Prix Orange du Livre 2017 : lecture des cinq romans finalistes
«Après coup, on ne peut pas s'empêcher de revenir sur les jours d'avant, comme pour prendre la mesure de son aveuglement d'alors. On se regarde ne pas savoir, on se regarde vivre alors que cela n'est pas encore arrivé, on s'étonne de ce fragile bonheur. Et ce sont tous les moments de la vie, toutes les joies, les naissances, les après-midi dans le jardin, les journées sur la plage, les histoires racontées le soir aux enfants, les photographies et les souvenirs du passé que vient rétrospectivement infecter de son venin le jour où l'on a su. Ta photographie d'enfant joyeux est celle, à jamais, d'un enfant qui va bientôt mourir».
Un des trois fils de Pierre Jourde, Gabriel, est mort à vingt ans. Le récit évoque la dernière année de ce jeune homme plein de charme et de joie de vivre, doué pour les arts plastiques et la musique. La figure radieuse de «Gazou» hante le récit de la maladie : les anecdotes du bonheur enfui ponctuent l'élégie. Un texte poignant sur le deuil et l'amour paternel.
Prix Orange du Livre 2017 : lecture des cinq romans finalistes
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C'est à vous de voter pour élire le lauréat du Prix Orange du Livre 2017
Et si on composait un texte nous aussi ?
Merci à Lecteurs.com de m'avoir fait découvrir cet auteur. Hommage poignant d'un père à son fils.
Premier livre que je lis de l'auteur sur les conseils de ma compagne.
Pierre Jourde nous livre ici le récit déchirant et bien réel de la mort de son fils, Gabriel Jourde, en 2014. C'est donc la biographie d'un jeune homme prometteur qui nous est livrée avec une grande poésie, une grande qualité d'écriture, et une belle réflexion philosophique.
Winter is Coming est le titre d'un morceau de Gabriel Jourde, a.k.a. Kid Atlaas, dont l'oeuvre est disponible sur SoundCloud : https://soundcloud.com/kid_atlaas/tracks
On peut y découvrir la photo de ce jeune homme métis, rongé par une maladie rarissime qui ne touchait que douze personnes dans le monde.
Vous pourrez également écouter son seul EP posthume, "Fragments" publié chez Cosmonostro : https://soundcloud.com/cosmonostro/sets/kid-atlaas-fragments
Littérature et musique se mélangent dans cet éloge funèbre qui nous rappelle la fragilité de la mémoire, la beauté d'un sourire qui demeure éternel, l'impuissance du père, l'empoisonnement des souvenirs. Un livre dur et beau comme un diamant qui resplendit dans le firmament de la littérature française.
158 pages qui permettent à l'auteur de se soulager d'un poids, et au lecteur d'en assumer une partie, même infime, de partager un peu de la mémoire de cet être qu'on ne connaîtra jamais autrement que par ce livre, et que par sa musique conservée dans l'immatérialité des serveurs de SoundCloud.
Ce roman fait partie de la famille des récits nécessaires avant tout pour leurs auteurs. Passage obligé pour un écrivain frappé par une tragédie personnelle, l'exercice est d'autant plus délicat que seul l'auteur en question pourrait se comprendre et s'émouvoir. Comment rendre le récit digne d'intérêt alors qu'il est sien et jalousement sien? Comment partager avec le lecteur, sans quoi ce ne serait plus qu'un défouloir et plus du tout de la littérature.
Pour ce faire, et sans le préméditer, Jourde n'oublie jamais d'être écrivain dans le même temps qu'il est père. La paternité du roman est ici au niveau de la paternité dévastée par l'agonie puis la mort d'un enfant. La qualité de l'écriture, la construction, le rythme ne trahissent pas mais éclairent l'étendue du drame personnel. Le roman sanctuarise le deuil par sa grandeur, sa justesse et l'efficacité avec laquelle il happe le lecteur dès les premières lignes sans jamais le lacher, le négliger ou le tenir à distance. On ne peut que s'incliner une fois le roman terminé, devant cette douleur transformée en hommage. Ce désespoir et ce malheur miraculeusement transformés en amour.
Après l’avoir lu, pour pouvoir écrire quelques mots sur ce remarquable livre de Pierre Jourde, Winter is coming, il faut attendre un peu. On sort de ce roman, découvert grâce à Lecteurs.com, complètement bouleversé et ému par la force de ce père à qui on apprend, en juin 2013, que son fils, Gabriel, alias Gazou, qui vient de fêter ses 19 ans, est atteint d’un carcinome médullaire du rein.
Pierre Jourde nous livre de manière sobre et avec une immense pudeur tous les sentiments, tout le ressenti, toute la force qu’il a dû déployer pour accompagner son fils dans les derniers mois de sa vie.
Il nous dit toute la colère qu’il a très souvent dû contenir lors des attentes subies pour les examens, pour les résultats, les cris de révolte ou plutôt les hurlements qu’il aurait voulu manifester mais aussi tout l’espoir qu’il a pu avoir au cours de ces mois épuisants, lors des périodes de rémission.
