Tous les lecteurs rêvent de la jolie blonde à moitié nue qui vient crier au secours au milieu de la nuit en tambourinant à leur porte. Surtout quand on est célibataire morose et, par dessus le marché, détective privé voué aux filatures minables.
L'ennui, avec Gisèle, c'est qu'elle n'était pas blonde. Elle ne criait pas non plus. Et, quant à la grande scène de séduction, c'était sans doute prévu, mais pour plus tard. La petite histoire qu'elle me raconta n'était pas très palpitante : son ex-mari avait disparu sans lui laisser d'autre adresse. Ça n'était pas lui qu'elle voulait revoir, mais les mois de pension alimentaire qu'il lui devait. Elle avait besoin de l'argent pour élever son môme. Touchant, non ? Ce qui l'était moins, c'était la perspective d'aller s'occuper de tout cela dans la bonne ville de Lyon. Mais, tout de même, qui aurait pu deviner, à ce moment-là, qu'elle était en train de me mettre sur un coup pourri oe
Après Mouche et Le Premier-Né d'Égypte, Un coup pourri est le troisième des romans « policiers » de Demouzon, réédités dans Fayard Noir - mais il ne s'agit pas de n'importe quels romans policiers. Ceux de Demouzon, tout en respectant les lois du genre - efficacité, mystère - savent créer l'atmosphère qui convient au développement impitoyablement réglé de l'intrigue. Ils entraînent le lecteur dans des milieux mal connus où évoluent des personnages souvent peu recommandables.
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