Jean Giono serait très fier... Reportage aux Correspondances 2017, pour mieux comprendre le bonheur des lecteurs !
« Je n'ai pas été un enfant malheureux, ni privé, ni battu, ni abusé. Mais très jeune, j'ai compris que quelque chose n'allait pas, très tôt j'ai voulu partir, et d'ailleurs très tôt je suis parti.
Mon père, mon beau-père sont morts, ma mère est folle. Ils ne liront pas ce livre, et je me sens le droit de l'écrire enfin. Cette étrange famille, j'espère la raconter sans colère, la décrire sans me plaindre, je voudrais même en faire rire, sans regrets. Les enfants n'ont parfois que le choix de la fuite, et doivent souvent à leur évasion, au risque de la fragilité, d'aimer plus encore la vie. » H.L.T.
Jean Giono serait très fier... Reportage aux Correspondances 2017, pour mieux comprendre le bonheur des lecteurs !
Retour sur la soirée par Colette LORBAT, lectrice
Le 23 novembre à 18h, à Paris dans le 15e arrondissement.
Les Explorateurs de la rentrée, cinquième édition !
Bonjour. Voilà , c'est fini! L'enfance de Hervé Letellier est comme un tableau inachevé , il y manque l'amour , l'amour d'une mère :" l'indifférence serait interdite aux enfants . Ils seraient à jamais prisonniers de l'amour qu'ils portent spontanément à leurs parents , que ces derniers soient bons ou méchants, intelligents ou idiots.."
Hervé Letellier explique , sans enlaidir ni embellir cette réalité . Un père disparu pour créer une autre famille sans lui , Hervé ...Une mère "folle" , exigeante , méprisante :"...ma mère ne voyait de salut que par les maths...réussir Polytechnique .Mais pour y parvenir , il faut.. vouloir beaucoup. Je voulais peu....Je ne pouvais pas lutter avec elle (sa mère), que toute contradiction lui était insupportable....Terrorisé devant la menace , je ne m'autorisais pas à remporter la moindre victoire , et mon cerveau s'inventa ...L a bêtise" .
L'un des seuls parents essentiel à sa vie enfantine restera son grand père maternel , Raphaël :" Notre planète gravitait autour d'un soleil: mon grand père Raphaël" . Aimant , attentionné comme sa grand mère maternelle .A l'inverse de sa mère qui , dès sa naissance , dépressive "me laissait parfois seul sans s'occuper de moi...Elle oscillait entre accès de furie destructrice et sanglots ininterrompus..."
Entre un coeur déchiré par l'absence d'une mère et l'amour de ses grands parents , Hervé finit par se faire une raison ..Il est si petit pourtant ...
Une mère jalouse de sa soeur au point de la nommer par " ma soeur est une pute.."
A travers son histoire , j'ai eu l'impression d'une grande souffrance ; peut-être est-ce aussi une façon d'extérioriser sa douleur : écrire son enfance quand elle est une blessure à vif . Je ne sais pas , mais il est certain que j'ai été bouleversée par le récit de l'auteur.
Le seul souvenir de son père un:" déjeuner, je ne me souviens de rien, sinon d'avoir mangé sous le soleil un pavé au poivre ": où est le délicieux souvenir d'un moment unique , partagé , magique?
Il finira par apprendre qu'il prenait si peu de place dans la vie de sa mère , qu'alors partie en Angleterre dès sa naissance ,'en rentra" quand j'allais avoir quatre ans . Ma mère ne fut pas témoin de mes premiers pas , n'entendit pas mon premier mot , et c'est mon grand -père qui lui apprit que je savais lire "
C'est l'histoire d'une enfance , qui , comme un coup de poignard s'enfonce dans votre chair pour y laisser une marque lancinante
Je pense qu'il a fallu beaucoup de courage à Hervé Letellier pour révéler cette partie de sa vie.
Belles lectures . Prenez soin de vous
« La place de père était largement vacante, mais il ne s’empressa pas de la saisir, et d’ailleurs, je n’étais pas très disposé non plus à ce qu’il l’occupât . Finalement, le poste ne fut jamais pourvu ». Quand ce beau-père disparut, « la folie maternelle prit la forme du burlesque ».
En ces quelques lignes, le ton est donné.
