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Eric Faye

Eric Faye
Éric Faye a publié chez Stock Croisière en mer des pluies (1999), Les cendres de mon avenir (2001), La durée d'une vie sans toi (2003), Mes trains de nuit (2005), Le syndicat des pauvres types (2006), L'homme sans empreintes (2007) et Nous aurons toujours Paris (2009). Il a reçu le Grand Prix du... Voir plus
Éric Faye a publié chez Stock Croisière en mer des pluies (1999), Les cendres de mon avenir (2001), La durée d'une vie sans toi (2003), Mes trains de nuit (2005), Le syndicat des pauvres types (2006), L'homme sans empreintes (2007) et Nous aurons toujours Paris (2009). Il a reçu le Grand Prix du Roman de l'Académie Française en 2010, pour Nagasaki, Stock.

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Avis sur cet auteur (47)

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    Couverture du livre « Il suffit de traverser la rue : petite saga des années 2010 » de Eric Faye aux éditions Seuil

    Les Lectures de Cannetille sur Il suffit de traverser la rue : petite saga des années 2010 de Eric Faye

    Dans sa course au profit, la pourtant florissante agence de presse américaine MondoNews a commencé, depuis quelque temps déjà, la délocalisation de ses bureaux européens vers des pays à bas coûts. C’est maintenant le tour du bureau parisien, où un plan de départ volontaire vient tendre encore...
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    Dans sa course au profit, la pourtant florissante agence de presse américaine MondoNews a commencé, depuis quelque temps déjà, la délocalisation de ses bureaux européens vers des pays à bas coûts. C’est maintenant le tour du bureau parisien, où un plan de départ volontaire vient tendre encore l’atmosphère kafkaïenne entretenue par les nouvelles méthodes de management du groupe. Mais tous les salariés n’y seront pas éligibles. A 57 ans et avec trois décennies d’ancienneté, le journaliste Aurélien Babel se retrouve au coeur d’une lutte pour le moins paradoxale : celle pour le droit d’être viré.

    Eric Faye a longtemps exercé la profession de son personnage principal, et si son livre est un roman à part entière, avec sa part de réécriture de la réalité en même temps que d’invention de ses protagonistes, c’est tout de même bien un témoignage de son expérience qu’il nous livre ici, en insistant sur sa représentativité quand son vague alter ego déclare qu’il est la foule, cette « part de la foule qui, dans ces années 2010, forme sans doute la première génération à avoir autant peur en temps de paix », et en lui insufflant une dimension politique, quand, en regard du titre renvoyant à une remarque d’Emmanuel Macron à un chômeur, il pointe, dans cette « petite saga des années 2010 », l’évolution récente des entreprises privées, du secteur de l’information mais pas seulement, dans une logique à ce point exclusivement financière qu’elle finit par devenir leur unique raison d’être, au grave détriment de l’éthique et de l’humain.

    A l’approche d’une soixantaine qui ne lui laisse aucune illusion sur ses chances de retrouver un emploi ailleurs, Aurélien Babel constate qu’en externalisant et en délocalisant à tour de bras pour profiter d’une main d’oeuvre bon marché, ici sans métier ni qualification, MondoNews « est en train d’inventer le journalisme sans journalistes » et que c’est toute sa profession qui se retrouve dévoyée par la pression du « bankable ». L’information rentable, celle qui génère les clics, se met à prendre le pas sur une information parfois plus cruciale. Cette presse-là, qui ne se donne plus la peine d’investiguer ni de vérifier, manque à son rôle de fond et à sa fonction, essentielle pour la démocratie, de contrepoids aux différents pouvoirs.

    Et puis, plus globalement, de décisions bêtement financières en absurdités bureaucratiques – comme ce formulaire en anglais transitant par l’Inde pour parvenir au siège et bloquant pendant des jours le simple remplacement du clavier d’ordinateur d’un Aurélien Babel privé de son plus indispensable outil de travail – , se développent au sein des entreprises des systèmes kafkaïens, où plus rien d’humain n’a de place. Pourtant, accrochées à leur salaire et à leur aisance, ces classes moyennes supérieures qui, corvéables à merci, explosent sous la pression des organisations qui les emploient, loin de lutter et de se défendre collectivement, se contentent de se faire la guerre dans une compétition acharnée qui achève de rendre leur quotidien infernal. Chez MondoNews, c’est à qui marchera sur son voisin pour bénéficier du plan de départ volontaire : un triste privilège qu’il faut conquérir de haute lutte…

    Avec un humour et un style qui font de cette lecture un régal, Eric Faye met en scène un Lucien de Rubempré contemporain qui a perdu au moins autant d’illusions qu’en son temps, celui de Balzac. Sa si juste observation des métamorphoses actuelles de l’industrie de la presse, entre mondialisation et dumping social, interroge, plus globalement et au-delà de tout clivage politique, sur la place de l’homme dans le travail et sur les grandes orientations sociales du monde de demain. Coup de coeur.

