Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Bien documenté, analyses justifiées mais quel pessimisme.
J’ai appris énormément de choses qui sont bien expliquées même pour des néophytes tels que moi. Mais ça n’a pas suffit pour que j’accepte le réalisme négatif voire le défaitisme de cet auteur. Certainement parce que je ne veux pas me faire peur quant à l’avenir des européens. Les guerres, les défaites, les erreurs stratégiques sont certes légion concernant plusieurs régions de notre planète, mais ça ne devrait pas non plus amoindrir les indéniables avancées dans certains autres.
Emmanuel Todd nous fait profiter de toutes ses connaissances en démographie, en anthropologie et en histoire ; on ne peut que lui dire merci. Sa présentation est accessible à tout lecteur. Connaitre les points de vue des démographes m’est apparue de plus en plus utile, surtout que les médias font de plus en plus place au complotisme ou à la désinformation. L’auteur replace les choses dans son contexte, livre des faits mais sans prendre totalement position. Sauf que l’on ressent ses angoisses : pour exemple, le titre du chapitre 5, ‘’le suicide assisté de l’Europe’’. Il faudrait que je lise d’autres auteurs afin de contre-balancer ce sentiment ou de plonger en totale dépression et d’admettre qu’il soit dans le vrai.
De toutes les façons, l’histoire nous apprend tous les jours qu’un grand nombre de projections ou prévisions se sont avérées fausses. Trop de paramètres entrent un jeu pour dire qu’untel a raison et que tel autre se trompe. Avoir un esprit critique demande un bel équilibre mental.
Les grands sujets évoqués sont tous des faits d’actualités récentes. De la guerre en Ukraine jusqu’au récent massacre du 7 octobre 2023.
La stabilité russe, l’énigme ukrainienne, l’Europe orientale, les définitions de l’Occident, la vraie nature de l’Amérique, pourquoi le reste du monde a choisi la Russie et enfin le nihilisme américain prouvé par Gaza.
En résumé je retiendrai ses superbes capacités de synthèse (le bonhomme maitrise son thème, y a pas à redire), sa clarté de présentation permet au lecteur de le suivre dans ses réflexions. Ça c’est du bonheur par rapport à beaucoup d’autres ouvrages que j’ai abandonnés.
Plusieurs citations pour donner le ton du livre :
« Mais que représentait le communisme soviétique ? Le stade premier de l’alphabétisation de masse . »
« Il existe une culture proprement ukrainienne, au sens profond que l’anthropologie donne à cette expression, en incluant la vie familiale et l’organisation de la parenté… Entre 1991 et 2014 le pays n’a pas réussi à trouver un équilibre…comme le laissent transparaitre les indicateurs d’espérance de vie, de suicide, d’homicides ou de décès par alcoolisme. »
« La première absurdité que rencontre l’historienne la longue durée est l’idée que l’Europe de l’Est ferait naturellement partie de l’Europe de l’Ouest…c’est très exactement le contraire. »
« L’Occident, lui, n’est pas stable ; il est même malade. »
« Comment définir l’Occident ? Deux possibilités s’offrent à nous. D’abord celle d’une définition large en termes de décollage éducatif et de développement économique. Cet Occident-là comprendrait , si l’on s’en tient aux grands pays, aux côtés de l’Angleterre, des Etats-Unis et de la France, l’Italie, l’Allemagne et le Japon. C’est l’Occident actuel des politiques et des journalistes, c celui d’un OTAN élargie au protectorat japonais. L’autre définition possible, plus étroite, prend pour critère d’inclusion une participation à la révolution libérale et démocratique. Nous obtenons alors un club plus sélect qui ne compte plus que l’Angleterre, les Etats-Unis et la France. »
« La religion, ou plutôt sa désintégration, je l’ai dit plus haut, est au coeur de mon modèle. »
« 2016-2022 : le piège du nihilisme ukrainien. »
« Gaza. Les trois semaines qui ont suivi la reprise du conflit entre Israel et le Hamas, le 7 octobre2023, nous ont fait voir, à l’état brut, pulsionnel, la préférence de Washington pour la violence. »
