"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une histoire tendre, poétique, enjoué et subtile, une comédie salé sucré tendre et cruel. Une lecture profonde et intelligente mais les expressions rendent le scénario assez pesant, on retrouve aussi des longueurs. Les personnages sont autant attachants qu'agaçants, on évoque les relations de couple et parents enfants. Récit également féministe.
Lecture en demi-teinte, ce n'est pas un coup de coeur.
"Un livre est une collaboration entre celui ou celle qui lit et ce qui est lu et, dans le meilleur des cas, cette rencontre est une histoire d'amour comme une autre."
"Lire est une activité privée, souvent exercée derrière les portes fermées. Une jeune dame pourrait se retirer avec un livre, l’emporter dans son boudoir et là, étendue sur ses draps de soie, tandis qu’elle s’imbibe des passions et frissons manufacturés par la plume d’un écrivain polisson, l’une de ses mains, pas absolument indispensable pour tenir le petit volume, pourrait s’égarer."
Un été sans les hommes, certes, mais si les femmes sont entre elles dans cette ville du Minnesota, les hommes ne sont pas loin, ils sont en coulisses, sujets de conversation, de préoccupation, source de douleurs.
La narratrice Mia, en état « postpsychotique » après le choc de la séparation d’avec Boris, les montre comme des êtres ou « en pause », ou disparus, ou défendant des théories discriminatoires pour les femmes.
Le portrait du mâle qui apparaît alors en creux dans le roman est le plus souvent négatif : souvent faible ou futile, lâche, voire violent.
En revanche Mia présente la femme comme dépendante ou victime de l’homme et la vie de couple comme une difficile succession de compromis. La narratrice prend d’ailleurs régulièrement à témoin son lecteur. Les apostrophes telles que « cher lecteur… gentil lecteur….vieil ami » « je suis à vous, tout à vous » témoignent de sa volonté de le convaincre du bien fondé de son regard et de ses réflexions .
Un roman à thèse ? oui, semble-t-il ….Nombreux sont les passages où s’opposent des théories philosophiques, sur la distinction homme/femme, sur la spécificité de leur intelligence, de leur plaisir sexuel, passages souvent pesants, qui interrompent le récit de l’action. Je préfère les ouvrages où Siri Husdtvedt se présente comme « simple » romancière et où sa fiction n’est pas prétexte à affrontement de thèses philosophiques.
Bien sûr, le happy end final ramène le récit à une dimension romanesque qu’on pouvait avoir oubliée : Boris revient vers Mia, la pause semble terminée. Un dénouement heureux à dimension cinématographique : après le point final apparaît un « fondu au noir »qui laisse au lecteur-spectateur toute latitude pour imaginer les retrouvailles.
J’ai goûté le regard que jette Siri Hustvedt sur les femmes entre elles , sur les rapports de rivalité ou d’exclusion entre les adolescentes, sur les rapports de sororité que Mia entretient avec Lola ou avec les femmes âgées de la maison de retraite, en particulier avec Abigail, la brodeuse dont les ouvrages dévoilent en leur verso des scènes érotiques.
Mais je me suis souvent sentie agacée par la récurrence des passages théoriques, et un peu déçue de ne pas retrouver le plaisir de lecture procuré par TOUT CE QUE J’AIMAIS ou L’ENCHANTEMENT DE LILT DAHL
Ce que j’ai surtout apprécié dans ce roman, plus que l’élucidation des mystères, c’est l’évocation de l’atmosphère d’une petite ville de province américaine, dont le pôle est le restaurant , où tout se dit, où tous se croisent sous le regard central de Lili .
Siri Hustvedt présente une galerie étendue de personnages attachants, souvent émouvants, d’âge et de condition divers, pris dans leur quotidien, porteurs d’une zone d’ombre liée à un passé enfoui que l’art contribuera à élucider .
Le peintre révélant dans son tableau les caractères secrets de son modèle et l’acteur de théâtre, incarnant un être de fiction, devenant un autre et dépassant ainsi ses blessures intimes .
En conjuguant description réaliste, atmosphère fantastique et étude de comportements parfois pathologiques, ce roman donne à voir, à frémir, à aimer et à comprendre et procure au lecteur une sorte d’envoûtement .
Mia, poétesse, apprend que son mari la trompe. Après une forte dépression, elle se retire un moment auprès de sa mère, qui vit dans une maison de retraite. Elle apprend à connaitre les petits secrets des amies de sa mère, et surtout de l'une d'entre elle qui va la prendre comme confidente. Les réflexions sur la vieillesse sont d'ailleurs assez intéressantes. Elle va aussi avoir l'occasion d'animer un atelier d'écriture pour jeunes adolescentes. Enfin, elle va se nouer d'amitié avec une jeune voisine, maman de deux enfants et rencontrant des problèmes avec son mari.
Il m'a fallu beaucoup de temps pour rentrer dans l'histoire. Les intrigues ne commencent qu'au milieu du livre : des messages d'un inconnu sur le portable, on apprend les petits secrets bien gardés d'une dame âgée mais quelque peu originale, on se demande ce qu'il se passe réellement chez la voisine, si son mari va revenir vers elle et enfin, elle devine qu'il se passe quelque chose dans son groupe d'adolescentes.
L'auteur cite parfois des listes de poètes : c'était pour moi sans intérêt.
Il y a aussi quelques pages parfois un peu scientifiques sur la différence entre l'homme et la femme. J'espérais autre chose. Mais on ne peut nier, c'est quand même bien écrit.
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