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Vivantes

Couverture du livre « Vivantes » de Francoise Colley aux éditions Mialet Barrault
Résumé:

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Avis (6)

  • Ce roman est une ode à la femme.
    Il y a d'abord la mère : fière, debout, combative, résiliente, source d'une fratrie de 10 enfants juifs et/ou arabes, indépendante en dépit de la pauvreté, du vacarme des hommes et des conjoints devenus pères puis démissionnaires.
    Il y a ensuite la fille :...
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    Ce roman est une ode à la femme.
    Il y a d'abord la mère : fière, debout, combative, résiliente, source d'une fratrie de 10 enfants juifs et/ou arabes, indépendante en dépit de la pauvreté, du vacarme des hommes et des conjoints devenus pères puis démissionnaires.
    Il y a ensuite la fille : lucide, désabusée, énergique, sans racine, abandonnée de père mais remplie de l'amour d'une mère, forte, vivante, prédisposée à la soumission mais émancipée volontaire et en pleine rupture sentimentale.

    Comment une fille qui n'appartient a aucun monde sort du fracas social en écoutant son instinct de vie ? Un conte sur la difficulté d'être soi. Un saisissant hommage aux femmes et aux mères maghrébines.

    L'histoire :
    Elle a passé son enfance et son adolescence dans une ville ouvrière à la frontière allemande. Sa mère à eu dix enfants. Six d'un Juif autrichien et quatre d'un Algérien. Elle est la fille de l'Algérien mais porte le nom du Juif. Vive, intelligente, rebelle, rien ne l'arrête. Ni la pauvreté, ni la triste médiocrité des vies dévastées qui l'entourent, ni les événements horribles qu'elle doit affronter. Elle s'accroche à sa fratrie, aux rencontres heureuses, à cette chaleur que diffuse la solidarité des classes populaires, et surtout à sa mère, cette femme extraordinaire dotée d'un étonnant courage et d'une étrange sagesse, à qui elle voue une véritable vénération. L'auteure nous livre ici le récit abrupt et sans concession d'une jeune vie saisissante, plongée dans la France des Trente Glorieuses. Un premier roman. Un livre rare.

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  • Bonjour, la découverte de ce roman m'a intéressée par son histoire et son écriture...
    Une enfance difficile au sein d'une famille composée de 10 demi-frères et soeurs, de culture différente: 6 juifs autrichien et 4 algériens...Compliqué de trouver sa place, sous un toit avec un père...
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    Bonjour, la découverte de ce roman m'a intéressée par son histoire et son écriture...
    Une enfance difficile au sein d'une famille composée de 10 demi-frères et soeurs, de culture différente: 6 juifs autrichien et 4 algériens...Compliqué de trouver sa place, sous un toit avec un père alcoolique...Ce père qui décide de retourner à ses racines... l'Algérie...,abandonnant sa femme et ses plus jeunes enfants, sans ressources...
    Ce roman traverse divers sentiments, l'amour mais aussi la haine, la violence physique et verbale..
    Les dernières pages m'ont particulièrement touchées....

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  • Elle s’apprête à quitter le père de sa deuxième fille, parce que rien d’autre n’est possible, parce que le maintien d’un couple que plus rien n’unit ne nuira à personne. Parce que son passé familial lui a apporté mille preuves que l’obstination pour maintenir des apparences ne conduit pas au...
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    Elle s’apprête à quitter le père de sa deuxième fille, parce que rien d’autre n’est possible, parce que le maintien d’un couple que plus rien n’unit ne nuira à personne. Parce que son passé familial lui a apporté mille preuves que l’obstination pour maintenir des apparences ne conduit pas au bonheur.

    Mois après mois, la narratrice fait une sorte d’arrêt sur image, tandis que les chapitres alternés reviennent sur l’histoire familiale chaotique. Filiations reniées, trahisons multiples, abandon, les destins des femmes de cette famille ne font pas rêver. Mais malgré tout, elles sont soudées, solidaires, et la figure centrale de la mère, bafouée, délaissée, pauvre et démunie, reste un ancrage solide pour l’enfant puis la jeune fille.

    Les nombreuses soeurs sont aussi un socle et une bouée.

    Au coeur des années 60, un récit familial haut en couleur, porté par une écriture sans concession, dans un décor ingrat. Un cri du coeur et une déclaration d’amour envers celle qui incarne le refuge.

    262 pages Mialet Barreau Août 2022

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  • Une famille de bric et de broc
    Le livre s’ouvre sur une scène forte, celle d’un petit déjeuner familial épars comme l’est devenue la famille en question. C’est une table où la gêne et l’individualisme se sont invités.
    Une scène particulièrement bien écrite où le lecteur se projette dans...
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    Une famille de bric et de broc
    Le livre s’ouvre sur une scène forte, celle d’un petit déjeuner familial épars comme l’est devenue la famille en question. C’est une table où la gêne et l’individualisme se sont invités.
    Une scène particulièrement bien écrite où le lecteur se projette dans l’atmosphère qui règne.
    La narratrice, la quarantaine, fait le point sur sa vie qui ne lui convient plus, elle échafaude le meilleur plan pour rompre avec son conjoint et faire accepter sa décision à leur fille.
    C’est aussi le portrait d’une femme qui a besoin d’air, les souvenirs affluent, issus de l’empreinte de sa mère qui n’est plus où l’amour qui les liait est encore très présent malgré une vie agitée dans les années 50 dans une HLM comme il en fleurissait dans la France des trente glorieuses.
    Le récit alterne entre voix de l’enfant et celle de la femme devenue avec pour soupape un humour corrosif qui fait rire pour ne pas pleurer.
    Elle s’est construite avec la vénération pour sa mère mais aussi contre la vie qu’elle a eue.
    Elle nous livre une enfance « pur jus », abrupt, bruyante, violente, mais aussi joyeuse dans les scènes burlesques d’une vie de gens ordinaires, ceux qui se débrouillaient et s’entraidaient car ils n’avaient pas besoin des mots, ils savaient.
    A travers ses réminiscences elle est en quête d’elle-même. Analyser, accepter, tracer, avancer sont les verbes-moteur, et le titre vivantes est au pluriel car ces femmes sont vivantes de mère en fille.
    Ce premier livre illustre le magnifique : « écrire, c’est hurler sans bruit » de Marguerite Duras.
    Un livre comme une fenêtre ouverte sur un nouvel horizon avec l’élan nécessaire chevillé au cœur.
    Une belle découverte grâce à Masse Critique Babelio et les éditions Mialet Barrault que je remercie.
    ©Chantal Lafon
    https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/10/15/vivantes/

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  • Difficile de quitter le regard de la fillette qui vous fixe depuis la couverture du roman, yeux intenses à l'intelligence grave. Comme si elle attendait quelque chose de vous sans trop savoir quoi mais avec une détermination qui saisit et interpelle. Cette fillette photographiée en noir et...
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    Difficile de quitter le regard de la fillette qui vous fixe depuis la couverture du roman, yeux intenses à l'intelligence grave. Comme si elle attendait quelque chose de vous sans trop savoir quoi mais avec une détermination qui saisit et interpelle. Cette fillette photographiée en noir et blanc, c'est l'auteure, Françoise Colley qui a puisé dans sa vie pour nous offrir son premier roman porté par la voix d'une narratrice qui lui ressemble sans doute beaucoup.

    Lorsque s'ouvre le récit, la narratrice, la quarantaine, va quitter son mari, pleine de culpabilité car ce n'est pas la première fois qu'elle se sépare du père d'un de ses enfants. Et c'est vers sa mère qu'elle se tourne, sa mère décédée : « maman, fais-moi signe ». A partir de là, les chapitres alternent passé / présent, enfance et adolescence / âge adulte.

    Les passages les plus forts, les plus frappants par la fulgurance de certaines scènes, sont ceux consacrés à l'enfance et l'adolescence autour d'un personnage maternel absolument magnifique. Une mère rocher, vénérée, dix enfants de deux pères différents, « le Juif » et « l'Arabe », le corps déformé par ses grossesses multiples, le coeur cabossé par une vie de misère dans des HLM et des hommes de sa vie toujours défaillants, des mauvais choix à répétition. Cela pourrait être du Zola, et pourtant, jamais le texte ne sombre dans du pathos au misérabilisme larmoyant car cette mère est transcendée par l'amour qu'elle porte à ses enfants, par la foi qu'elle a en eux et par l'adoration en retour qu'elle reçoit.

    Evidemment, ce passé traumatisant et destructurant de la narratrice permet d'éclairer son présent sans pour autant que l'auteure surexplique sa psychologie. Et c'est tant mieux. le lecteur a ainsi toute sa place pour évoluer dans les faits de vie d'une jeune fille en colère qui hait son père, ouvrier immigré algérien, un père violent, tyrannique, abandonnant dont elle souhaite régulièrement la mort, d'une jeune fille trouvant refuge dans la fratrie et le clan formé autour de sa mère, mais également dans une relation amoureuse stable et précoce.

    Vivantes est le récit d'une femme qui, propulsée par l'amour de sa mère, s'assume, assume ses erreurs, ses errances, ses failles, sa sexualité, qui a choisi d'être fière qui a un désir de vivre chevillé au corps, quoi qu'il lui en coûte. D'une femme en quête d'elle-même pour reconnecter toutes les parts de son identité, elle qui se définit comme un « organisme vivant non identifié. Un claquage disruptif entre la Petite Kabylie et la Champagne pouilleuse. » Une femme prête à accepter son héritage, notamment celui de ce père détesté, et qui parvient à se projeter dans une vie qu'elle souhaite légère, douce, hédoniste et libre, loin de la colère qui l'a longtemps animée.

    Le récit d'une femme en quête d'un nouvel élan, se tournant vers son passé pour avancer, est en lui-même assez classique et attendu. Mais ce qui le fait échapper à la sensation de déjà-lu, c'est d'abord l'énergie de l'écriture et la force qui se dégage de mots tracés au scalpel. L'ardeur de vivre et la lucidité à la crudité cash avec laquelle cette femme se raconte emporte définitivement le lecteur.

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  • J’ai beaucoup aimé cette histoire de jeune fille, née dans une famille pauvre et mixte, qui vit dans une HLM proche de l’Allemagne.
    Sa vie est dure et est marquée d’une certaine violence de la part de son père, même s’il n’y a pas de misérabilisme.
    On sent un attachement très fort à sa mère...
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    J’ai beaucoup aimé cette histoire de jeune fille, née dans une famille pauvre et mixte, qui vit dans une HLM proche de l’Allemagne.
    Sa vie est dure et est marquée d’une certaine violence de la part de son père, même s’il n’y a pas de misérabilisme.
    On sent un attachement très fort à sa mère qui a élevé si difficilement tous ses enfants.
    Le livre est vivant et bien écrit, bref, on ne s’ennuie jamais.
    J’ai aussi apprécié le fait que l’histoire ne soit pas linéaire. On passe d’une période à une autre, sans que cela soit dérangeant.
    C’est un premier roman et franchement j’attendrai avec impatience le second opus de cette auteure.

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