Il grandit dans un milieu bourgeois, froid, où les sentiments sont absents, où l’indifférence prend toute la place. Le seul moyen d’exister sera de prendre la fuite. Les frileux rapprochements qu’il tente avec sa mère ne font qu’approuver son choix. C’est ainsi que ces mots d’un fils à sa mère « J’ai bien plus besoin de toi que toi de moi » se retrouvent réduits en confettis dans l’enveloppe en retour.
Dire que « j’ai dévoré ce récit » est une expression qui ne s’associe guère à son élégance. Restée sans voix, besoin de prendre du recul, mais revenir encore sur des phrases à la tournure soignée, aux mots doux ou cinglants, lire la douleur enfouie entre les larmes aux yeux et le sourire qui point sur le visage, je referme ce livre avec le mot « respect ».
Je découvrais l’écrivain, avant même de lire « l’anomalie », et j’étais bien loin de me douter que j’étais longtemps passée à côté d’un tel talent.
Je n’exclus pas que la sensibilité personnelle soit complice de ce coup de cœur, mais tout de même, ce récit porté par une plume à la fois incisive et légère, ne peut laisser indifférent.
Hervé voit le jour après les dix ans de mariage de ses parents au moment où son père veut quitter sa mère pour une maitresse.
Après une grave dépression, sa mère va enseigner en Angleterre le laissant aux soins de ses grand-parents.
Elle épouse Guy qui va adopter le petit Hervé lui donner son nom mais pas l'amour dont un gosse a besoin.
Il n'aspire qu'à une chose, grandir au plus vite et quitter le foyer où il se sent terriblement mal.
Ce qu'il fera dés sa majorité mais sa mère lui fait des scènes terribles, il est vrai que celle-ci est psychologiquement fragilisée.
Certaines scènes sont risibles voire mieux rigolotes mais il existe beaucoup d'enfants qui ont vécu ce type d'enfance, d'adolescence.
Un roman que je n'offrirais pas pour les fêtes de fin d'année.
Parler de sa famille, plonger dans la vie de ses proches, d’autres l’ont déjà fait mais Hervé Le Tellier avait lui aussi, sans doute, besoin de ce genre de thérapie littéraire. Avec un titre sibyllin, Toutes les familles heureuses, il n’épargne personne, ciblant surtout sa mère dont le bandeau, ajouté par l’éditeur, annonce la folie.
En dix-huit chapitres, l’auteur fait le tour de sa famille, revient régulièrement sur le cas de son beau-père dont il a dû adopter le nom. Enfant, il envisageait la mort de ce couple formé par sa mère et Guy Le Tellier. Cette éventualité dramatique ne lui faisait rien…
Tous les défauts de son beau-père comme ceux de sa mère y passent. C’est au vitriol qu’il décrit ses proches mais sans jamais se départir d’un humour salutaire. Il n’oublie pas de remonter à son grand-père maternel : Raphaël Michel qui se distingua comme mécanicien de la fameuse Croisière Jaune, en 1931. C’est chez lui qu’il était le plus souvent, enfant : « Je passais tout mon temps chez mon grand-père où se trouvaient mes jouets, mes jeux de construction et mes puzzles. »
Même s’il avoue que ce n’est pas simple de décrire la femme que fut sa mère, il parle de son attitude sous l’occupation allemande alors qu’elle avait douze ans. Avec sa sœur, Raphaëlle, Marceline est élève du Lycée Jules Ferry. Or, elles ne se souviennent d’aucune camarade de classe, ni même d’une voisine, arrêtées puis déportées… Hervé Le Tellier parle d’amnésie familiale.
Ce n’est qu’en 1969, que l’auteur découvre toute l’horreur de la shoah après avoir vu Nuit et Brouillard, le film d’Alain Resnais : « Je découvrais tout. J’étais choqué, bouleversé. » Il confie d’ailleurs que son engagement politique date de ce moment.
Un chapitre est tout de même consacré à Serge Goupil, son géniteur qui « n’avait guère la fibre paternelle. » Puis il revient à « papa Guy » : « Fils unique, dernier rejeton d’une branche aristocratique déchue, choyé et adulé par sa mère, il avait raté avec constance ses études et n’avait aucun diplôme lorsqu’il avait rencontré ma mère à peine divorcée. »
Je tenais à lire ce livre d’un auteur écouté et apprécié aux Correspondances de Manosque mais ces révélations familiales m’ont mis mal à l’aise. Découvrir que sa mère ment comme lors de l’accident mortel de son correspondant allemand, a été un choc pour lui, une rupture et le révélateur d’une quantité de mensonges avérés, dans sa famille.
