"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un Vendredi Saint à Perpignan. Comme chaque année depuis cinq siècles, la procession de la Sanch se met en marche. Sept cents pénitents défilent dissimulés sous leur traditionnelle caparutxe - longue robe de bure et cagoule. Soudain, quelques pétards brisent le silence et la panique gagne la procession. Quand le calme revient, un pénitent ensanglanté reste étendu à terre, poignardé. Au même moment un violent hold-up se produit, non loin de là, dans une bijouterie... L'enquête conduit très vite le lieutenant Sebag des ruelles encombrées du quartier gitan de Saint-Jacques aux appartements feutrés de la bonne société catholique catalane. Mais y a-t-il un lien entre ces affaires alors que plane ici l'ombre aussi poétique qu'ambiguë du Fou chantant, qui, ado, arpentait déjà ces mêmes ruelles...
Avec une ritournelle ne fait pas le printemps de Philippe Georget, j’ai pris le train en marche puisque ce livre est le quatrième tome de la série « Les quatre saisons de Gilles Segag. Cela ne m’a pas empêché de comprendre ni même d’apprécier ce nouveau tome. Tout d’abord parce que l’histoire se déroule dans Perpignan et que j’habite cette ville. Alors j’ai pu profiter de toutes les références en sachant de quoi parlait l’auteur et c’était déjà un grand plaisir, sans compter les clins d’œil des noms de famille de certains personnages qui se réfèrent à des endroits comme Batère qui m’a fait penser à la Tour de Batère. Cette enquête se situe donc en plein pays catalan, au moment de la procession de la Sanch le vendredi Saint. L’auteur m’a fait voir les choses par ses yeux et j’étais sous le charme de ses descriptions de quartiers typiquement gitans de Perpignan. J’ai été touché par une de ses personnages secondaire, un SDF dit « le Libraire » qui vivote dans le quartier de la gare et sur berges de la Têt. Au delà de l’intrigue imaginative, j’ai aimé le côté satyre sociale et connaissance de toutes les problématiques liées à cette région. J’ai tout de suite accroché avec les personnages de l’histoire comme si je les connaissais déjà, ils sont bien campés et bien travaillés. Le style d’écriture et le rythme rapide donné par l’auteur font que les pages se tournent toutes seules. La cerise sur le gâteau c’est de donner une place non négligeable à Charles Trenet en reprenant des paroles de ses chansons ou encore en se servant de ce que l’on sait de lui pour l’incorporer brillamment à l’intrigue aujourd’hui. Pas mal de vocabulaires et d’anecdotes catalans donnent une touche régionale de véracité. Un excellent moment de lecture pour qui veut mieux comprendre les dessous de cette région. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/10/14/37662172.html
Retour de Gilles Sebag et de son équipe déjà croisés dans d'autres polars de Philippe Georget. Le flic semble un peu posé, sa vie personnelle va mieux donc lui aussi et il peut retrouver son intuition, son humour aux jeux de mots pas très fins mais qui ont le mérite de détendre l'atmosphère. Dans cette enquête il croisera l'ombre de Charles Trenet qui vécut quelques années à Perpignan : le mort de la procession habitait l'ancienne maison de l'artiste. La présence du poète chantant est forte et ambiguë, ce qui rajoute au plaisir de l'énigme et de la lecture. D'autres aspects de ce roman en renforcent l'attrait : l'histoire de Perpignan et de la Sanch, la description de la ville, de ses quartiers et de ses habitants, la parfois difficile cohabitation entre les gens d'origines diverses, et la présence d'un SDF pas banal, dit Le libraire et ses théories sur les livres à lire en fonction des endroits où il fait la manche. Tout cela est soudé par Gilles Sebag, omniprésent et par ses enquêtes. Philippe Georget écrit un polar qui prend son temps tout en ne le perdant pas ni ne le faisant perdre aux lecteurs. Il explique sans le détailler le long travail de recherche des flics : témoins, indices, portes à portes du voisinage, visionnages des enregistrements des caméras de sécurité, ... Ce n'est pas le côté le plus romanesque du travail des policiers, mais l'évoquer me paraît important. Ce dernier roman de la série des quatre saisons avec Gilles Sebag (L'été tous les chats s'ennuient, Les Violents de l'automne, Méfaits d'hiver) la clôt de belle manière en s'intéressant aux vies des suspects presque plus qu'à celles des flics ; ce ne sont ni des victimes ni des bourreaux, ils sont beaucoup plus complexes que cela. Ce qui donne un très bon polar qui mise avant tout sur l'humain et les relations humaines.
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