"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un cold case, un cas d'école comme dit le boss, Plaziat, patron du commissariat de Castéja à Bordeaux. Voilà une affaire qui date d'une vingtaine d'années où il est question de Fred et de son chat, Victor, d'une gardienne d'immeuble portugaise, Constança, d'insolites choix de vie, de gants dépareillés, de roses noires, de divinités romaines et finalement d'un assassin fantôme... en somme une histoire à rendre fou n'importe quel enquêteur ! Mais résolution il y aura, car ce serait mal connaître Anselme Viloc, le flic de papier, ce savoyard tombé définitivement sous le charme de la presqu'île du Cap-Ferret et de ses habitants, dont la particularité est de ne jamais abandonner et de ne jamais négliger le moindre indice, aussi farfelu soit-il. En outre cette huitième enquête révèle un récit moins léger qu'il n'y paraît de par son côté philosophique à propos du libre arbitre et du déterminisme. Une sacrée énigme aux méandres hallucinants ! Un proverbe persan dit : « À l'hôtel de la décision, les gens dorment bien. Il est bientôt l'heure de payer la nuit et de quitter la chambre. »
Vingt ans après
Un jeune homme de 25 ans, fin des années 70 à Bordeaux, vit dans un immeuble grisâtre en apparence mais très ensoleillé par la pittoresque Constança (concierge portugaise aimant les livres et Jacques Brel).
Il s'appelle Fred Victor et vit avec son chat Victor pur gouttière.
Il a deux potes, Bob issu de la DDASS et Jimmy Sénégalais musicos. Tous des éclopés de la vie.
Fred veut évoluer et pour cela changer de boulot. C'est à ce moment-là que le destin frappe à sa porte et que Victor veille.
La construction du livre peut dérouter le lecteur mais si celui-ci accepte le jeu, il sera vite entraîné dans cette belle histoire, particulière où il se sentira chez lui .
Qui n'a jamais fait ce voyage intérieur face à sa vie?
La règle du jeu est la suivante:
— 13 octobre 1978: un vendredi
— 11 octobre 1978: le destin toque à la porte de Fred
— 12 octobre 1978: seulement quelques heures pour faire un choix parmi :
1. Une vie banale, triste reproduction de la vie qu'il a lui-même subi enfant…
2. Une mauvaise vie, celle d'un caïd qui finit une balle dans la tête…
3. La voie de la gloire avec ses 2 copains, la musique, le nomadisme et sa mort à 54 ans…
* La voie non numérotée, mémoire remise à zéro, la résilience, tout est possible…
Laissez-vous aller, sortez des sentiers battus devenez lecteur actif, vivez l'histoire et souvenez-vous quel choix avez-vous fait…
Ce livre est original, cela devient rare, bien écrit, une vraie tonalité.
Comme l’auteur j’ai donné un coup de blush à ma recension Le choix de Victor qui contrairement à moi n’a pas pris une ride, et reflète encore mon ressenti sur cette étrange histoire.
Le commissaire Plaziat défie Viloc avec ce cas d’école pour sa huitième enquête quoi de mieux qu’un Cold case pour mettre ses petites cellules grises en mode in ?
« L’initiateur, le créateur, le coupable, celui qui a imaginé ce scénario est soit psychopathe soit un génie de la mise en scène, mais de toute façon il est instruit le zèbre. » c’est Lily qui vous le dit et elle s’y connaît côté esprit qui carbure.
Pourquoi le flic de l’époque Lacorde (pour un presque pendu) a-t-il échoué à résoudre cette énigme ?
Petit rappel :
« Les Parques sont, dans la religion romaine, les divinités maîtresses de la destinée humaine, de la naissance à la mort. »
Dans cette seconde partie ce n’est pas seulement la résolution d’une énigme c’est avant tout une façon de croquer des portraits, le notaire pittoresque qui fait connaissance avec Lacorde dans une chambre d’hôpital, Fred et sa nouvelle vie, Lily encore et toujours, le monde de Castéja et le bassin dans toute sa splendeur.
Parfois Guy Rechenmann se fait aquarelliste mais il jubile à dérailler dans le monde expressionniste de Munch dans sa crise d’angoisse existentielle.
En refermant le livre je me dis que Guy est le Gavroche de la littérature et qu’il continue à chantonner d’un air plein de malice :
« Il est tombé par terre, c’est la faute à Voltaire
Le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau
Si tu n’es pas notaire, c’est la faute à Voltaire
Tu es petit oiseau, c’est la faute à Rousseau »
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2024/05/08/victor/
Une 8ème enquête pour le flic de papier qui s’attaque à l’énigme d’un cold case , un cas d’école souvent relaté chez les jeunes enquêteurs … Un récit en trois parties: la première avec le spectacle, la deuxième c’est l’identification du coupable avec le commissaire Lacorde il y a déjà longtemps, et finalement la troisième, avec Anselme Viloc, la recherche et la découverte des preuves.