Winter is coming est un véritable et bouleversant cri d’amour pour son fils au sourire si radieux à l'aube de ses vingt ans. Beau jeune homme, sportif, amoureux de la vie, il commençait à révéler tout son talent en tant que compositeur de musique. D’ailleurs, Winter is coming, titre parlant s’il en est, est également un morceau allègre et dansant composé par Gabriel, sous le nom de Kid Atlaas.
Ce livre est d’une terrible beauté, d’une grande sobriété. Il est extrêmement poignant et m’a laissée K.O. Je dirais que c’est à la fois un roman très personnel mais en même temps universel.
Comment peut-on surmonter l’épreuve d’accompagner son enfant vers une fin inéluctable et survivre ensuite à son absence ? Un récit hors normes ! L’auteur analyse si bien sa force et ses faiblesses que cela laisse pantelant et sans voix.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Le récit de la dernière année de vie de Gabriel, fils de l'auteur, mort à vingt ans d'un cancer rarissime, entrecoupé de réflexions sur la mort, la paternité, le système de soins français.
Le sujet est difficile, quelques pages ont été insoutenables pour mon coeur de maman mais l'écriture est fluide, l'hommage à ce beau jeune homme en devenir poignant... Comme un monument de mots pour ne pas oublier qui il était.
Je recommande donc et vais me pencher sur Pays perdu, autre roman de cet auteur évoqué brièvement dans le livre et que je ne connais pas.
J'ai lu ce livre en une soirée.
Une fois que l'on entre dans le roman, on est happé et même si l'on connaît déjà la fin; on ressent cette nécessité d'aller au bout rapidement.
Pierre JOURDE nous narre les 11 mois de calvaire de son fils Gabriel 19 ans et de sa famille: de l'annonce de la maladie rare à la perte de ce fils chéri.
On vit chaque étape de ces 11 mois avec l'auteur.
J'ai ressenti à travers ces pages, le besoin d'un père de mettre par écrit, chaque état d'âme, chaque questionnement, comme ils lui arrivaient à l'esprit, dans le désordre, à foison.
Tout se bouscule dans l'esprit, dans la chair au fur et à mesure que les mois avancent.
Certaines pages sont puissantes et on avance avec l'auteur la gorge serrée, en se disant pourvu que cela ne m'arrive jamais.
Lors de l’été 2017, en feuilletant un magazine, je découvrais inopinément le synopsis du livre que je m’apprête à chroniquer. Intéressée par les quelques lignes qui m’étaient offertes, je m’empressai de photographier la page (vive les smartphones) dans le secret espoir de l’acquérir un jour prochain.
Dix-huit mois plus environ, je vous retrouve pour vous parler du roman en question, « Winter is coming » de Pierre Jourde.
Ce texte déchirant possède une dureté terrible, parfois à la limite du soutenable d’après Le Monde. Pierre Jourde signe des pages puissantes, que l’on lit en retenant son souffle selon le quotidien belge La Libre. Sur linternaute.com, Loïc Di Stefano écrit : Je prie pour n'avoir jamais à endurer l'épreuve d'écrire un tel livre, quelle qu'en soit sa beauté formelle, sa retenue, sa perfection : adressée à son fils, c'est la lettre d'amour d'un homme que soudain on prive d'amour. Comme vous pouvez le constater en lisant ces commentaires, ce récit autobiographique est tellement auréolé d'une jolie réputation et d'avis extrêmement positifs, voir dithyrambiques que je ne pouvais être que motivée et enthousiaste à l’idée de me plonger dans cette lecture des plus personnelles. Quelques heures difficiles mais paradoxalement belles d’évasion se profilaient.
La dernière page définitivement tournée, je dois admettre que j’en ressors avec un sentiment mitigé. Vu la lourdeur du sujet, j’ai passé un bon mais non pas un irrésistible moment. C'est court (cent soixante pages), rapide et facile à lire. Mais pour le reste, je suis plus circonspecte.
Je vais tenter, à présent, de vous exposer les raisons qui font que j'en suis arrivée à cette conclusion.
Un après-midi de juin 2013, Pierre accompagné de son épouse, Hélène, et de ses enfants s’apprête à passer un week-end de détente chez des amis dans la forêt de Fontainebleau. Un séjour qui ne s’apparente pas comme étant le dernier d’instants d’insouciance, de pur bonheur. Et pourtant, un message, un simple message laissé sur son téléphone portable par le secrétariat d’un éminent chirurgien, spécialiste du rein, va chambouler sa vie et celle de ses proches. Elles ne seront plus jamais les mêmes…
Le lendemain, ils apprennent l’insoutenable vérité : Gabriel, le deuxième de la fratrie de trois, âgé de dix-neuf ans, est atteint d’un cancer rare : le carcinome médullaire du rein. Douze cas seulement dans le monde. Son avenir est désormais fortement compromis. Il ne lui appartient déjà plus. Commence alors une lutte acharnée contre la mort annoncée.
