"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Prenez quelques grandes causes de justice. Ajoutez la fougue, l'éloquence et le parler vrai de l'avocate Gisèle Halimi. Saupoudrez avec la plume de la grande reportrice Annick Cojean. Mélangez avec passion. Vous obtenez un petit bijou de biographie.
Répondant aux question de la journaliste, l'avocate raconte ses combats contre l'Injustice, avec un I majuscule.
Celles faites aux femmes d'abord ; une lutte qui commencera dès ses 10 ans, avec une grève de la faim car elle ne supportait pas que dans sa famille les garçons aient un sort privilégié par rapport aux filles : luttes pour l'égalité des droits des femmes et des hommes, pour la légalisation de l'avortement, pour les libertés sexuelles, pour la pénalisation des agressions sexuelles, pour la parité hommes-femmes, et j'en oublie.
Mais également lutte contre les injustices faites aux peuples, notamment lors de l'indépendance de la Tunisie et de l'Algérie.
Ce petit livre, qui peut se lire comme un excellent roman, exerce un devoir de mémoire, car il faut se souvenir de ce qu'étaient les droits de femmes, en France et ailleurs, il y a quatre-vingts ans, pour mesurer le chemin parcouru et celui qui reste à défricher.
C'est également un excellent manuel d'éducation civique par l'exemple, qu'on devrait mettre entre les mains de tou(te)s les adolescent(e)s.
Merci Maître Halimi, merci Mme Cojean, pour cette très belle contribution à l'éducation de nos enfants.
Vous pouvez également aller voir la magnifique pièce qui a été tirée de ce texte au théâtre de La Scala à Paris, du 2 au 31 mai 2025. Voir ici : https://lascala-paris.fr/programmation/gisele-halimi-une-farouche-liberte/
Je suis allé voir la pièce il y a quelques semaines, et j'ai adoré : http://michelgiraud.unblog.fr/2024/11/04/theatre-gisele-halimi-une-farouche-liberte-gros-coup-de-coeur/
Chronique illustrée : http://michelgiraud.unblog.fr/2024/12/17/une-farouche-liberte-de-g-halimi-et-a-cojean-le-livre-de-poche-a-mettre-entre-les-mains-de-toutes-les-adolescentes/
Annick Cojean (grand reporter au journal Le Monde) a eu des entretiens en 1994 avec des protagonistes du D-Day et a pris le parti de raconter cette journée en leur laissant la parole et en donnant une vision à 360 degrés en laissant aussi des Allemands raconter, de leur côté, comment le débarquement était vécu et perçu.
Ces 18 témoignages sont particulièrement poignant et « forts » par la qualité des expressions de tous, chacun avec son style et sa personnalité, mais avec des densités et clartés dans les mots qui sont d’une justesse qui touche le lecteur.
Il ressort de ces témoignages (au moins pour les « alliés ») que leur action était juste et légitime. Qu’ils allaient peut-être trouver la mort (d’ailleurs de nombreux proches et amis restèrent sur ces plages du débarquement), mais qu’ils étaient d’une certaine façon investis d’une mission absolue.
Ils y étaient … et leur vie en a été marquée.
Une lecture éclairante et touchante.
« Alors en 1994, quand s’est profilé le cinquantième anniversaire du Débarquement… J’ai recherché les combattants du 6 juin 1944, ceux que ma mère, enfant, aurait pu apercevoir dans la région de Caen. Les vétérans du D-Day ». Ceux qui avaient fait l’Histoire, ceux dont sa mère parlait à chaque moment, ceux qui peuplaient les souvenirs de la mère de l’autrice et qu’elle transmettait sans cesse à sa fille Annick, l’autrice qui a retracé la journée du 6 juin 1944, de 0h10 à 20h en rapportant l’entretien qu’elle a eu avec ses interlocuteurs choisis en fonction de leur responsabilité, leur rôle, leur place de jeune homme dans le D-Day. Ils ont une vingtaine d’années, ils sont Anglais, Américains, Allemands. Après une présentation de chacun dans le contexte, Annick Cojean rapporte sans commentaire et sans jugement les paroles de ceux qui remontent ces quatre-vingts années qui ont peuplé leurs lourds souvenirs. Ils expriment leur craintes, leurs peurs, leurs émotions, décrivent leurs agissements ou leurs responsabilités. Chacun est un humain agissant à l’aune de sa fonction ou de son engagement dans l’enfer de ce jour le plus long.
Des phrases simples, des situations précises, des sentiments face à l’ambiance apocalyptique, les témoignages sont bouleversants. Loin du reportage historique dans sa forme, « Nous y étions » est un opus court mais très fort, nécessaire, une page de l’Histoire à partager sans restriction, ce n’est pas une leçon, juste un documentaire vibrant accessible à tous.
Laisser une trace pour l'Histoire, afin de ne jamais oublier que des hommes, souvent très jeunes, sont morts pour nous. Afin de ne pas oublier que notre démocratie est fragile et que nous pouvons, du jour au lendemain, perdre à la fois notre liberté et notre dignité. Le magnifique texte d'Annick Cojean qui reprend des témoignages essentiels est là pour nous le rappeler. Merci à ces hommes de toutes nationalités pour ces mots d'humanité, d'espoir et de tolérance ... malgré tout !
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