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Josette Clotis a conçu une sorte de roman d'initiation, le récit d'une mort, celle d'un premier amour, avec ses aléas, et qu'il faut franchir pour grandir. Comme s'il fallait sacrifier quelque chose pour qu'advienne ce qu'on souhaite. Ce très beau roman, sensible, nous fait suivre le parcours amoureux d'une jeune femme obligée de renoncer à sa naïveté pour se révéler. Nimbé de poésie, d'une grande fraîcheur, une douce mélancolie, une subtile inquiétude, il se penche sur les remous d'une jeune conscience agitée par des sentiments inconnus. Sa vie nous est révélée à partir de menues observations émouvantes, de monologues intérieurs qui saisissent la couleur existentielle des choses.
Complètement oubliée, cette romancière mérite assurément le détour et le retour avec ce trésor de finesse.
'ai lu l'été dernier "je pense à votre destin" de Françoise Theillou et avec ce texte découvert l'un des amours d'André Malraux.
j'avais découvert l'existence de Josette Clovis, qui avait été sa maîtresse et la mère de ses deux fils. Elle a rencontré Malraux dans les couloirs de Gallimard, où elle dactylographie les textes des écrivains. Mais elle va aussi écrire et publier deux romans. Puis elle va être happée par un train en 1944. J'ai eu envie de lire ses textes. Hasard des sorties d'édition, "une mesure pour rien" vient d'être republié par les éditions de l'arbre vengeur (un bel objet, un format pratique et une belle couverture).
Malraux et sa femme "officielle", Clara, la surnommait "la provinciale".
Dans ce texte, elle va nous raconter la vie, l'attente d'Ukelele, de sa sortie de son pensionnat à la fin de sa vie. Elle vit en proche province de Paris et va tomber amoureuse d'un jeune garçon, rencontré à un bal et qu'elle va passer sa vie à attendre. Des promesses de fiançailles, de mariage mais surtout une vie d'attente..
Un texte d'une belle écriture qui parle des sentiments amoureux, des attentes, des espoirs, des choix, des non choix. Ce texte de 1934 aurait pu être désuet mais non, nous suivons les questionnements de cette jeune fille, femme. Josette Clovis décrit très bien ses attentes, ses doutes et peut être quelques clins d'œil à sa vie et à son amant célèbre, qui n'aura jamais quitté sa première femme pour elle.
Ce texte est élégant, poétique. Nous sommes avec le personnage principal, à sa fenêtre en attendant le passage du facteur et d'éventuelles lettres de son promis, dans les rues de la ville de province, dans son jardin ou alors dans les soirées à Paris, sur les quais de la gare (ironie de son histoire car elle va mourir happée par un train, à la fin de la guerre alors qu'elle avait été résistante et survécu à la guerre)
Il me reste plus qu'à essayer de trouver son premier roman, "le temps vert".
Une auteure, partie trop tôt mais qui avait une belle plume et qui mérite d'être (re)découverte.
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