le sac qui, soit dit entre nous, n’est pas banal. Et le larcin d’Agughia, la « reine du braco » tel le battement d’aile du papillon …
Micol, Mézières et les autres
Hugues Micol est un auteur complet qui se définit lui-même comme un dessinateur d’histoires. Chez lui, la démarche graphique est toujours antérieure au récit, et c’est à travers le dessin, le trait qu’il essaie de l’incarner. Ici, sa volonté était de faire une BD au style graphique des années 70. Aussi a-t-il réalisé des dessins très fouillés et opté pour une palette de couleurs acidulées. L’intrigue se déroulant dans un futur proche, voilà qui a de quoi surprendre. Oui mais si on ajoute une histoire de SF« à la Valérian , avec un côté fable, on comprend mieux. Et Moebius aussi est de la partie ... Je dois reconnaître que les années 70, que ce soient les tapisseries à grosses fleurs orange ou jaunes, les coupes de cheveux, les pattes d’eph ou l’esthétique graphique, ce n’est pas ce que je préfère. Personnellement, je suis plus sensible au sublime noir et blanc et à l’inventivité graphique exprimée dans Black-Out son précédent ouvrage sur un scénario de Loo Hui Phang. Quoi qu’il en soit, ce choix d’une esthétique vintage fonctionne parfaitement et en ravira certains.
Comme dans les derniers Valérian, tout en étant divertissant, ce récit d’anticipation porte un regard critique sur le monde dans lequel nous vivons et a pour toile de fond l’impact du tourisme de masse, le capitalisme sans oublier bien sûr l’écologie.
Hugues Micol a rempli sa mission. Sur un ton décalé non exempt d’humour, il nous offre là un sympathique divertissement dans lequel scènes d’action et rebondissements s’enchaînent sans faillir et nous réservent quelques surprises. Ne boudons pas notre plaisir !
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