"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La narratrice, Norah, est écrivaine. Elle se lance dans l’écriture d’un livre sur sa mère. Pour cela, elle retourne en Irlande. Katherine O’Dell était une actrice célèbre. Elle a connu le succès, elle est née pour être actrice, elle travaille de manière acharnée, sur les planches ou à Hollywood. Tout n’est pas idyllique, elle a un parcours chaotique avec les hommes, n’a pas vraiment la maîtrise de son image et de sa vie privée.
L’autrice dresse le portrait d’une femme de son sommet à la perte de contrôle. Elle y intègre également le très beau tableau de sa relation avec sa mère qu’elle admire, dont elle a suivi la carrière en coulisse. Elle même connaît un peu le chaos.
Je découvre le style pointu de Anne Enright et ses tournures bien orchestrées qui donnent une sorte de mélodie à la lecture. Une balade un peu triste pour décrire la vie d’une femme passionnante. Un roman plein de sensibilité et d’amour.
Irlande, comté de Clare, 1980. Hanna Madigan s'inquiète pour sa mère Rosaleen qui n'a pas quitté son lit depuis deux semaines, depuis que son fils Dan a annoncé qu'il arrêtait la fac et qu'il quittait sa fiancée pour devenir...prêtre !
Toronto, 1991. Après avoir vécu à New York où il miraculeusement échappé à l'épidémie du sida, Dan est finalement installé au Canada, avec un homme. Ludo l'a d'ailleurs demandé en mariage et il a accepté.
1995, comté de Clare. Si ses frères et soeur se sont éparpillés à travers le monde, Constance, elle, est restée sur sa terre natale. Femme forte qui gère un mariage, quatre enfants, une mère veuve toujours en demande, elle aborde la quarantaine avec quelques kilos en trop et une angoisse logée dans son sein...un cancer ?
Mali, 2002. Bien loin de l'Irlande, Emmet soigne les maux des africains. Il aime Alice mais Alice l'a quitté à cause de Mitch, un petit chien moche qui a semé la zizanie dans son couple.
Dublin, 2005. Hanna aurait voulu être actrice. Au lieu de cela, elle est mère, une mère défaillante qui noie sa dépression post partum et ses rêves envolés dans l'alcool. C'est seule qu'elle part pour Ardeevin retrouver Rosaleen. La mère a convoqué ses enfants. Ils viennent des quatre coins du monde assister au dernier repas de Noël dans la maison de leur enfance que Rosaleen a décidé de vendre.
Découverte d'une auteure irlandaise de talent avec L'herbe maudite qui propose un voyage, ou plutôt des voyages.
Voyage dans le temps avec des allers-retours entre le passé et le présent des Madigan que l'on retrouve lors des moments forts de leur vie. Enfants pleins de rêves et d'espoir, adultes désabusés. Êtres en recherche d'une place dans le monde, d'un chemin à prendre.
Voyage dans l'espace parce que les Madigan ont la bougeotte. le Mali, les Etats-Unis, le Canada, Dublin. Désir de fuir une mère à tendance abusive ? Besoin de se construire loin d'une famille dévorante ?
Voyage au coeur des sentiments humains. Des parcours chaotiques, des histoires de vie malmenée. Des grands projets auxquels on renonce, des blessures que l'on soigne pour construire autre chose, la carapace que l'on se forge pour survivre aux déceptions, les mensonges que l'on dit, les chagrins, les deuils, les renoncements, tout ce qui fait une vie, avec aussi les petits bonheurs, les moments de grâce et d'oubli.
Voyage au pays de l'amour...filial, fraternel, maternel, hétérosexuel ou homosexuel. Sentiments décortiqués par une auteure affûtée qui explore la psychologie de ses personnages et leurs sentiments avec précision et acuité.
Voyage au sein d'une famille. Relations de force, coups bas, chantage aux sentiments, dysfonctionnements. Mère aimante mais abusive, exigeante, impitoyable. Liens qui se distendent mais restent présents dans la chair de chacun. Deux frères, deux soeurs. Qu'ont-ils en commun si ce n'est d'avoir grandi dans la même maison, auprès des mêmes parents ?
Voyage en Irlande, pays de landes sauvages, de pierres et de granit, de mers tumultueuses, de vertes prairies. Pays de convictions, d'Histoire, de légendes. Une terre que l'on ne quitte jamais tout à fait, jamais pour toujours...
De beaux voyages pour un magnifique roman, chronique familiale douce-amère aux personnages touchants par leur humanité, leurs imperfections, leurs fragilités. Un coup de coeur.
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