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Dans ses carnets, la narratrice raconte l'enchaînement de drames qu'a été son existence, de son enfance chaotique dans le sud de la France à l'abandon final sur les rails du métro. Née dans un village où rumeurs et légendes vont bon train, elle côtoie notamment le drôle d'Enfant-Cheval et le Drôle de Curé qui vient tous les jours prendre l'apéro à la maison. Lorsqu'elle est violée par l'oncle, en revanche, la vérité, étouffée par ses géniteurs, peine à éclater. Livrée à elle-même, elle n'a plus qu'une idée en tête : rejoindre Paris et renier son passé. Elle tentera de trouver sa place dans l'épuisante métropole, entre études, rencontres et solitude, auprès de sa propriétaire rescapée d'Auschwitz, de sa voisine comédienne fantasque, d'Orcel son grand amour éphémère et de l'horrible Makenzy.
Poète et romancier, Mackenzy Orcel a reçu de nombreux prix littéraires pour son oeuvre.
J'ai découvert cet auteur avec ce roman et j'ai eu du mal à rentrer dans son style d'écriture .
L'histoire est dure : Les carnets laissés par une ombre sans nom retracent d'abord une enfance meurtrie et une adolescence abusée, dans l'indifférence hypocrite d'une petite ville de province.
je ne suis donc pas enthousiaste après l'avoir lu , trop noir pour moi .
J'ai réussi à le lire en faisant de nombreuses pauses et me suis accrochée car parfois la poésie du texte m'a emportée .
Curieux ressenti donc , malaise même ... sont les sentiments que je garde après la lecture .
Une somme humaine est la seconde partie d’une trilogie commencée en Haïti. Je n'ai ^pas lu la première partie, ni la troisième. Je suis loin d'être un littéraire, je ne sais pas faire d'analyse, mon avis est brut direct.
Nous sommes en France. De sa naissance si peu acceptée par sa mère dans un petit village sordide jusqu'à son suicide, je lis mais en fait il me semble que j'écoute le récit triste de la vie d'une femme.
Une vie. Une somme humaine. Une somme de désespoir qu'elle déclame, de rage qu'elle crache, de violence psychologique, sexuelle qu'elle dénonce, de malheur, de trahison qu'elle pleure.
Le récit est bien tenu, pas de point, juste une suite de paragraphes. Et bien ténu, rien de dépasse, rien n'est à jeter chaque paragraphe est plein;
Moi qui suis loin d'être un littéraire, il a tenu mon attention. Il l'a retenu. Le style Haïtien m'a marqué. Plus qu'un roman, un témoignage. Tout d'un Goncourt.
Peut-on appeler ça un roman? Tant le projet littéraire paraît si singulier. J'apprécie la volonté de l'auteur de vouloir faire quelque chose de puissant, de grand, on pourrait même dire de monstrueux ou démoniaque. Le récit est donc centré sur la voix de la narratrice avec l'utilisation de la première personne du singulier. Mais ce rajoute à l'écriture, l'absence de point, de dialogues, et bien sûr la vie de cette femme de l'enfance à sa fin tragique; sommes nous témoins, voyeurs, complices de la lente agonie de cette femme?
Contenu de ces particularités, la lecture de l'ouvrage est quasi physique. On note la multitude des métaphores animales, aux monstres, à la nature. J'ai l'impression que l'auteur préfère la sensation à une réflexion plus psychologique. Je trouve le projet louable mais je suis pour ma part parfois à côté. Il y a une réel inventivité poétique, comme nous le prouve tant d'écrivains haïtiens , mais je trouve qu'il y a toujours un manque.
On pourrait voir ça comme un râle de cette face aux dieux, comme dans un récit antique, on peut comprendre alors le désordre de pensée et le manque de construction dans les critiques du monde moderne.
Il est donc assez bizarre de noter ce livre, pour il y a quelque chose de non abouti, mais on sens un réel talent, et un réel respect pour la littérature. Ceci étant rare aujourd'hui, je ne peux que saluer l’auteur.
Merci Lecteurs.com pour cette mémorable découverte livresque.
Qu'est-ce qu'une somme humaine ?
En additionnant vicissitudes, tragédie et poésie, on obtient une somme humaine.
À travers ce cahier grandiose, la narratrice dont on ne connaîtra jamais le nom, depuis l'au-delà, nous livre, en somme, la tragédie que fût son existence sur cette Terre.
Cette si jeune existence à laquelle elle mit fin en se jetant sous la rame d'un métro, sous l'effet du désespoir dévorant et de la misère affective qui la mine intérieurement depuis toujours.
