"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce n'est pas de gaîté de coeur que Pierre Choulot est dans cet avion en direction de Tokyo : le billet lui a été offert par ses collègues à l'occasion de son départ à la retraite. Lui qui adorait son boulot de commandant à la brigade financière de la PJ parisienne, n'a accepté ce voyage que pour faire plaisir à son épouse, d'origine japonaise. Mais en plein vol, quand on retrouve le cadavre du pilote, seul, dans le cockpit verrouillé, le commandant Choulot va vite reprendre du service. Très rapidement, il découvre qu'aucune autre issue ne permet d'accéder au poste de pilotage ! Suicide ou assassinat ? L'enquête commence et chacun des cinq cents passagers, chacun des vingt membres d'équipage devient un suspect potentiel. Comment élucider ce qui ressemble - dixit son épouse, grande amatrice de roman policier - à un meurtre en chambre close ? Peut-être en prenant la raison et l'avion par le bon bout...
Le commandant de police Pierre Choulot prend sa retraite après de longues années au service de la BRI puis de la Brigade Financière. Ce policier méticuleux et opiniâtre n’est pas enchanté par cette nouvelle vie qui s’offre à lui. Comme cadeau de départ, ses collègues lui offrent un billet d’avion pour Tokyo, le pays d’origine de son épouse, un billet dans un A380 Air France pour un vol long courrier. Après quelques heures de vol tranquille, Pierre remarque une étrange agitation autour de la porte du cockpit : le commandant de bord, momentanément seul aux commandes, refuse d’ouvrir la porte. Lorsqu’enfin elle se déverrouille, il est mort égorgé. Voilà une scène de crime inhabituelle pour le tout nouveau retraité.
C’est presque un hommage à Agatha Christie que Nils Barrellon nous propose avec « Vol AF 747 pour Tokyo » : un meurtre en lieu clos (car rapidement la thèse du suicide façon « Germanwings » fait long feu…) et pas n’importe quel lieu : le cockpit d’un A 380 lors d’un vol long courrier. Le fait que ce soit un long courrier permet d’évacuer le suspens de « Qui va faire atterrir cet avion ?» car dans ce cas, il y a au moins trois pilotes dans l’appareil. Non, l’intérêt de ce petit roman se situe essentiellement dans le « Qui ? », éventuellement le « Pourquoi ?» mais surtout dans le « Comment ? ». Comment un pilote seul dans un cockpit inviolable a pu être assassiné et retrouvé parfaitement seul, l’arme à ses pieds ? Les petites cellules grises de Choulot sont mises à rude épreuve. Et tel un Hercule Poirot, il interroge les uns et les autres mine de rien, ménage ses effets, reste flegmatique et au final réunit tout le monde dans un seul endroit pour confondre brillamment le coupable. Le roman est court, suffisamment intriguant pour que l’on arrive vite à la fin sans s’en rendre compte. Visiblement très documenté sur les A380 et les protocoles d’Air France (nombre d’équipe en vol, rotations, protocoles d’urgence…), le roman garde tout son intérêt jusqu’au dénouement. Ce dénouement est, disons-le tout net, assez tarabiscoté ! Franchement, il faut faire un petit effort pour croire à ce stratagème criminel aussi ingénieux que risqué, à ce mobile incertain, à ce coup de théâtre un peu tiré par les cheveux, ou plutôt tiré par les poils de moustache ! Mais le roman est court, suffisamment intéressant pour que l‘on soit indulgent avec une enquête policière « à l’ancienne » (que n‘auraient pas renié un Rouletabille ou un Sherlock Holmes) dans un contexte hyper moderne.
Un polar que j’ai dévoré avec voracité, tout d’abord parce qu’il est court et se lit vite mais surtout parce qu’il m’a rappelé les enquêtes de ces grands détectives comme Hercule Poirot. Nous assistons au dernier jour de travail du commandant Pierre Choulot qui quitte avec regret la Brigade de recherche et d’investigation financière de Paris. Pour fêter son départ à la retraire toute l’équipe lui offre un voyage au Japon pour lui et sa femme Okiko, originaire du pays du soleil levant. Le voyage se transforme en cauchemar lorsque le commandant de bord ne répond plus à l’intérieur du cockpit désespérément fermé. Les sens de l’enquêteur Choulot se réveille et il va mener son enquête en catimini pour comprendre s’il s’agit d’un suicide ou d’un meurtre. Un postulat de départ qui rendrait n’importe qui fébrile avec 500 passagers à bord sans compter les membres d’équipages. Les traits de caractères du Commandant Choulot sont certes un peu forcés mais je me suis régaler à suivre son raisonnement. Heureusement il va pouvoir compter sur quelques personnes sures et en tout premier lieu sa femme qui lui sera d’un soutient sans faille. Le lecteur suit la progression de l’enquête et découvre les indices en même temps que notre héros. On peut ainsi extrapoler et tirer des plans sur la comète mais pour ma part aucun n’a aboutit et j’ai dû me ranger à la déduction implacable de Choulot. Un roman policier construit à l’ancienne qui reprend point par point toutes nos interrogations et y répond haut la main. La scène finale n’est pas sans rappeler la scène du crime de l’Orient Express ou Poirot réunit tous les suspects dans un wagon pour dévoiler le coupable. La lecture de la révélation finale est superbe d’intelligence et la confrontation redoutable. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/05/19/38879659.html
Quelle bonne idée que ce roman à l'ancienne, hommage à tous les maîtres du genre, Edgar Allan Poe, Agatha Christie ou Gaston Leroux ! Et quel plaisir que de prendre l'avion, moi qui ne suis pas un adepte de ce moyen de locomotion -j'aime sentir la terre pas loin de mes pieds- en compagnie de Pierre Choulot, sorte d'Hercule Poirot en plus humble et plus sympathique et d'Akiko. Je n'ai pas vu passer les douze heures de vol et j'ai même fait traîner les derniers instants, ceux où, tout le monde réuni, le limier donne la solution de l'énigme. Ça sent bon le roman policier classique, dans un cadre moderne, avec une légèreté et un humour bienvenus.
Nils Barrellon qui jusqu'ici a fait dans des polars lourds et très documentés (Le neutrino de Majorana, La lettre et le peigne) se fait plaisir et à nous aussi en reprenant toutes les ficelles du genre meurtre en chambre close, il ose même nommer un commissaire un peu imbu, Frédéric Larsan -repris de Gaston Leroux. Ça fonctionne formidablement bien, on est happé du début à la fin et avouons-le c'est un délice, un peu régressif, qui fait un bien fou. En plus d'une énigme qui tient bien jusqu'au bout, Nils Barrellon dessine finement ses personnages, on s'y croirait. Les références y sont nombreuses : "Tout devait rester mobile, déplaçable, au gré des indices, des impressions récoltées, des témoignages. Tout devait pouvoir glisser, disparaître même. Une enquête se devait d'être prise par le bon bout de la raison. Il ne fallait pas forcer les faits à rentrer dans un cadre préconçu, il fallait trouver la version où les faits se disposaient d'eux-mêmes, harmonieusement." (p. 123)
Avec tout cela, si vous ne succombez pas à cette lecture, je n'y comprends plus rien !
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