"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le mythe d'Éros et Psyché a toujours captivé par son mélange d'amour, de beauté, et de divinité. Dans "La sagesse des mythes : Eros et Psyché" par Clotilde Bruneau, Didier Poli, Luc Ferry et Diego Oddi, cette histoire intemporelle reprend vie sous une forme illustrée dont la couverture mérite largement le détour ! Mais celle-ci ne suffit à rentrer dans le mythe.
Psyché était si belle que les gens commençaient à l'adorer au lieu d'adorer Aphrodite, la déesse de l'amour et de la beauté. Cela la rendit jalouse, et elle demanda à son fils Éros de tirer une flèche pour faire tomber Psyché amoureuse de la créature la plus laide du monde. Cependant, lorsque Éros vit Psyché, il fut lui-même frappé par sa beauté et décida de la protéger au lieu de la maudire. Éros enleva Psyché et l'emmena dans un somptueux palais où elle était visitée chaque nuit par un mystérieux amant (Éros lui-même). Elle ne pouvait jamais le voir. Elle était autorisée à rester avec lui, à condition de ne jamais essayer de découvrir son identité. Cependant, Psyché, curieuse, elle décida de tenter de voir son amant. À la lumière d'une lampe, elle découvrit qu'il s'agissait d'Éros. Malheureusement, une goutte d'huile chaude tomba de la lampe sur le dieu endormi, le réveillant en colère. Éros s'enfuit, laissant Psyché seule.
L'aspect positif de cette bande dessinée réside dans son rôle d'introduction au mythe d'Éros et Psyché. Elle parvient à présenter l'histoire de manière accessible, rendant le récit grec classique compréhensible pour un public contemporain. Les dessins, en général, sont agréables et esthétiquement plaisants, avec une couverture qui se démarque énormément, l’une des forces de cette collection, je trouve.
Cependant, malgré ces atouts, la bande dessinée présente certaines faiblesses. Les illustrations, bien qu'agréables dans l'ensemble, peuvent manquer d'harmonie dans les détails, ce qui peut détourner l'attention. Les traits sont parfois grossiers, manquant d’harmonie sur certaines planches. L'histoire elle-même semble tronquée, ne permettant pas une exploration en profondeur des personnages et des thèmes du mythe. Cela laisse une impression d'inachèvement et m’a laissé sur ma faim. C’est le côté : j’aimerais plus, aller plus loin, développer davantage certaines réflexions et moments de l’histoire. Parfois, on tourne trop vite.
De plus, un des aspects étranges, il faut le dire, c’est le choix de naissance d’Eros… Si Cupidon n'est plus le fils de Vénus, cela remet en question la dynamique entre les personnages, en particulier la relation entre Psyché et Aphrodite (belle-mère ?), ce qui compromet la cohérence globale de l'histoire. De plus, la présentation d'Éros comme le fils de l'Opulence et du Dénuement semble être une addition qui apporte peu à l'intrigue sans justification évidente et cela prend de la place au développement de l’intrigue général. Quant aux divinités… Elles semblent parfois plus proches des réactions humaines que divines…
L’ajout de Luc Ferry à la fin de la bande dessinée est déroutant et pour moi inutile. Ses commentaires semblent alambiqués et peu clairs, j’aurais préféré que l’on prolonge l’histoire plutôt que cet appendice qui cette fois n’apporte rien à la BD ou à l’histoire de mon point de vue.
En bref : "La sagesse des mythes : Eros et Psyché" est une adaptation qui réussit à introduire le mythe d'Éros et Psyché à un public plus large grâce à des illustrations agréables. Cependant, elle souffre de certaines lacunes, notamment dans les détails visuels et le développement de l'histoire. Cette bande dessinée peut offrir un bon point de départ pour explorer le mythe, mais les amateurs de cette histoire intemporelle peuvent ressentir le besoin d'approfondir davantage leur compréhension de ce conte grec classique. Il manque quelque chose « en plus ».
À sa naissance, Œdipe est déjà l'esclave de la volonté des Dieux. Abandonné par son père après la prédiction de l'oracle annonçant la chute de Thèbes, Œdipe est sauvé par les envoyés du roi de Corinthe qui l'élève comme son fils. Une fois grand, il est interpellé par un homme saoul qui évoque ses origines. Il part lui-même chercher des réponse à l'oracle de Delphe qui lui apprend qu'il tuera son père et épousera sa mère. Craignant cette atroce prophétie, il quitte Corinthe. Rien n'empêchera la prophétie de se réaliser.
L'histoire d'Œdipe est, après celle de Persée, l'une de mes préférées ! Les psychanalystes ont d'ailleurs repris ce mythe pour nous parler de ce passage lié à l'enfance du complexe d'Œdipe : l'enfant cherche à éloigner le parent du même sexe pour se rapprocher de celui du sexe opposé. Mais ma préférence ne tient pas en ce que la psychanalyse en a fait. C'est au jeu du destin que cette histoire a toute son importance.
Œdipe, connaissant la prophétie de l'oracle, celle qui amène la voix des Dieux, cherche à quitter ceux qu'il croit être ses parents. Il cherche à tout prix à les protéger en faisant cela. Je ne pense pas spoiler en poursuivant ainsi, mais Œdipe n'est pas responsable de ce qui lui arrive : d'avoir tué son père sur les chemins, d'avoir répondu à l'énigme du sphinx et d'avoir délivré Thèbes de cette créature, d'avoir été donné en époux à la femme du roi défunt. Il aura 4 enfants avec elle.
En découvrant la vérité, il est accablé et part sur les chemins après s'être crevé les yeux. Sa fille Antigone l'accompagnera le long des chemins jusqu'au lieu où Œdipe estime que sa vie doit s'achever.
C'est injuste, horrible, et au final, il aurait pu faire ce qu'il voulait pour s'en sortir, Œdipe n'était que le jouet des Dieux.
La BD est toujours aussi bien écrite par Clotilde Bruneau. J'ai beaucoup aimé les dessins de ce tome. Les visages sont expressifs, j'ai particulièrement apprécié les dessins des yeux. Mon seul point négatif vient du scénario : il suit le fil de la vie d'Œdipe de sa naissance à sa mort. Il y a des parties qui manquaient de substance, surtout la partie où il erre avec sa fille Antigone qui méritait plus de cases. Encore une fois, le support demande de faire des concessions.
Je n'en ai pas parlé dans le précédent tome que j'ai présenté, la dernière partie de la BD propose une réflexion autour de la mythologie, aidée par différentes représentations, de la statue à la peinture. Très bonne idée pour aller plus loin dans l'histoire.
En bref :
Cette BD sur Œdipe dans la collection "La sagesse des Mythes" est très bien porté par son scénario et des dessins agréables. Une histoire qui rend compte du côté pervers des dieux mythologiques. Une BD qui rend hommage à ce mythe !
https://lecturedaydora.blogspot.com/2019/01/de-clotilde-bruneau-diego-oddi-luc.html
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