Tout ce qu'on a envie de lire...
Incapable de supporter plus longtemps la liaison que son mari entretient avec une femme plus jeune qu'elle, Mia quitte brusquement New York pour se rendre dans le Minnesota et se réfugier quelque temps auprès de sa mère octogénaire. Parcours d'une femme blessée en forme de "lecture de soi" et d'inattendue épiphanie personnelle, ce roman solaire - féministe au meilleur sens du terme - irradie d'une énergie aussi rebelle que stimulante.
Tout ce qu'on a envie de lire...
Tandis que la belle saison étire son temps avec langueur, l'été inspire aux auteurs des histoires, riches de rencontres et d'inattendu. Un peu comme si les rayons du soleil et ce supplément de liberté élargissaient le champ des possibles et des promesses. Des auteurs classiques aux auteurs contemporains, l'été inspire de magnifiques pages à lire ou relire… Tour d'horizon de ces romans auxquels l'astre solaire donne une lumière particulière.
Une histoire tendre, poétique, enjoué et subtile, une comédie salé sucré tendre et cruel. Une lecture profonde et intelligente mais les expressions rendent le scénario assez pesant, on retrouve aussi des longueurs. Les personnages sont autant attachants qu'agaçants, on évoque les relations de couple et parents enfants. Récit également féministe.
Lecture en demi-teinte, ce n'est pas un coup de coeur.
"Un livre est une collaboration entre celui ou celle qui lit et ce qui est lu et, dans le meilleur des cas, cette rencontre est une histoire d'amour comme une autre."
"Lire est une activité privée, souvent exercée derrière les portes fermées. Une jeune dame pourrait se retirer avec un livre, l’emporter dans son boudoir et là, étendue sur ses draps de soie, tandis qu’elle s’imbibe des passions et frissons manufacturés par la plume d’un écrivain polisson, l’une de ses mains, pas absolument indispensable pour tenir le petit volume, pourrait s’égarer."
Un été sans les hommes, certes, mais si les femmes sont entre elles dans cette ville du Minnesota, les hommes ne sont pas loin, ils sont en coulisses, sujets de conversation, de préoccupation, source de douleurs.
La narratrice Mia, en état « postpsychotique » après le choc de la séparation d’avec Boris, les montre comme des êtres ou « en pause », ou disparus, ou défendant des théories discriminatoires pour les femmes.
Le portrait du mâle qui apparaît alors en creux dans le roman est le plus souvent négatif : souvent faible ou futile, lâche, voire violent.
En revanche Mia présente la femme comme dépendante ou victime de l’homme et la vie de couple comme une difficile succession de compromis. La narratrice prend d’ailleurs régulièrement à témoin son lecteur. Les apostrophes telles que « cher lecteur… gentil lecteur….vieil ami » « je suis à vous, tout à vous » témoignent de sa volonté de le convaincre du bien fondé de son regard et de ses réflexions .
Un roman à thèse ? oui, semble-t-il ….Nombreux sont les passages où s’opposent des théories philosophiques, sur la distinction homme/femme, sur la spécificité de leur intelligence, de leur plaisir sexuel, passages souvent pesants, qui interrompent le récit de l’action. Je préfère les ouvrages où Siri Husdtvedt se présente comme « simple » romancière et où sa fiction n’est pas prétexte à affrontement de thèses philosophiques.
Bien sûr, le happy end final ramène le récit à une dimension romanesque qu’on pouvait avoir oubliée : Boris revient vers Mia, la pause semble terminée. Un dénouement heureux à dimension cinématographique : après le point final apparaît un « fondu au noir »qui laisse au lecteur-spectateur toute latitude pour imaginer les retrouvailles.
J’ai goûté le regard que jette Siri Hustvedt sur les femmes entre elles , sur les rapports de rivalité ou d’exclusion entre les adolescentes, sur les rapports de sororité que Mia entretient avec Lola ou avec les femmes âgées de la maison de retraite, en particulier avec Abigail, la brodeuse dont les ouvrages dévoilent en leur verso des scènes érotiques.