L’appel à l’amour de sa mère est émouvant, terrible même. Lorsqu’un fils écrit à sa mère : « J’ai bien plus besoin de toi que toi de moi » et que celle-ci retourne la lettre déchirée en petits morceaux, il faut supporter le choc. Écrire est la solution choisie par Hervé Le Tellier même s’il sait que ses parents, sa mère toujours en vie, ne le liront jamais.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Désir de raconter son histoire, que son fils puisse la lire maintenant qu'il est en âge de comprendre. C'était nécessaire.
Un enfant malmené, repoussé, insulté par une mère un peu cinglée, pour qui il est une insatisfaction perpétuelle.
Une enfance douloureuse où l'amour est exclu. C'est simplement touchant, douloureux. On sent cette souffrance et le manque d'amour.
De plus étant dans la même tranche d'âge, je me suis replongée dans cette époque que j'ai bien connue ( les idées, les expressions etc )
L'auteur écrit
" J'ai rêvé un autre père
j'ai rêvé d'un amour simple, pur, donné sans réserve, sans condition
La vie est ainsi faite qu'on ne peut pas se passer d'aimer et d'être aimé "
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman et je le recommande .
Lorsque j'ai pris ce livre, le titre me semblait beau "toutes les familles heureuses".
Lorsque j'ai pris ce livre et que j'ai lu la quatrième de couverture, ces quelques phrases en disaient long. Lorsque j'ai participé à une rencontre d'auteurs à laquelle était présent Hervé Le Tellier et qu'il disait détester ses parents, j'ai été surprise, choquée car pour moi cela était inconcevable. Et puis j'ai lu son livre, j'ai appris à découvrir pourquoi et comment cela était possible. J'ai pu mettre des mots sur les maux que Hervé Le Tellier avait gardé en lui, enfouis pendant toutes ces années. Il nous raconte ici l'histoire de sa vie, de son enfance à son âge adulte ; il nous présente sa famille, cette famille au sein de laquelle il n'a finalement pas grandi, cette famille qui l'a si souvent repoussé, si souvent insulté, si souvent malmené. Lorsque l'on est issu d'une famille très aimante et qu'on est très entouré, on a du mal à comprendre que cela puisse exister. En tant que parent on doit aimer nos enfants. Et en tant qu'enfant on doit aimer nos parents. Mais cet échange d'amour peut être rompu, peut être anéanti, peut être cassé.
Ce livre est bouleversant, touchant, incroyablement émouvant. Hervé Le Tellier choisit ses mots pour nous raconter ce qu'il a ressenti pendant si longtemps, cette faiblesse, ses douleurs. Il y fait malgré tout preuve d'une certaine indulgence cherchant à arrondir les choses, à ne pas offusquer. Comme il a dû être difficile pour lui de coucher cela sur du papier, écrire ce livre au goût si amer. Écrire sur ceux qu'on aime doit être toujours une délicate opération, délicate action, un difficile exercice qui l'est certainement d'autant plus lorsqu'on ne les aime pas.
Ce livre est un remarquable tour de force, très intime, très personnel, très déstabilisant parfois.
Il n'y a pas de place pour la légèreté. Juste une histoire qui nous a ici été livrée comme peut-être il en existe bien d'autres semblables.
Une chose est sûre, Il ne laisse pas indifférent....
https://littelecture.wordpress.com/2017/12/19/toutes-les-familles-heureuses-de-herve-le-tellier/
Le thème donne envie de se plonger au creux des pages.
Les premiers chapitres sont prometteurs, écritures ciselée, rythme maitrisé.
Mais les chapitres suivants sont trop descriptifs et s'éloignent du thème principal.
Seuls les derniers chapitres remettent en avant la relation mère/fils et apportent une vraie émotion.
Si l'histoire et la généalogie de l'auteur ne sont pas inintéressantes on aimerait que ces détails nourrissent des péripéties.
Cette histoire doit passionnante entre une mère folle ,bizarre et se retrouver seul et partir c est sûrement un tres bon livre a decouvrir j aime bien le résumer
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