"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Mathieu part à la retraite : il ferme sa librairie, sa femme le quitte, il perd son chien... Où et comment trouver la force de continuer à vivre ? Peut-être dans une vie d'ermite, sur une éminence isolée des confins de la Creuse. Dans ce dernier refuge, il n'aspire qu'à s'effacer dans une nature immobile, avec la seule compagnie des bêtes, suivi pas à pas par Io, une génisse. Mais la civilisation se rappelle à Mathieu quand un couple de randonneurs fait halte dans sa thébaïde. L'homme, archéologue amateur, cherche des vestiges médiévaux. La femme n'est pas sans charme, et inspire à Mathieu un désir violent. Ses velléités de solitude et de renoncement sont compromises. Un drame se prépare, dont Io, l'animal tutélaire, sera la victime sacrificielle.
JM Chevrier nous offre une belle parenthèse dans ce monde de brutes. Matthieu rejoint la nature, la source, se retrouve, tient l’équilibre entre réalité et mythologie, avec beaucoup de poésie, d’espoir, bref un moment de ressourcement réussi.
Ce livre figurait parmi les 6 livres finalistes du prix Orange du Livre 2011. C'est ainsi que je l'ai découvert tout comme son auteur dont l'œuvre est publiée chez Albin Michel.
Le titre fait référence au mythe d’Arcadie, région montagneuse de la Grèce ancienne, terre mythique de la paix et du bonheur. Peut-on se couper de tout et sacrifier ses désirs ? C'est LA question centrale du livre.
L'histoire est simple mais on se laisse porter par l'écriture limpide et envoûtante de J-M. Chevrier.
Io, la vache de Matthieu est attachante et joue un rôle important dans l'histoire.
Les thèmes de la solitude, de la liberté, du temps qui passe, du désir sont des thèmes chers à l'auteur qui maîtrise son sujet.
Bref, "Une lointaine Arcadie" est exactement le genre de roman que j'aime. Je vous recommande donc fortement ce livre. Il serait dommage de passer à côté.
Il m’a été difficile de trancher tant j’ai apprécié la qualité d’ensemble de la fiction française livrée de janvier à avril – je m’insurge contre l’idée d’une littérature hexagonale à la baisse, et tant les six finalistes méritent éloges. Tout bien pesé, je vote pour Une lointaine Arcadie. Ce roman m’a enchanté de la première à la dernière ligne, ce n’est pas une métaphore : on s’y glisse aisément, la fin est grandiose, l’intrigue malicieuse, l’éthique très humaine et la prose sensuelle. S’il reçoit le Prix (Une lointaine Arcadie ou Les Heures silencieuses selon mon pronostic), il donnera envie au lecteur de poursuivre la découverte de son auteur, Jean-Marie Chevrier dont la réputation, au vu de ce dernier opus, mérite d'éclore. J’aurais préféré "une" auteur, pour un meilleur équilibre jugé sur les trois premières saisons du Prix ; j’aurais préféré un éditeur plus subtil ou plus modeste… Mais, personne n’est parfait !
Au second tour on élimine, disent les politologues. Il a donc fallu éliminer :
- Les Heures silencieuses, poétique subtil vibrant
- Les Villes assassines, poétique universel homérique
- Un Silence de clairière, premier roman incisif cru moderne
- Ce que j’appelle Oubli de Laurent Mauvignier, un texte incandescent d’un romancier surdoué
- Olivier de Jérôme Garcin, un récit fusionnel d’un écrivain que j’admire (et critique que je respecte), chantre sublime de l’art équestre – ces deux derniers déjà installés au sommet de l’art littéraire.
Un parmi les six, le Prix. Tous les six, à lire, pour l'élévation de l’esprit et l'enthousiasme du cœur !
Est l’histoire très réussie d’une aventure en pleine campagne creusoise. Matthieu perd en peu de temps son épouse, son chien et meilleur ami et son travail de libraire. Il quitte sa solitude parisienne assourdissante pour une solitude choisie avec la nature comme ligne d’horizon.
Le voici nouveau Robinson sur une île avec trois livres, quasiment sans contact humain et la radio une fois par semaine.
Après l’échec de son existence antérieure, son retour aux sources apparaît comme une illusion malgré la connivence animalière et la vie muette de la nature.
La rencontre improbable avec un couple de randonneurs va changer la donne ; le présent va gommer le passé.
Une lointaine Arcadie n’est pas une comparaison supplémentaire entre la vie citadine et la vie à la campagne mais une réflexion douce amère sur la solitude et la reconstruction après des échecs.
L’amour avec ses tentations, ses blessures et ses projets est le bouquet final d’ un livre qui se laisse dévorer avec un plaisir évident.
Un vrai coup de coeur !
Je ne connaissais pas cet auteur que j’ai découvert par hasard en lisant sur le net que son histoire se situait dans la Creuse, un département et des paysages que je fréquente depuis mon enfance.
Ce livre aurait pu paraître aux excellentes éditions Gallmeister adepte du “nature writing".
(http://www.gallmeister.fr/accueil)
Ce courant littéraire américain est un melting pot d'hommages à la nature et de récits autobiographiques. En résumé, "ma vie dans les grands espaces".
On pense alors, pêle-mêle, à Henri David Thoreau, Jack London, Jim Harrison et aussitôt à "La route" de Cormac Mc Carthy ou bien au film de Sean Penn "Into the Wild", adapté du roman "Voyage au bout de la solitude", écrit par Jon Krakauer en 1996, et relatant l'histoire réelle de Christopher McCandless.
Très souvent, le "nature writing" revendique le label "Ecologie politique".
Le titre fait référence au mythe d’Arcadie, région montagneuse de la Grèce ancienne, terre mythique de la paix et du bonheur.
Ce roman remémore la lecture du magnifique “Suzanne et le Pacifique” de Giraudoux.
On pense également à Robinson Crusoé... avec la Creuse comme une île ?
Matthieu, libraire à Paris plaque tout car tout lui échappe: son meilleur ami le chien qui meurt, sa femme qui le quitte...
Il se retrouve dans la Creuse dans une maison de famille abandonnée. Sans télévision, sans journaux... avec seulement 3 livres : l’Illiade d’Homère, les Géorgiques de Virgile, et Malone Meurt de Beckett. Il va fabriquer son pain, cultiver son jardin, adopter une vache et faire de rares mais magnifiques rencontres dépeintes avec beaucoup de sensibilité.
L’auteur fait souvent référence aux mythes grecs et à la peinture et l’écriture de Chevrier est très sensuelle, au pinceau... picturale.
Un très très beau roman que je recommande avec enthousiasme !
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