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    Couverture du livre « La télégraphiste de Chopin » de Eric Faye aux éditions Seuil

    MAPATOU sur La télégraphiste de Chopin de Eric Faye

    En 1995, la belle ville de Prague est sortie du joug du régime communiste. Chacun apprend à vivre de plus librement.

    Mais il est difficile de perdre de vieux réflexes. C'est ce à quoi pense le journaliste de télévision Ludvik Slany quand il se voit confier par son supérieur un reportage...
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    En 1995, la belle ville de Prague est sortie du joug du régime communiste. Chacun apprend à vivre de plus librement.

    Mais il est difficile de perdre de vieux réflexes. C'est ce à quoi pense le journaliste de télévision Ludvik Slany quand il se voit confier par son supérieur un reportage plutôt bizarre : enquêter sur une femme qui prétend recevoir la visite de Frédéric Chopin qui lui dicterait des partitions qu'il n'a pas écrites de son vivant.

    Le journaliste se demande en effet si la commande de ce reportage ne serait pas un piège tendu par son rédacteur pour lui créer des ennuis, voire se débarrasser de lui.

    Ne pouvant faire autrement que d'enquêter, Ludvik et son caméraman vont interviewer pendant plusieurs semaines Vera Flotynova. Cette veuve, ayant dépassé la soixantaine leur paraît bien commune, terne.

    Alors qu'une maison de disque prestigieuse s'apprête à enregistrer un CD des morceaux reçus par la médium, le journaliste est convaincu que celle-ci est une impostrice et qu'il y a forcément un complice musicien féru de Chopin qui lui donne les partitions.

    Ludvik Slany, pour obtenir des preuves, n'hésitera pas à recourir aux services d'un ancien espion, reconverti en détective privé. Les vieilles méthodes ont la vie dure.

    Je ne vous dirai pas quel sera le résultat de cette enquête. A vous de le découvrir.

    Ce que j'ai aimé dans ce roman, au-delà de l'histoire en elle-même, c'est la psychologie des personnages qui doivent vivre dans ces années post-communistes dans un monde nouveau auquel ils doivent s'adapter.

    Je recommande également le téléfilm "Kolya" sur Arte.tv. L'action se déroule quelques semaines avant la dissolution de la Tchécoslovaquie en 1993.

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    Couverture du livre « Éclipses japonaises » de Eric Faye aux éditions Seuil

    Colette LORBAT sur Éclipses japonaises de Eric Faye

    Plusieurs jeunes femmes, voire très jeunes filles japonaises sont kidnappées et jamais retrouvées. A la frontière entre les deux Corée, un GI américain s’évapore.

    Je retrouve les jeunes japonaises sur un bateau direction…. La Corée du Nord où elles sont chargées, pardon, obligées d’apprendre...
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    Plusieurs jeunes femmes, voire très jeunes filles japonaises sont kidnappées et jamais retrouvées. A la frontière entre les deux Corée, un GI américain s’évapore.

    Je retrouve les jeunes japonaises sur un bateau direction…. La Corée du Nord où elles sont chargées, pardon, obligées d’apprendre le japonais et la vie japonaise à des coréens du nord… espions bien entendu ; le GI américain, après plusieurs mois de détention est soumis à la même sauce.

    « Oui, parfois, elle se persuadait qu’elle enseignait des comptines à des tueurs ». C’était leurs rôles, faire connaître la vie japonaise, entre autres, à des espions nord-coréens. C’est ainsi que Chai Sae-Jin perçoit sa nouvelle vie de recluse coréenne.

    Eric Faye traite ce sujet que je ne connaissais pas en le faisant courir sur cinq décennies, ce qui permet de suivre l’itinéraire de vie et de pensée des prisonniers japonnais, américains. Les japonnais doivent inculquer aux futurs espions la langue, sans accent étranger, le code vestimentaire, la société nippone afin qu’ils puissent aller faire leur sale boulot sous couverture nippone.

    S’il n’y avait eu l’explosion en plein vol, en 1987, d’un avion de la Korean Air et la sagacité d’un journaliste japonnais proche de la retraite, ces rapts n’auraient jamais été découverts.

    J’aime le Japon vu à travers le regard d’Eric Faye, (Nagasaki) peut-être parce qu’il décode la civilisation nippone qui est un mystère profond pour moi où je peine à entrer.

    L’impossibilité d’aller dans ma librairie, la maladie font que je sors les oubliés de ma bibliothèque à lire (oui j’en suis là!) et j’y fais de belles découvertes, comme Eclipses japonaises.

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    Couverture du livre « Je suis le gardien du phare, et autres recits fantastiques » de Eric Faye aux éditions Points

    Agnès Verlingue sur Je suis le gardien du phare, et autres recits fantastiques de Eric Faye

    C’est un recueil de nouvelles dites « fantastiques « , c’est à dire à la frontière de la réalité. Avec une poésie magnifique. Des textes très courts et d’autres plus longs. Des univers très différents. De beaux moments de lecture.

    C’est un recueil de nouvelles dites « fantastiques « , c’est à dire à la frontière de la réalité. Avec une poésie magnifique. Des textes très courts et d’autres plus longs. Des univers très différents. De beaux moments de lecture.