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Une nouvelle enquête du commissaire Bordelli, héros subtil et attachant, dans la Florence des années 1960 Avril 1964, le printemps ne semble pas vouloir arriver à Florence, dont le ciel gris et humide ne présage rien de bon. A quelques jours d'écart, deux fillettes sont retrouvées assassinées, chacune porte des marques d'étranglement et de morsures. Aucun indice, aucune trace, aucun suspect, le commissaire Bordelli piétine. Et pour ne rien arranger, son ami Casimiro, qui avait fait d'étranges découvertes sur les hauteurs de Fiesole, s'est évanoui dans la nature et le pire est à envisager. Les deux affaires sont-elles liées ? Comme à son habitude, Bordelli est entouré de personnages hauts en couleur : le jeune Piras qui apprend le métier auprès de lui ; Diotivede, le vieux médecin légiste au visage enfantin ; Toto, merveilleux et bavard cuisinier de la trattoria Da Cesare ; Rosa, ancienne prostituée et plus chère amie... Entouré mais toujours solitaire et nostalgique, désabusé mais aimant la vie, là sont bien les paradoxes de ce héros subtil et attachant que le lecteur sera ravi de retrouver ou de découvrir.
Ayant la deuxième enquête du commissaire Bordelli dans ma PAL, et ayant été enthousiasmée par la première, éponyme, je n'ai pas hésité longtemps à la lire, prenant ainsi grand plaisir à retourner dans les années 1960, au printemps 1964 exactement, à Florence, et à retrouver ce sympathique commissaire (dont, cette fois-ci, j'ai retenu le prénom!!!)
Un soir de printemps, le commissaire Bordelli tarde à quitter son bureau, encore en proie à de sombres pensées, souvenirs de guerre et autres regrets d'être toujours et, semble-t-il, à jamais, seul et célibataire. C'est là que le surprend Casimiro, nain plus ou moins en bordure de la loi, qui lui annonce avoir trouvé un corps sans vie à proximité de la riche demeure dans laquelle il allait pénétrer. Sauf que, sur les lieux, plus aucune trace de cette supposée victime mais, à sa place, un doberman, hargneux, que Bordelli abat d'un coup de revolver. Intrigué, le commissaire l'est encore plus quand, pris de remord et revenu sur les lieux de "son" crime, il constate la disparition du malheureux chien. Que se passe-t-il donc dans cette maison, à priori inhabitée? Bordelli n'a pas le temps de trop s'interroger car, dès le lendemain, une fillette est retrouvée assassinée dans un parc, le corps abandonné dans une mise en scène morbide. Et quand une deuxième, puis une troisième et encore une autre fillette sont tour à tour découvertes sans vie et selon le même mode opératoire dans différents parcs de Florence ou de petites villes voisines, Bordelli n'a plus qu'une hâte : arrêter ce tueur en série au plus vite! Et cela malgré son désir aussi intense de trouver également qui a bien pu tuer Casimiro et cacher son corps dans une valise. Deux enquêtes que tout semble opposer mais qui, Bordelli va le découvrir à ses dépens, sont bel et bien étroitement liées.
Si la première enquête de Bordelli était déjà de belle facture, celle-ci se révèle bien plus sombre et sournoise et met en lumière tout un pan de l'Histoire italienne, encore bien méconnu (à mes yeux tout au moins) : celui de la recherche d'anciens criminels nazis par des organismes secrets italiens aux méthodes tout aussi redoutables que celles de ceux qu'ils traquent.
J'ai aimé retrouver l'écriture singulière et sensible de Marco Vichi dans ce roman "Une sale affaire" paru chez Philippe Rey/Noir. Et ce, malgré certaines fautes de frappe, quelques inversions de personnages, qui obligent à revenir un peu en arrière afin de rectifier soi-même. Ce qui est, je j'avoue, légèrement agaçant.
Mais, oui, j'ai aimé retrouver ce commissaire un peu bourru, entêté, obstiné, partagé entre son passé et son présent sans toujours vraiment savoir lequel a été ou est le plus terrible des deux. J'ai aimé aussi retrouver ses "seconds rôles" : son coéquipier, le jeune sarde Piras, le médecin légiste Diotivede, son amie Rosa ancienne prostituée, le loufoque Dante (frère de la victime dans la première enquête), les repris de justice au grand cœur avec qui Bordelli entretient de belles relations amicales, les cuisiniers et la place, incontestable, qu'occupe la cuisine dans l'histoire. Et puis aussi, le fait de voir le commissaire tomber amoureux, de découvrir ses failles intimes. Bref j'ai aimé ce roman. L'enquête a suffisamment retenu mon attention et j'ai très envie de retrouver ce commissaire Bordelli dans de nouvelles enquêtes.
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