Mais je me suis souvent sentie agacée par la récurrence des passages théoriques, et un peu déçue de ne pas retrouver le plaisir de lecture procuré par TOUT CE QUE J’AIMAIS ou L’ENCHANTEMENT DE LILT DAHL
Mia, poétesse, apprend que son mari la trompe. Après une forte dépression, elle se retire un moment auprès de sa mère, qui vit dans une maison de retraite. Elle apprend à connaitre les petits secrets des amies de sa mère, et surtout de l'une d'entre elle qui va la prendre comme confidente. Les réflexions sur la vieillesse sont d'ailleurs assez intéressantes. Elle va aussi avoir l'occasion d'animer un atelier d'écriture pour jeunes adolescentes. Enfin, elle va se nouer d'amitié avec une jeune voisine, maman de deux enfants et rencontrant des problèmes avec son mari.
Il m'a fallu beaucoup de temps pour rentrer dans l'histoire. Les intrigues ne commencent qu'au milieu du livre : des messages d'un inconnu sur le portable, on apprend les petits secrets bien gardés d'une dame âgée mais quelque peu originale, on se demande ce qu'il se passe réellement chez la voisine, si son mari va revenir vers elle et enfin, elle devine qu'il se passe quelque chose dans son groupe d'adolescentes.
L'auteur cite parfois des listes de poètes : c'était pour moi sans intérêt.
Il y a aussi quelques pages parfois un peu scientifiques sur la différence entre l'homme et la femme. J'espérais autre chose. Mais on ne peut nier, c'est quand même bien écrit.
Déchirure de la séparation, naufrage de la vieillesse, poésie salvatrice.
La Pause, c'est ainsi que Mia, fraichement délaissée par son mari, a surnommé la maîtresse et collègue de ce dernier. Une femme, évidemment plus jeune qu'elle, peut-être plus belle, aura eu raison de ces trente années passées ensemble. Ayant très mal vécu cette séparation momentanée, elle sombrera quelque temps dans la dépression. Internée, elle reprendra pied gentiment. Ne pouvant plus supporter l'appartement de Brooklyn tant chaque recoin lui rappelait Boris, elle décide alors de retourner vivre chez elle, pour l'été, dans le Minnesota, là où elle a grandi et où vit en ce moment sa maman. le docteur était d'accord, des rendez-vous téléphoniques étant fixés toutes les semaines. Sa fille Daisy et sa soeur ont déjà prévu de lui rendre visite. Poétesse auréolée d'un prix et enseignante à l'université, elle compte enseigner la poésie aux jeunes dans le cadre du Cercle artistique local. Entre les adolescentes à la recherche d'elles-mêmes, les vieilles de la maison de retraite à qui elle rend visite, les confidences de sa maman, la voisine délaissée et un peu paumée qu'elle tente de consoler et les lettres de Boris qu'elle reçoit, Mia scrute le monde qui l'entoure et les personnes qui l'animent et qui lui permettent de rester debout...
Un livre à l'atmosphère vraiment agréable.
Mais je pense que ce livre gagnerait à être lu dans sa version "d'origine" avant traduction car il fait référence à de la poésie.
Voilà agréable mais pas transcendant.
Son mari ayant décidé de faire une pause (en réalité une liaison avec une de ses jeunes coéquipières), Mia, la cinquantaine part passer l’été dans uns maison proche de l’établissement où vit sa mère.
Entre les amies de sa mère, les jeunes adolescentes à qui elle donne des cours de poésie et le couple de voisins avec ses deux jeunes enfants, Mia voit sa colère et sa tristesse se transformer peu à peu.
C’est un livre sensible et intelligent écrit avec talent. Un portrait psychologique très fin d’une femme à un tournant de sa vie qui s’auto-analyse.
L’auteur s’adresse parfois au lecteur. Elle part souvent dans de longues et assez fastidieuses considérations philosophiques ou littéraires.