Cette voix nous raconte son enfance dans un village désuet, aux mœurs d'un temps révolu et perdu dans l'une de nos campagnes française, au sein d'une famille aisée mais toxique: père absent et effacé, mère égoïste et indifférente, oncle dominateur et prédateur sexuel. Sa grand-mère fait figure d'exception.
Cette toxicité se confirme davantage le jour où à peine adolescente, elle subit un viol perpétré par son oncle dans la mesure où elle se confiera à sa mère qui ne la croira jamais, préférant rester dans le déni et la rendant coupable de vouloir entacher leur réputation et de leur gâcher la vie.
À sa majorité, elle quitte enfin ce simulacre de vie familiale à la campagne pour étudier à Paris avec l'aspiration de se construire un présent acceptable et un avenir meilleur.
Paris, la Ville des Lumières, pour revivre, se projeter. Notre héroïne y trouvera l'amour pour ensuite le perdre et ainsi s'engouffrer dans une spirale infernale dont la mort lui paraîtra in fine comme l'ultime délivrance.
Pour ma part, c'est un destin cruel sous la forme d'une prose titanesque sans majuscule, exceptés les noms propres, ni point ni guillemets.
Le tour de force magistral se situe dans la fluidité du récit malgré cette volontaire contrainte de rédaction : le texte est expressif, rythmé par les chapitres et la poésie tandis que le registre employé est tantôt trivial, tantôt lyrique.
Malgré l'art et la manière, ce chef-d'oeuvre grandiose me laisse mi-figue mi-raisin.
Il est d'usage que les tragédies que l'on raconte servent de rêve ou de mise en garde. Fort heureusement, Une somme humaine n'échappe pas à ce lieu commun. À mon humble avis, c'est le seul "prix de consolation" de ce destin cruel conté par cette voix outre-tombe.
L'histoire est à mon goût, trop déchirante pour s'en enthousiasmer davantage: l'on en ressort avec des images spectrales d'angoisse, de désespoir, de solitude et de mélancolie.
À lire si vous aimez les longs récits racontés avec lyrisme et qu'entrevoir les vices de notre humanité ne vous effraie pas.
Si vous préférez le genre candide et les happy endings, passez votre chemin.
J'ai aimé ce livre mais il me laisse un sentiment mitigé, d'inachevé...Peut-être parce qu'il fait partie d'une "trilogie" bien qu'il puisse se lire sans avoir lu le premier tome.
C'est l'histoire ordinaire d'une femme ordinaire , qui a connu trop de déboires , de malchance, mais cette histoire devient rapidement universelle .Le destin de nombre de femmes transpire dans ce roman : viol, inceste, racisme, terrorisme, indifférence, féminisme ... malheureusement ces thèmes sont récurrents dans l'actualité.
Le roman commence par le suicide de l'héroïne, puis sa voix venue d'outre-tombe nous raconte sa triste existence, sa vie fait de tristesse, d'indifférence ,, de cynisme social.
On ne sort pas indemne de cette lecture, il faut être , je pense, dans une disposition d'esprit "sereine", ne pas traverser un coup dur de la vie en même temps, car on est vite submergée par les émotions.Mais la plume de Mr Makenzy Orcel est juste, est riche , il décrit avec précision le quotidien d'une femme,
Je relirai , dans quelque temps, ce livre , histoire de m'en imprégner et de mieux l'apprécier.En attendant je viens de commander "L'ombre animale" du même auteur, je languis de le lire...
Je tiens à remercier lecteurs.com pour m’avoir sélectionnée ainsi que les Editions Rivages qui m’ont envoyé ce livre.
Ce bloc compact de 624 pages a la particularité de n’avoir ni majuscule, ni point. La ponctuation est réduite à de nombreuses virgules et quelques points de suspension, ce qui en rend la lecture malaisée au début. Cette particularité est fort heureusement atténuée grâce à la puissance narrative de l’auteur et à de longues descriptions richement détaillées qui nous la font oublier et ne handicape pas la compréhension de l’histoire.
Ce texte ,tout à la 1ère personne, est la voix de l’héroïne qui nous parvient de l’outre-tombe. L’héroïne et son entourage familial ne sont jamais nommés, il y a la fille ( l’héroïne), le père, la mère, la grand-mère, l’oncle ( frère du père), le Drôle de Curé, seuls ses amis sont identifiés : Colombe, Orcel et ses deux frères, Makenzy .
Nous sommes ici en présence d’un roman très sombre qui raconte l’ histoire glauque d’une vie ravagée dès la naissance.
Le roman commence par le suicide de l’héroïne. Ensuite, sa voix venue de l’outre-tombe va nous raconter, avec un grand souci de détails, sa triste existence, depuis la rencontre de ses parents jusqu’à son suicide.
