Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Maura Ryan, que les tabloïds ont surnommée la « reine du tout-Londres du crime », s'est retirée du monde de la nuit pour couler des jours heureux auprès de son bien-aimé Terry. Jusqu'au jour où celui-ci meurt brutalement dans l'explosion de la voiture que la jeune femme aurait dû conduire. Après la disparition de son frère aîné Michael, chef incontesté du clan familial, Maura doit assumer seule la responsabilité de l'empire Ryan, sur lequel plane désormais une lourde menace.
Meurtres en série visant les épouses des caïds les plus redoutés, trahisons, jeu cruel de la perversité et de l'ambition. Des mains malfaisantes et particulièrement manipulatrices laissent une trace sanglante dans les rangs de la pègre londonienne en faisant porter les soupçons sur Maura et les siens. Une course contre la montre s'engage, où tous les moyens sont bons pour rendre coup pour coup et sauver le clan Ryan de ses propres démons.
Roman de gangsters, roman qui enfile les morts et les tortures comme d'autres enfilent les perles. Au bout d'un moment, le temps m'a semblé long, et les situations répétitives. Un mort ça va, trois morts...* (et il y en a un nombre incalculable) et une séance d'interrogatoire musclée pour faire parler des suspects, ça va aussi, mais trois, puis dix puis quinze, ça lasse. Si en plus vous ajoutez au catalogue des répétitions des causes et conséquences de tel ou tel acte, les éternels et pas vraiment constructifs questionnements de Maura et de ses frères voire de sa mère et de ses neveux et nièces -"oh oh, ce serait le bonheur"- une flopée de personnages tous plus glauques les uns que les autres et dont on ne sait plus à force de quel camp ils sont, eh bien vous avez en mains (il en faut bien deux pour ce lourd polar de 540 pages) un roman qui vous en tombe aisément. Tous les protagonistes sont pourris, vendus, trafiquants de drogue, dealers, tueurs, flics véreux, prêts à tout -même trucider ou trahir un ami- pour un peu plus de pognon, mais étrangement, souvent dans son texte, Martina Cole parle braves garçons, de bons bougres... personnellement, je n'aimerais point trop croiser ces bons bougres au coin d'une rue sombre, les bousculer par inadvertance, j'aurais un peu peur pour mon intégrité physique voire même ma survie.
C'est un roman violent, dur parfois à la limite du soutenable -je dois être un petit être trop fragile, émotif- et long. On avait compris en 250 pages ce que Martina Cole nous dilue en 540 ! Les rebondissements sont bien présents certes, mais noyés dans une logorrhée, dans un discours infini qui ralentit considérablement le rythme de ce qui aurait pu -dû ?- être un vrai polar rapide, punchy. Tout ceci est fort dommage, j'avais beaucoup aimé La cassure et Impures de la même auteure.
Néanmoins, il y a du positif, je disais qu'en moitié moins de pages, le roman eut pu être vraiment une réussite. Cette manie de vouloir faire de gros bouquins ! Ah, pour finir, un peu d'exotisme : aux États-Unis, les gangsters boivent du whisky, à Londres, on boit du thé, des litres et des litres de thé, comme quoi, ils n'ont pas que des défauts. Finalement ils sont de bon bougres....
*Pour les plus jeunes, je fais référence à un fameux slogan de la sécurité routière : "Un verre ça va, trois verres, bonjour les dégâts."
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