Je n’ai pas très bien compris l’intérêt de quelques dessins insérés au texte.
Un bon livre en somme, mais qui n’est cependant pas un coup de cœur.
"Que savons-nous des gens, en réalité ? Que diable savons-nous de qui que ce soit ?".Les interrogations existentielles de Mia donnent à ce nouveau livre de Siri Hustvedt un ton à la fois flou et incisif, balancé, bousculé même parfois, par le murmure incessant de ses pensées blessées. C'est que cette rumeur intérieure a ses raisons : son époux, Boris, a décidé, après 30 ans de mariage de faire une "pause thérapeutique" dans leur couple. La "Pause" est française, et dotée de seins éloquents. Elle travaille dans le laboratoire de ce chercheur de renommée internationale. La douleur est fulgurante et dévastatrice : Mia traverse un épisode de folie, est internée... A sa sortie de l'hôpital, elle part se ressourcer dans son Minnesota natal, auprès de sa mère, qui vit dans une maison de retraite. Fragile, déstabilisée, ayant perdu toute confiance en elle, Mia accepte d'animer un atelier de poésie, auquel participent sept adolescentes. Dans le même temps, sa psychanalyste continue leur travail thérapeutique par téléphone.
Pour éviter le repli sur elle-même dont elle pressent qu'il serait désastreux, Mia défie sa solitude nouvelle et imposée, sa colère, sa rancoeur, ses désillusions en s'ouvrant aux autres, et plus particulièrement aux femmes qui l'entourent : les deux bébés de sa jeune voisine Lola, qui tente de résister à son mari instable et irascible ; les vieilles dames de la maison de retraite, les "Cygnes", dont l'énergie et la vitalité sont extraordinaires, comme absolument proportionnelles au peu de temps qui leur reste ; les adolescentes de son atelier en proie à tous les affres de cet âge ; Daisy, sa propre fille comédienne... Mia est à l'écoute, elle questionne, elle apprend.La poétesse qu'est Mia nous révèle dans le même temps son recueil en cours d'écriture, si justement intitulé "Tessons de cerveau", la mosaïque éclatée de son psychisme, décomposée des regrets d'une adolescence compliquée, de ses admirations pour ses auteurs de chevet, fréquemment cités, et de la tendresse sans illusion pour ses semblables, toutes ces femmes abîmées par la vie - par les hommes -. En rassemblant ces petits morceaux de vie, en soulevant le voile délicat, surprenant, inimaginable des apparences - comme ces délicieux et irrévérencieux "amusements secrets" d'Abigail, l'une des résidentes âgées, qui cachent des scènes érotiques -, Mia prend peu à peu conscience de la complexité de l'existence, de son ambiguïté essentielle, de la confusion inévitable des sentiments...
"Un été sans les hommes", un roman féministe ? Certes, mais le féminisme de Siri Hustvedt n'est ni agressif, ni sexiste. Il est tout en élégance, réfléchi, lucide et plein d'humour mêlé d'une subtile culture new-yorkaise. Son roman n'est pas une simple histoire de couple : "Cela ne m'intéressait pas d'écrire l'énième histoire de couple qui se sépare et la lente désagrégation de l'amour, mais la violence de la rupture, le choc qui sépare le moment où tout va bien de celui où tout est détruit, explique Siri Hustvedt. Et puis je voulais que mon narrateur, masculin depuis dix ans dans mes romans, devienne une narratrice."
De fait, pas un homme ne s'exprime dans ce récit où les femmes parlent vrai et où Mia se reconstruit. Aucun pathos non plus dans ce monde de femmes, le récit nous inspire plutôt le sourire, et un sentiment de complicité avec ces personnages qui "déclinent le féminin à tous les temps"... Par-delà l'histoire attachante de Mia et de toutes ces femmes, "Un été sans les hommes" se propose de définir le féminin sans pour autant l'opposer au masculin.
Siri Hustvedt nous offre ainsi un conte initiatique d'une délicatesse infinie...
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