Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
C’est le cœur brisé qu’Elma est de retour à Akranes sa ville natale, après neuf ans d’une relation amoureuse qui s’est très mal terminée.
Elle y retrouve ses parents et, croit-elle, la tranquillité d’une petite ville de province. Pourtant, alors qu’elle vient tout juste d’intégrer l’équipe d’enquêteurs du poste de police, le corps d’une inconnue est retrouvé au pied d’un phare.
Avec son collègue Sævar, elle se lance dans l’enquête, quitte à bousculer un peu les notables de la ville.
Une nouvelle autrice venue d’Islande, terre du polar par excellence. Et une très bonne surprise que cette Elma, une femme qui se relève après un terrible chagrin.
C’est d’ailleurs une histoire de femmes que nous raconte Eva Björg Ægisdóttir. Des femmes secrètes. Des femmes ambitieuses. Des femmes tristes. Des femmes abîmées, brisées. Des femmes faibles. Des femmes vengeresses. Et des filles qui n’ont pas eu le temps de devenir des femmes.
Les hommes n’ont pas souvent le beau rôle, qu’ils disparaissent en mer, qu’ils charment pour mieux faire souffrir, qu’ils trompent ou qu’ils dominent, abusent, frappent.
Une enquête comme un puzzle dans une ambiance hivernale, parfois étouffante, dans une ville où tout le monde se connait mais où parfois on préfère ignorer ce qu’il se passe chez le voisin, une fois la porte close.
Avec ce premier tome de la série consacrée à Elma, Eva Björg Ægisdóttir fait une entrée remarquée dans le monde du polar. On aime son héroïne en reconstruction, on aime Akranes et on aime sa façon de distiller les indices et les fausses pistes, de donner beaucoup de profondeur à ses personnages, de nous présenter les mœurs islandaises.
Une affaire à suivre.
Le Clan Snæberg par Eva Björg Ægisdóttir, traduit de l’islandais par Jean-Christophe Salaün, Éditions de la Martinière, 2024
Un dépaysement au milieu des coulées de lave sombres de la péninsule de Snæfellsnes, en Islande. Un endroit battu par les vents où il fait très froid.
Un huis-clos familial dans un hôtel isolé, haut de gamme, privatisé par les Snæberg pour y célébrer le presque centenaire du patriarche récemment décédé… Drôle d’idée, famille auréolée d’une ambivalence entre être et paraître, entre sphère privée et partages publics sur les réseaux…
Une galerie de personnages, liés par le sang ou les mariages, aux noms imprononçables et difficiles à retenir.
Quelques membres du personnel, dont Irma, tout excitée à l’idée de pouvoir enfin observer de près le célèbre clan familial… D’un peu trop près, peut-être ?…
Une narration très polyphonique où s’entrecroisent à la première personne les ressentis et états d’âmes des principaux personnages.
Une tonalité tragique : unité de lieu, de temps, sur un week-end, et d’action, autour d’une disparition…
Mais l’action, sous la forme d’une chronique d’un drame annoncé, est plutôt complexe, toujours dans le non-dit, le tacitement non formulé.
C’est plutôt un roman d’atmosphère au sein d’une famille çà et là dysfonctionnelle. Nous suivons particulièrement la jeune Lea, une adolescente perturbée, qui partage sa vie sur les réseaux sociaux, pas forcément avec les bonnes personnes ; sa mère Petra apparaît égocentrée même si elle s’inquiète pour sa fille. Nous assistons à des retrouvailles entre cousins, à l’émergence de secrets enfouis et à des rapprochements imprévus. Dans le clan Snæeberg, la place des pièces rapportées n’est pas évidente : Tryggvi se bat contre l’alcool, une addiction qui lui a déjà fait commettre le pire et Maja n’ose pas annoncer sa grossesse à son compagnon…
Une double temporalité : au présent, deux policiers enquêtent sur une mort suspecte tandis que les points de vue des participants à la réunion familiale nous ramènent dans le passé très proche où les faits se sont déroulés. Jusqu’à la fin, nous ne savons pas précisément qui est la victime, baladés par l’autrice au gré de péripéties annexes faisant office de diversions ou de fausses pistes.
Quand les pièces du puzzle ont fini par toutes s’imbriquer, je me suis sentie un peu vexée de m’être trompée dans mes déductions et déçue aussi, sans pouvoir vraiment mettre des mots sur mon insatisfaction.
Ce n’est pas la première fois qu’un auteur islandais m’intrigue et me laisse perplexe. Affaire à creuser !
#LeClanSnæberg #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal
Une famille notable se réunit dans un hôtel Une personne disparaît et des questions apparaissent. Pourquoi, qui, comment. La police interroge et le puzzle prend forme. Joli dénouement. J'ai trouvé des longueurs mais j'avais hâte de connaître la fin.
Après une rupture amoureuse, Elma quitte Reykjavik pour rejoindre la police d'Akranes, sa vile natale. Un retour aux sources pimenté par la découverte du cadavre d'une jeune femme, vraisemblablement assassinée.
Elma va mener l'enquête en compagnie de son collègue, le séduisant Sævar.
L'autrice est une nouvelle venue dans le polar islandais, "une des étoiles montantes de l'Islande" a dit d'elle un de ses célèbres collègues. Comme chez Arnaldur Indriðason ou Ragnar Jónasson, on est loin du thriller survitaminé américain. Ici lenteur et réflexion supplantent vitesse et action.
La narration ne manque pas de rythme pour autant. Les changements de point de vue, les aller-retours dans le passé et les découvertes des policiers y veillent. L'écriture (et donc la traduction) est relativement simple, ne s'embarrassant pas d'inutiles fioritures. La lecture est donc très fluide.
Au-delà de l'intrigue, ce sont les personnages qui retiennent l'attention. D'apparences assez simples, ils cachent une psychologie complexe, que l'autrice révèle par petites touches. Au point que la lecture peut devenir addictive.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2024/05/16/elma-de-eva-bjorg-aegisdottir-aux-editions-de-la-martiniere-un-bon-polar-nordique/
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Chacune des deux demeures dont il sera question est représentée dans le sablier et le lecteur sait d'entrée de jeu qu'il faudra retourner le livre pour découvrir la vérité. Pour comprendre l'enquête menée en 1939, on a besoin de se référer aux indices présents dans la première histoire... un véritable puzzle, d'un incroyable tour de force
Sanche, chanteur du groupe Planète Bolingo, a pris la plume pour raconter son expérience en tant qu’humanitaire...
Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !