"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Premier album que je découvre de David Ratte, visage pour autant connu du monde de la BD.
Une fois n'est pas coutume, je vais commencer par le dessin car je trouve que c'est le point fort. Ces traits caricaturaux sont particulièrement réussis et ajoutent une touche comique à l'histoire. Ce n'est peut-être qu'une surinterprétation de ma part mais le visage sur certaines cases me fait étrangement penser à un personnage politique bien connu. Outre cette impression anecdotique, cet album est plutôt varié au niveau des couleurs.
Côté histoire, le scénario est un clin d'oeil à la littérature classique (l'île du docteur Moreau) avec une dimension policière et humoristique. Je suis resté un peu sur ma faim concernant l'humour. Je m'attendais à beaucoup plus de gags ou une présentation différente. On oscille entre le sérieux et le second degré même si certaines planches sont assez drôles. Côté personnage, Jonh Jones est la caricature du détective à l'ancienne : vieux briscard de l'enquête, grossier, très macho. Ce côté macho fait passer Holly Wells au second plan, alors même que c'est elle qui mène l'agence. J'ai bon espoir qu'un rééquilibrage s'opère à son profit dans le second tome si je me fie à la fin (sans en dévoiler les ressorts).
Il y a de bons ingrédients dans cette série. Il ne reste plus qu'à les doser comme il faut.
Face à l'afflux de réfugiés climatiques venus du Portugal, d'Espagne et d'Italie, le gouvernement a pris une décision : chaque parisien a reçu un ordre de réquisition des surfaces habitables. Il va falloir accueillir dans sa chambre d'amis des gens qu'on ne connaît pas et qui ne parlent même pas le français. Heureusement le ministère a prévu un mode d'emploi de la cohabitation.
Raconter la cohabitation d'un jeune homme de bonne famille un peu coincé avec une grand-mère espagnole maman poule et bonne vivante est une idée très originale. Une BD qui colle à l'actualité en véhiculant de belles valeurs humaines sur la solidarité, et la force que représentent nos différences. Les dessins sont très expressifs.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Je vous avouerais que n’ayant pas vraiment la culture « magazines de BD », je n’avais pas vraiment entendu parler de David Ratte avant de recevoir cette excellente intégrale de ses planches de Toxic Planet. Je dis cela parce que, apparemment, l’un de ses faits d’armes avant d’éditer de beaux albums de BD, c’était justement d’avoir publié dans Lanfeust Mag.
Bon, maintenant, je suis au courant. Il y a un auteur de BD qui s’appelle David Ratte et qui est clairement très talentueux. Que ce soit sur la forme, je kiffe grave son dessin au trait assuré et au mouvements légers, mélange de grâce et d’humour, ou sur le fond : utiliser l’ironie poussée à son maximum pour alerter sur le péril écologique, j’adhère carrément à ce recueil de strips d’une page ou moins dont il maîtrise les codes (positions des protagonistes notamment) sur le bout des doigts.
Certes, les ficelles sont parfois un peu grosses et le propos tend parfois vers un manichéisme un peu facile, mais l’ensemble est à la fois drôle, cohérent et vraiment hyper bien illustré… Surtout de la part d’un gars qui ne sait pas dessiner les visages (Cf : le magnifique cahier graphique pour comprendre cette petite blague.).
En tout cas, cette BD fut une excellente surprise pour moi et je vais suivre de ce pas l’activité de ce David Machin là…
Suite et fin du diptyque de David Ratte, "Réfugiés climatiques et castagnettes", un nom qui annonce bien la couleur, oui, on va essayer de se divertir avec un sujet un peu casse-gueule.
Dans un futur tout proche de nous, la montée des eaux a rendu la vie impossible en Italie, Portugal et Espagne. Le gouvernement français a donc décidé d'imposer l'hébergement de réfugiés, ce qui ne manque pas de faire réagir et de provoquer des situations cocasses. C'est le cas pour Louis, névrosé et fils de bourgeois, qui voit sa vie bousculée par l'arrivée de Maria, une grand-mère espagnole.
Le sujet est bien trouvé et permet de lancer pas mal de réflexions autour de la tolérance, l'écologie, le vivre ensemble et surtout, David Ratte brosse un avenir qui n'est peut-être pas si fictif que ça, ce qui ne manque pas de toucher le lecteur. Les personnages sont plutôt réussis et attachants.
L'auteur a choisi le divertissement avant tout et c'est peut-être pour ça que je ressors frustré de ma lecture. J'ai eu la sensation que certains sujets n'étaient que suggérés, d'autres ajoutés (la violence faite aux femmes) et les ellipses m'ont un peu laissé songeur. Pour autant, j'ai passé un bon moment avec une histoire et un dessin agréables.
Se divertir avec des questions de société est probablement un bon moyen de toucher les consciences. Ce diptyque me laisse quand même une impression d'inachevé. J'en voulais davantage et en tapant plus fort, en étant peut-être un peu moins consensuel. Que cela ne te prive pas de découvrir ces deux albums !
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