L’héroïne est née dans une famille de la petite bourgeoisie de campagne, dans un village qui n’est jamais nommé, pas très éloigné de « la Ville la plus proche » jamais nommée non plus. Elle vit une grande solitude dans cette grande maison entourée de parents défaillants et autocentrés. Une mère haineuse, qui ne sait pas être mère et donne plus d’amour à ses roses qu’à sa fille et un père distant. Harcelée à l’école, elle fut violée à treize ans par un oncle violent, pédophile et incestueux. Lorsqu’elle l’avoua à sa mère, elle fut traitée de menteuse (voire pire) .Alliée au Drôle de Curé, saoul du matin au soir et bien introduit dans chaque foyer du village, elle lui fit comprendre qu’il valait mieux qu’elle taise cet incident. Dans cette famille mal aimante et dysfonctionnelle, seule sa grand-mère lui apportait amour et réconfort. Dés sa majorité atteinte, elle fuit à Paris et poursuit à la Sorbonne des études littéraires qu’elle abandonne au bout de trois mois. Elle végète ensuite de petits boulots en petits boulots et voit fondre ses économies. La mort de sa grand-mère lui porte un premier coup qui sera suivi par celle d’Orcel, son tout récent compagnon, lors des attentats du Bataclan. Enceinte d’Orcel, elle décide de recourir à l’IVG, ce qui achève de la déstabiliser. C’est lors du mariage de son amie Colombe qu’elle rencontre Makenzy. Elle se rend compte bien trop tard que c’est un manipulateur, pervers et narcissique, un véritable prédateur qu’elle a fait entrer dans sa vie.
Voici donc un roman très sombre d’une vie gâchée par de nombreuses mauvaises rencontres dont la première fût celle des parents de l’héroïne. A partir de là, tout était joué. Ce roman parle des conséquences des traumatismes de l’enfance à l’âge adulte et montre qu’on ne se débarrasse pas aussi facilement de son enfance. L’héroïne est poursuivie par ses démons malgré le désir de s’en sortir. La ponctuation réduite aux virgules et points de suspension, et l’inexistence de majuscules, se font rapidement oublier grâce à une écriture rythmée et fluide. On ne peut qu’éprouver de l’empathie pour cette héroïne dont la vie ne fût qu’une longue descente aux enfers.
Une somme humaine est un récit -fleuve déroutant , pessimiste, noir. C’est un texte singulier par sa forme et son fond qui déroule la vie d’une femme anonyme , des femmes sans un point, comme si le livre était une seule et longue phrase, comme une vie.
La narratrice nous parle d’outre-tombe,à partir de carnets . A peine quarantenaire, elle décide de se jeter sous le métro pour mettre fin au calvaire de sa vie plombée par une enfance désastreuse comme si les possibilités de rattrapage n’existaient pas, comme si enfance était adolescence étaient déterminantes.
L’auteur déroule la vie d’une héroïne en choisissant d’accumuler des aspects de la vie en France,c’est un tableau très noir où se côtoient inceste, mensonges, secrets, migrations, racisme, terrorisme. Ce choix fait par Makenzy Orcel interroge, on ressent une lassitude devant cette accumulation de réalités et de stéréotypes.On aimerait plus de moments lumineux , même les plus malchanceux peuvent en connaître…
La narratrice vit dans un village du sud de la France. Elle est lucide sur tout: ses géniteurs ont voulu en la concevant donner un sens à leur vie, c’est tout.Il faut sauver les apparences, faire comme si..Or, les invités de cette famille respectable sont d’une grande noirceur, le curé, buveur, « connard, langue de pute », l’oncle est un prédateur . Dans le village, ce n’est guère mieux:la pharmacienne a peut-être empoisonné son
Mari, la boulangère a plaqué son mari.
A travers la peinture de ce village , l’auteur revisite l’histoire de la France , en rappelant la « Shoah des tziganes ».
A l’adolescence, son père plutôt inexistant , la frappe, à l’école, les garçons l’insultent.Quand son oncle la viole, c’est le venin qui entre en elle et son entourage feint de ne pas la croire pour étouffer l’affaire , même le curé s’y met. La seule a la croire est sa grand-mère.
Son départ à Paris pour ses études à La Sorbonne est au début plutôt prometteur mais les malheurs la rattrapent…
Bonjour chers lecteurs,
Un drôle de style tout d'abord peut nous laisser perplexe !
Pas de points, ni de majuscules dans ce roman épais .
Il s'agit de la suite du 1er volume (trilogie). Je n'ai pas lu ce premier volet .
La narratrice décédée nous raconte sa vie, ses rêves et envies, ses épreuves ...
L’histoire est prenante et touchante .
A découvrir.
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