"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Loin des romans dit érotiques, ce roman est un pur porno. Ici Esparbec alias Georges Pailler ne triche pas avec la transparence des mots et du style. Il écrit avec des mots crus, limites du dégueulasse mais qui agissent sur notre système cérébral d'une manière troublante pour sans nul doute possible nous exciter.
Le fantasme nous accroche; le fantasme nous bouscule, le fantasme nous raidit, nous échauffe entre choc et envie. On se croit scandalisé mais on se détend, on se laisse aller, à la découverte de notre corps, de nos pulsions, dans le secret de l'intimité, on ouvre les vannes du plaisir et on se noie dedans avec un goût amer et salé, un goût de sexe entre les murs, ce qui est fort vu qu'ici on est en pleine séance de lecture !!
Fini les Barbara Cartland a l'eau trop rose où l'homme fort part au secours de la jeune femme fragile et l'embrasse fougueusement puis plus rien. Place aux fantasmes réalisés par les mots de Esparbec qu'il ne mâche pas c'est évident. On appelle une queue une queue, une moule une moule, on parle de trous à enfiler comme on parlerait de tricoter facilement. Le cru est normal ici et on se trouble d'une situation vaudevillesque invraisemblable, incestueuse et tordue à souhait alors que dans le réel cela ferait scandale.... Mais ce n'est qu'un livre.... Quoi que !!
Esparbec non seulement maîtrise le genre pornographique mais sait habiller de vrai ses personnages. Ne réussit-il pas à nous présenter une Bébé (alias Bertrande) pleine de dualité entre l'innocence enfantine et la perversion d'une fille comme déjà adulte ; ne nous montre-t-il pas la pudeur de son jumeau puis sa jouissance honteuse? Pour ne citer que quelques exemples...
Plus de 50 000 exemplaires vendus à ce jour? Rien d'étonnant quand on réussit à titiller les sens du lecteur jusqu'au plus profond... vulgairement parlant, de ses trous.
Le roman est enrichi d'illustrations de Alex Varenne, un plus pour la réédition mais les mots en disent déjà bien longs et forment à eux seuls des images comme si on se matait on beau film pornographique. Le supplément illustré cependant nous permet de souffler dans nos audaces entre les lignes...
Pour finir, un entretien avec l'auteur signé Christophe Bier nous permet de cerner un peu plus Esparbec et de plonger dans le monde de l'érotisme et du pornographique littéraire, désormais loin des romans de gares et moins refoulant qu'on ne penserait en tant que lecteur si on ne lit pas ce genre.
Nul
Oyez, oyez, bonnes gens, Yv a donné de sa personne -en tout bien tout honneur- pour vous, pour tester le nouveau "roman pornographique". Bon, en fait, je croyais que c'était érotique, eh bien je me suis trompé. Lorsque la liste de Masse critique de Babelio est parue, j'ai coché tout plein de livres, et c'est celui-ci qui est arrivé. Je ne crois pas qu'il y ait eu beaucoup de candidats-lecteurs. Investi d'une mission, je me suis donc plongé dans cette lecture. Ça commence plutôt bien, Esparbec s'adresse à ses lecteurs avec beaucoup d'humour et un recul de bon aloi. Très vite, bien sûr on arrive aux scènes chocs, parfois terribles, car il faut bien le dire, les garçons du pensionnat ne reculent devant aucune offense à faire aux jeunes femmes ; la directrice n'étant pas en reste. J'avoue ma pauvre culture de ce genre de littérature, m'étant plutôt cantonné, adolescent, aux lectures de SAS ou de quelques mais rares Brigade mondaine de de Villiers -non pas Philippe, Gérard ! Ou alors, des magazines, comme Newlook, mais je les lisais -et les prêtais- pour les articles de fond, bien sûr, pas pour les filles dévêtues à l'intérieur, pour qui me prenez-vous, voyons ?
Bon comment dire en en disant le moins possible pour que mon blog ne soit pas assailli par les pervers de tout poil -il en est beaucoup question dans le roman, des pervers, certes, mais des poils aussi. Je vais devoir choisir mes mots si possible non suspects de double sens.
Esparbec écrit bien, ça, je ne peux le contester ! Je l'ai dit, de l'humour, du détachement, de belles tournures de phrases, du vocabulaire... sauf dans les scènes très chaudes où là, les mêmes mots que vous voudrez m'excuser d'éluder rapport -oh mince !- aux mots-clefs de recherche, reviennent sans arrêt. Je sais qu'il n'y a probablement pas légion de synonymes, mais j'aurais aimé moins de répétitions. On est souvent plus proche de l'étalage du boucher que de la poésie. De même pour les situations coquines -et beaucoup plus si affinités, et même sans affinités d'ailleurs- qui se ressemblent beaucoup.
On tâte -ah, zut alors- de la zoophilie, de la scatologie du sado-masochisme, on croise des amateurs de Sodome, des pervers, ... La femme est soumise -et c'est peu de le dire-, quasi violée, même si l'auteur prétend qu'elle aime ce qu'elle subit.
Je ne suis probablement pas le public pour le "roman pornographique", bien que je croie définitivement que la littérature de ce genre est ciblée mâle ! Mais attention, vrai mâle, dominateur, testostéroné et tout et tout. Tout le contraire de moi, pauvre petit être sensible et sûrement possesseur d'un côté féminin excessif -pour un garçon, bien entendu- qui ne goûte pas le plaisir de cette lecture. J'avoue même -ouh, honte à l'homme !- au risque d'être assimilé "aux mères la pudeur et à leurs consorts de toutes eaux" (4ème de couverture) avoir passé rapidement les 80/90 dernières pages (ça veut dire que j'en ai quand même lu une bonne centaine !). C'est d'ailleurs dommage, parce que si Esparbec écrivait de la littérature érotique, ou de la littérature "normale" avec moins de crudité -non, pas les légumes, encore qu'il soit question d'une carotte dans un chapitre- voire de vulgarité, je serais preneur pour tester, parce que j'aime bien sa langue -dites donc, bande de cochons, quand je dis sa langue, entendez son écriture, on a même pas été présenté Esparbec et moi, alors, pas de familiarités !- parce que j'aime bien aussi sa façon d'amener le lecteur à la scène polissonne (et c'est un doux euphémisme), de faire monter le suspens bien sûr -toute autre idée est à bannir dans mes propos- avant d'arriver en plein coeur de l'action, où là, je décroche.
A réserver aux amateurs de plus de dix-huit ans bien entendu.
www.lyvres.over-blog.com
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