"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Violette et Stella" est le premier roman d'Evelyne Bloch-Dano et pourtant son 24ème ouvrage car jusque-là l'auteure s'était spécialisée dans les biographies, majoritairement de femmes.
Nous suivons le destin de Stella et Violette, amies d'enfance, raconté par Anne, la mère de Stella. Celle-ci a élevé sa fille seule, s'étant séparée du père, révolutionnaire ultra, en 1971, alors que celle-ci avait trois ans. Elle est professeur de yoga, vit de peu, est une soixante-huitarde qui a expérimenté plusieurs type de vies, en quête de sérénité et la liberté, délaissant parfois sa fille.
Stella, elle, est une battante qui veut être indépendante économiquement et affectivement, qui ne veut pas d'enfant, qui travaille dans un cabinet de conseil, mariée puis divorcée 7 ans après; Violette a fait un choix radicalement différent, puisqu'elle a arrêté de brillantes études de droit pour se marier et élever ses enfants. Stella est dans une forme d'égoïsme alors que Violette est dans le don.
Nous les voyons évoluer sous nos yeux de 1970 à 2017 avec leurs interrogations, leurs doutes, leurs choix de vie qu'elles croient péremptoirement définitifs. Ces femmes nous ressemblent, nous nous retrouvons en elles, nous comprenons les crises qu'elles traversent car peu ou prou nous sommes nombreuses à avoir vécu les mêmes moments.
Ce roman évoque également l'évolution du féminisme, fondé sur le travail comme pré-requis de la liberté pour une femme. Anne incarne le féminisme militant des années 70 alors que Stella peut profiter des avancées, des combats menées par la génération de sa mère.
Finalement, la question centrale de ce roman est "qu'est-ce qu'une femme libre?"; chaque personnage du roman en donne une réponse différente, qui varie au fils des années, qui sont les différentes facettes de la réponse.
#VioletteetStella #NetGalleyFrance
Une biographie intéressante qui m'a permis d'approcher l'intimité d'Emile Zola, d'en sentir les fragilités et les forces à travers celles de madame Zola, femme amoureuse, compagne et amie au-delà de la mort de l'écrivain. Le style d'Evelyne Bloch-Dano offre une approche intelligente et subtile de cette période fascinante de l'histoire et de la littérature.
Émile Zola, je connais comme tout un chacun mais, quand il s’agit d’évoquer son épouse, j’avoue que, avant la lecture de cette biographie, je ne connaissais rien.
Évelyne Bloch-Drano prend à bras le corps la vie avec ses mystères de celle qui a partagé la vie du célèbre écrivain et qui poursuivra le travail de mémoire de son époux.
Lorsqu’elle rencontre Zola, elle est Gabrielle, une cousette issue des quartiers populaires. Orpheline très jeune, elle n’a pas beaucoup fréquenté l’école.
Elle connait la pauvreté, apprend la débrouillardise. C’est par l’entremise de Cézanne pour lequel elle pose qu’elle rencontre Émile Zola. Ils vivent ensemble et se marieront en 1870. Femme respectable, Gabrielle reprend son prénom de naissance : Alexandrine.
Toute sa vie, elle devra se faire sa place, tout d’abord face à la mère d’Émile qui couve son fils unique puis par rapport à Jeanne Rozerot, qui aura deux enfants avec l’écrivain. Libre et non conformiste, elle saura se faire respecter. Toute sa vie, elle sera fidèle à son époux et à sa mémoire.
« Alexandrine est une compagne au sens plein du terme. Sa vigilance, sa méfiance, sa volonté, son esprit pratique, son sens des réalités, son humour, sa vitalité, son énergie tissent autour de l’écrivain son filet protecteur d’une extraordinaire solidité. »
Cette biographie est une plongée dans le XIXe siècle, la vie mondaine de la capitale et celle, plus modeste, du peuple et des artistes. On découvre la vie artistique et intellectuelle de cette époque, on suit l’affaire Dreyfus. Dans leur villa de Médan où les Zola reçoivent, la nouvelle bourgeoise va se frotter aux artistes, écrivains, musiciens de cette époque. Edmond de Goncourt, proche de la famille, laissera des témoignages sur cette vie à la fois bourgeoise et intellectuelle.
Evelyne Bloch-Drano a fait un travail considérable de recherche, elle s’appuie sur les correspondances d’Alexandrine et d’Émile, les témoignages d’amis ainsi que sur l’œuvre de Zola qui, souvent, reflète la vie de ses proches. Les époux Zola, qui aimaient la photographie, nous ont laissé de nombreux témoignages en image. Un cahier central regroupe quelques clichés qui illustrent différentes époques.
L’autrice a réussi à rendre captivante cette biographie et attachant le personnage d’Alexandrine.
A présent, je ne pourrais plus aborder l’œuvre d’Émile Zola sans penser à Alexandrine qui a su si bien contribuer à l’œuvre immense de son mari.
Madame Zola, profondément amoureuse, profondément femme, profondément blessée. Une femme dynamique et élégante. Elle fera tout pour son mari, elle lui donnera sa vie tout en essayant d'oublier son douloureux passé qui la marquera toute sa vie.
En lisant cette biographie, j'en ai appris encore un peu plus sur mon auteur préféré, sa vulnérabilité, sa sensibilité, sa force, ses paradoxes.
J'aime ce couple fort, amoureux, simple et attendrissant. Ce couple qui aura traverser les hauts, les bas, les calmes et les tempêtes.
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