Les Etats-Unis, autrefois considérés comme une puissance tutélaire protectrice, seraient-ils en train de devenir prédateurs et même dangereux pour la paix et la stabilité mondiale ? Depuis des années, ils ont été impliqués dans des dizaines de conflits partout dans le monde et dont ils ne sont pas toujours sortis vainqueurs (Vietnam, Afghanistan…). Gendarmes du monde, ils placent certains pays comme la Corée du Nord, l’Irak ou l’Iran sur une liste d’états-voyous ne respectant pas leurs critères. À titre de dommages collatéraux, ils bombardent l’ambassade de Chine de Belgrade lors de la guerre du Kossovo. Ils multiplient les provocations envers la Russie en installant des bases militaires permanentes dans l’ex-Asie centrale soviétique. Ils fomentent toutes sortes de « révolutions » dites « de couleur ». Ils sont très forts lors d’interventions aériennes de bombardement contre des pays ne disposant pas de défenses sérieuses et guère convaincants quand il s’agit de se battre au sol. Ils en sont même à pratiquer la « stratégie du fou » qui les fait apparaître comme irresponsables pour mieux intimider d’éventuels ennemis. Même leurs plus fidèles alliés, comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou le Japon, commencent à être inquiets…
« Après l’Empire » est un essai géostratégique sur la décomposition du système américain de domination mondiale. Publié en 2002, il commence à dater un peu, mais reste pertinent sur les causes de cette décadence. Première puissance militaire, économique et industrielle du monde en 1945, les Etats-Unis ont vu leur prépondérance s’effriter dans nombre de domaines. Ainsi à la sortie de la seconde guerre mondiale, le PNB américain représentait plus de la moitié du produit mondial, ce qui entrainait un effet de domination automatique. Aujourd’hui, alors que le monde pourrait se passer de l’Amérique, celle-ci s’aperçoit qu’elle ne peut plus se passer du monde qui doit lui fournir matières premières, produits manufacturés et même hydrocarbures. Entre 1990 et 2000, son déficit commercial est passé de 100 à 450 milliards de dollars ! Depuis, la situation s’est-elle améliorée ? Que nenni ! L’Amérique ne s’est plus attaquée qu’à de petits états comme l’Irak, la Libye ou la Syrie et sans la moindre réussite. La désindustrialisation du pays n’a fait que s’aggraver. Ses idéaux démocratiques se sont délités au profit d’une oligarchie ploutocratique. Et le grand reset que nous subissons maintenant est sans doute une conséquence de cet état de fait. Sera-t-il le dernier soubresaut d’un empire à l’agonie ou le rebond salvateur lui permettant de se maintenir encore pour mille ans ? Ouvrage très intéressant ne serait-ce que pour les fines analyses sur les liens entre économie, démocratie, alphabétisation des masses et régulation des naissances.
un essai qui veut relire la journée du 11 janvier en la passant au tamis de l'anthropologie et de l'analyse sociologique, mais avec un point de vue polémique car totalement à contre courant ...dérangeant aussi le lien fait sans arrêt entre cette analyse et le positionnement anti euro affirmé de l'auteur
mais certaines analyses sont intéressante car donne un point de vue différent sur le pourquoi de la radicalisation de certains jeunes
Bref, du mal à dire si j'ai apprécié ou détesté ce livre, mais le point de vue proposé ouvre la porte à une réflexion qui peut être intéressante
A lire pour réfléchir sur le rôle et la place de la démocratie dans la France de 2010. Si les premières pages tapent bien sur Nicolas Sarkozy, la réflexion se poursuit ensuite de façon plus complète pour montrer qu'il existe aujourd'hui un décalage entre la démocratie politique qui s'applique au niveau du pays et les le niveau économique qui se joue à un niveau plus global.
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