Le parcours fait d’examens multiples et variés, d’interventions chirurgicales, de traitements agressifs, de douleurs, de fatigues, d’affaiblissements, de doutes, d’angoisses, de colères, d’attentes mais aussi de rémission, d’espoir, de joies fugaces durera onze mois. Quasi une année pendant laquelle ses parents ne cesseront de le soutenir, de lui insuffler courage et espoir pour finalement l’accompagner vers sa dernière demeure.
A travers le texte qui nous proposé, par des mots d’une dureté incroyable quelquefois, l’écrivain entame le récit de cette atroce période. A ses côtés, si j’ose m’exprimer ainsi, nous suivons étape après étape, les cinquante-deux dernières semaines environ de ce rejeton appelé par son entourage Gazou.
Si vous choisissez, à votre tour, de vous plonger dans cette terrible mais néanmoins véridique histoire, vous aurez dans les mains la déclaration d'amour d'un papa omniprésent durant la bataille.
Vous êtes-vous déjà demandé comment vous réagiriez devant pareille situation ? De quelle façon vous tiendrez ? Jusqu’où iriez-vous pour que la personne que vous aimez le plus au monde ne cesse de souffrir ? Vous souhaitez simplement épauler par la lecture Pierre et sa famille ? Alors, lancez-vous…
Si nous rentrons effectivement dans cette histoire et dans l’intime de l’auteur de manière brutale, je n’en étais pas pour autant habitée par du voyeurisme mais plutôt par un profond respect à l’égard du combat et de la peine incommensurable d’un jeune homme et de son père. Un père que je ne peux que remercier de nous ouvrir les yeux sur l’injustice de l’existence ou d’aider éventuellement, à travers ses mots, d’autres familles concernées.
Nous sommes embarqués avec violence dans un monde mal et heureusement peu connu de la majorité des gens. Un univers où se côtoie, au milieu de la maladie, tout aussi bien la froideur de certains pontes que l’empathie d’autres médecins. Nous flirtons avec la souffrance physique, le savoir-faire professionnel, la patiente perdue, les hôpitaux, bref le microcosme médical.
Nous ressentons alors l’affliction, la rage, l’impuissance, le désarroi du romancier totalement désarmé face à cette fin inéluctable. Il se livre avec pudeur sans pour autant se défausser. Il apparaît tel qu’il est : un homme blessé.
Cela dit, il n’omet pas de nous faire partager les tranches de vie plus joyeuses, propices à l’espoir, passées en famille ou avec des amis. Les beaux derniers moments du jeune adulte.
Je pense que la retranscription sur papier d'un deuil exempt de toute logique quant il s’agit de son propre enfant, est sa façon, à lui, d'accepter l'inacceptable.
Il est évident que cet ouvrage transpire d’amour, de générosité, d’émotion mais la prose de P.J. ne m’a pas transportée. J’ai eu du mal à accrocher. Peut-être trop colérique ? Peut-être trop acerbe, pas assez douce ? Peut-être trop lente ? Je ne saurais vous dire encore aujourd’hui. Il est clair néanmoins, que quelque chose m’a manquée.
Gabriel a toute ma considération et ma sympathie. J'ai été charmée par sa résistance, sa volonté, et surtout par sa faculté à cacher qu’il savait. Si je n'avais qu'un seul mot pour le décrire, je dirais : Respect.
Pour terminer, je vous confirme que cet opus est effectivement intéressant à découvrir, poignant, mais il ne m'a pas émue, bouleversée comme a pu le faire celui d’Anna McPartlin « Les derniers jours de Rabbit Hayes. J'avais alors été plus sensible à son histoire, à sa façon de la mettre en scène. Je ne regrette toutefois pas même si je n’en garderai pas un excellent souvenir. Je voulais le lire. Je l’ai lu. La magie n’a pas opéré tout simplement.
Vous avez, néanmoins, ma plus grande considération Monsieur Jourde ! J'ai admiré votre implication, votre capacité à distiller de l’espoir, votre courage. Je ne peux imaginer ce que ça peut-être de perdre son enfant, la chair de sa chair. Tous mes vœux vous accompagnent.
A entreprendre ? Pour une fois, je vous laisse seul juge. Je ne peux me prononcer. Je précise seulement que ce livre-témoignage est destiné à celles ou ceux qui aiment les histoires vraies.
Je vous conseille seulement d’écouter au terme de cette lecture « Des fragments », l’album numérique composé par ce fils (pseudo Kid Atlaas), musicien prometteur, trop tôt disparu. Et plus particulièrement « Winter is coming », titre repris en hommage pour ce bouquin.
Je ne donnerai pas d'avis sur ce livre dans la mesure où je n'ai pas pu le lire. Les histoires de cancer, qu'elles soient réellement vécues (et peut-être plus encore dans ces cas là) ou fictives ne m'intéressent pas. Je ne tiens pas à rentrer dans cette intimité là, cette souffrance. Je n'ai eu nulle envie de me plonger dans un livre pour retourner dans du vécu. Ce livre n'est pas un roman mais plus un journal intime.
Ceci dit, je ne remets absolument pas en cause les qualités de l'auteur. Je pense d'ailleurs lire d'autres de ses ouvrages dont les titres m'ont intriguée. Je m'exprimerai donc plutôt sur ces ouvrages.
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