Les faits se sont déroulés à Bordeaux dans les années 70’ la victime s’est vu offrir de choisir sa vie ! Est-ce possible? Qui sait? Comme une allusion au Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde. Un pari fou … un choix cornélien … même le chat Victor s’en émeut …pour finir poussé dans la vide par des mains gantées de couleurs différentes l’une de rose , l’autre de bleu …
À la manière d’un Hercule Poirot rapidement on connaît les faits , l’ancien commissaire avait patiemment récolté tous les indices de cette folle histoire sans jamais avoir suffisamment de preuves pour confondre et inculper le coupable qu’il avait réussi à identifier.
Cela s’avère un sacré challenge que le commissaire Plaziat propose à Anselme Viloc tant d’années après … Évidemment il devra faire appel à toutes ses cellules grises, non sans l’aide de Lily la jeune surdouée toujours fine mouche, pour ceux qui connaissent la série du Flic de papier, et faire une incursion dans les différentes techniques de l’hypnose et de la manipulation mentale , objet de cet opus . Techniques réelles , efficaces et avérées comme nous l’apprendrons …. Ensuite, comment dénicher les preuves si longtemps après la tentative de meurtre, car elle existent ! À vous de le découvrir dans cette enquête hors du commun … la référence aux Parques de la mythologie, aux célèbres spectacles d’hypnose de la famille Blackstone , au déterminisme et au libre arbitre…
En conclusion la chance pour Anselme Viloc s’avère être la constante que ceux qui ourdissent des assassinats en font toujours trop !
Chacune des enquêtes, 8 au total , abordent à chaque fois un thème bien particulier: la résilience, la geobiologie, la sorcellerie, la manipulation mentale, le bien et le mal, la recherche de ses origines, le goût ultime, l’hypnose…le libre arbitre
Guy Rechenmann est un auteur qui sort toujours des sentiers battus et c’est un plaisir dans notre époque d’uniformisation
A lire
Ce jour-là, ce n'est pas Anselme Viloc, le "flic de papier", qui débarque dans le bureau du commissaire Plaziat pour le convaincre d'enquêter sur un cas douteux. C'est le boss du commissariat de Castéja à Bordeaux qui franchit la porte de son subalterne et vient lui raconter une vieille histoire qu'un de ses lointains prédécesseurs n'avait pas réussi à résoudre. Un cold case qui sert d'exercice dans les écoles de police.
Tous les témoins affirment que Fred Victor a été défenestré, poussé par deux mains gantées, aux couleurs dépareillées. Mais rien ne tient, et l'accident semble la thèse la plus crédible. Même le commissaire Lacorde, brillant patron du commissariat à l'époque, y perd son latin. Au point d'aller chercher la solution dans l'au-delà en tentant de se suicider.
Viloc se met évidemment au défi de résoudre l'énigme.
Dans la chronique de lecture de mon premier "flic de papier", titre du roman et de la série qui suivra, j'avais écrit : "il y a du Simenon dans ce flic de papier" (lire cette chronique ici). Aujourd'hui, je pourrais écrire qu'il y a du Capitaine Hastings, d'Agatha Christie, ou du Docteur Watson, d'Arthur Conan-Doyle, chez Anselme Viloc. Il est un flic qui fait confiance à son intuition, qui ne lâche rien pour trouver la solution et le coupable. Mais, pour résoudre l'énigme, il a besoin du génie d'un Hercule Poirot ou d'un Sherlock Holmes. Et c'est Lily, l'adolescente surdouée, orpheline de père de puis le premier opus, qui tient ce rôle. L'originalité de l'auteur vient de ce qu'il a inversé les rôles dans la mise en scène.
Pour autant, dois-je renier la référence à Simenon ? Dans la résolution de l'intrigue, certainement ; l'inspecteur Janvier, adjoint de Maigret était surtout un faire-valoir, allant chercher la bière et le sandwich du commissaire. En revanche, dans la construction de la narration, on retrouve bien la rondeur, l'indolence, mais aussi le soucis du détail, des Simenon-Maigret. Dans ses derniers romans, Guy Rechenmann ajoute une touche d'extravagance (un mot que je n'expliquerai pas, pour ne pas déflorer le sujet) qui contribue à marquer son originalité.
C'est le sixième roman de l'auteur que je chronique (Eh, oui ! Il me manque un "flic de papier" !) Je ne vais donc pas vous infliger une nouvelle fois ce que je pense des personnages ou toutes les qualités que je trouve dans l'écriture. Plongez-vous vous-même dans le bouquin. Vous ne pouvez manquer d'y prendre du plaisir, sauf peut-être si vous n'êtes qu'un inconditionnel du thriller d'action.
Merci à Guy Rechenmann et aux éditions Cairn de m'avoir permis de lire ce roman.
Chronique illustrée :http://michelgiraud.fr/2024/04/08/victor-de-guy-rechenmann-aux-editions-cairn-un-cold-case-pour-le-flic-de-papier/
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