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"La robe, une odyssée" de Catherine Le Goff

Un véritable ballet, une valse à cent dix ans

"La robe, une odyssée" de Catherine Le Goff

Geneviève Munier, un des membres du Cercle livresque nous donne son avis sur La robe de Catherine Le Goff (Favre).

 

Il y avait Le chapeau de Mitterrand d’Antoine Laurain, il y a désormais La robe de Catherine Le Goff. Je ne connaissais pas l’auteure et n’avais rien lu de la teneur de l’ouvrage… la découverte fut belle.

Cet ouvrage aurait tout aussi bien pu s’appeler "La petite robe noire", si ce n’était déjà pris par un sublime parfum… car il s’agit bien d’une robe – noire –  qui traverse la vie sur plus d’un siècle. Portée par de nombreuses femmes, toutes particulières, voire étonnantes pour certaines, elle offre à chacune un petit supplément d’âme, de confiance, de bonheur, de chance. J’ai beaucoup aimé ce roman qui tient à la fois du précis d’Histoire, du manuel de psychologie, du guide de voyage, du roman d’amour et même de l’intrigue policière… il y a tout de même quelques meurtres et enquêtes.

La robe est un récit très riche et extrêmement fouillé. Ce fil rouge – ou plutôt noir – que constitue le vêtement permet à l’auteure de nous dresser le portrait de très beaux personnages, de revenir sur des événements historiques et politiques de grande envergure, de nous faire voyager. Elle nous parle avec beaucoup d’émotion de la déportation des populations juives lors de la Seconde Guerre mondiale, de la chute du mur de Berlin ou encore, plus près de nous, des attentats du 11 septembre. Tout est évoqué dans le moindre détail, observé, analysé. J’ai, de plus, particulièrement apprécié l’écriture qui évolue en fonction des années. De surannée, au début, en 1900, lorsque Jeanne travaille pour Madame Darmentière, cette pimbêche désagréable, première propriétaire de la robe, elle devient de plus en plus débridée au fil des années.

La construction est parfaitement maîtrisée qui mêle la chronologie et les retours en arrière. J’ai suivi avec facilité et grand plaisir la vie de cette magnifique tenue, ses transformations et ses péripéties. Elle est volée, perdue, retrouvée, achetée et elle continue sa vie raccourcie, raccommodée, accessoirisée. Elle se fait passeuse de microfilms, tenue de scène, objet de musée. Un véritable ballet, une valse à cent dix ans qui se termine presque là où elle avait commencé par une fin en apothéose.

Roman addictif, véritable page turner, je n’ai quitté La robe de Monsieur qu’à la toute dernière page. Elle m’est allée comme un gant.

 

© Geneviève Munier

 

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