"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En Suède, Théodore Atem intègre une équipe de chercheurs en tant que stagiaire. Dirigé par le professeur Frawley et son assistante Moon, le groupe tente de découvrir les secrets cachés dans l'ADN des arbres. Le chef de l'équipe finit par comprendre trop tard que les mystérieux événements survenus récemment sont les prémices d'un cataclysme planétaire.
Dans une campagne reculée suédoise, une équipe de scientifiques dirigée par le professeur Frawley -un pionnier de la paléo-botanique - tente de comprendre la communication des arbres.
Convaincus que ce sont les abres qui décident de réguler la vie sur la planète. Une régulation qui conduit à éradiquer certaines espèces (Dinausaures, .....hommes? )
Le jeune Théodore, stagiaire, se joint à l'équipe et découvre, médusé, les travaux du professeur et en particulier la théorie selon laquelle l'ADN des arbres contiendrait l'Histoire de la terre.
Sur la mythique bande-son des Doors (This in the end ! ), Zep nous livre une BD d'anticipation écologique des plus originale et déroutante.
Les messages sont multiples et d'une actualité brulante.
La vie sur Terre est apparue il y a 800 millions d'années, l'espèce humaine est agée de 200 mille ans (... )
Autant dire que nous ne ferons qu'un bref passage et -comme de nombreuses espèces avant nous - retrouverons le néant.
Un dessin soigné, des couleurs adaptées aux situations, un scénario haletant pour une BD de qualité.
Vous connaissez mon aversion pour l'espèce humaine alors...forcément, la fin m'a déçu !
" Nous ne sommes pas les maîtres de la Terre.
Nous en sommes les hôtes. "
Zep est dans une ligne très éloignée de ce pour quoi on le connaît. Cet album est assez ardu, de par ses tons monochromes rouges / verts / gris assez inhabituels, et de par son propos également, à la croisée des chemins entre théorie scientifique farfelue et poésie naturaliste.
La Terre - Gaïa, notre Terre quoi - semble influencer l'activité et le devenir de ses occupants (oui, on s'en rend bien compte lors de catastrophes naturelles, mais ce n'est pas le propos). Mais, elle s'en cache pour rester maître de ses plans ?!
Les arbres et les végétaux (au dessus de tout soupçon) sont ses meilleurs alliés et travaillent donc dans l'ombre. Des populations humaines sont décimées en quelques secondes, sans explication trouvée. Quelques scientifiques semblent sur le point de comprendre comment / pourquoi on approche de "The End" !!
J'avoue que je suis resté un peu hermétique, mais le sujet reste original.
Étrangement, j'ai lu tout récemment l'adaptation BD de Lomig de "Dans la forêt" (Jean Hegland) qui évoque une fin du monde imminente et un retour à la nature. Pur hasard. Je n'avais pas été non plus totalement convaincu. Ça arrive, 'scuse :(...
De la science-fiction? Et si c'était vrai? J'ai beaucoup aimé la réflexion de l'auteur sur l'homme vis-à-vis de la nature. Le coup de crayon est simple, sans trop de détails, mais précis et très élégant. L'utilisation des couleurs monochromes est plutôt chouette pour nous épargner le noir et blanc, mais c'est vrai que j'aurais préféré un remplissage. Globalement, c'est une belle réussite.
Un joli thème où la nature reprend ses droits un peu cruellement. Une mise en page douce en monochromie. Une BD qui fait réfléchir sur notre avenir tout en nous donnant de nouvelles informations sur la manière de communiquer des arbres.
Premier regard sur la couverture qui laisse transparaître le pire. Un fond rouge, agaçant, tonitruant. Le choix des couleurs agresse un peu l’oeil mais il se justifie, tout au long de la lecture. Un vert d’eau porté par un arbre aux branches tantôt menaçante ou protectrices. Lutte de l’un contre l’autre.
L’histoire débute avec une banalité habituelle. Un jeune homme se présente dans un laboratoire (Théodore Atem), blague à propos du chercheur en chef, ne semble pas prendre la mesure des événements qui se majorent depuis quelques années. De paradisiaque, la Suède devient rapidement oppressante. Des arbres gigantesques, aux branches déployées, prêtes à égorger. La menace gronde à chaque page, se révèle sous les mots du professeur Frawley ; les arbres sont cette curiosité qu’ils observent, analysent, dépiautent. Sans succès de révélation.
L’écologie est présente à travers les propos des personnages, via ces planches qui donnent à voir un paysage décharné, abandonné de ses animaux qui s’égarent à la ville. Désordre de l’ordre. Le propos ne se veut pas moraliste. A regarder les planches, à lire les dialogues, c’est l’impuissance des personnages qui est montrée. Incapacité à modifier ce qui est déjà enclenché. Un constat. Une horreur de la réalité sous jacente.
De l’esthétique, elle est sublimée par le choix des couleurs, ces tons pastels. Parfois agressifs, parfois trop doux, trop singuliers au vu des événements décrits. Une volonté intéressante. Des planches sur format entier, des planches scindées en deux. Les formats de case s’alternent. Graphiquement, l’oeil est ravi, séduit.
Je ne m’attarde pas sur la fin, qui mérite d’être découverte via les pages. Que la surprise que j’ai eu soit conservée pour d’autres.
(chronique parue sur le blog : http://hubris-libris.blogspot.fr/2018/05/the-end-zep-rue-de-sevres.html )
Très loin de Titeuf ou de l'excellent Captain Biceps, Zep dessine et scénarise des albums fort réussis sur des thèmes actuels et toujours liés à l'homme, sa vie son oeuvre. Cette fois-ci il est question de la relation homme nature et du mal que celui-ci cause à icelle. J'aime bien la théorie du professeur Frawley qui dit que les dinosaures ont disparu de la terre parce qu'ils ont "cessé de participer à l'équilibre général" en dévorant "les ressources terrestres et [n'apportant] rien en retour", alors que nous les Hommes sommes encore inexplicablement sur cette planète bien que nous fassions pire que les dinosaures puisque "nous, nous créons le déséquilibre." (p.36)
Cet album est tout de cases monochromes, mais alterne les couleurs : vert, bleu, sépia, gris, ocre. Je n'ai pas cherché à savoir s'il y avait une signification à chaque teinte, peu importe, je me suis laissé embraquer dans cette histoire militante qui prône le respect de la Terre et de la nature, qui met en images les valeurs écologiques, sans pour autant tout rejeter de ce qui fait nos vies actuelles. Zep ne fait pas dans le manichéisme de mauvais aloi, les bons écolos et les mauvais sur-consommateurs, il pousse à réfléchir à travers une fable, un conte pas drôle du tout, qui flirte avec le surnaturel, la science fiction mais qui pourrait bien être dans pas très longtemps réaliste si rien n'est fait pour réduire l'impact et le déséquilibre de l'homme sur la planète.
Et le titre, emprunté aux Doors que le Pr Frawley écoute en boucle.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Quand la science-fiction, car il s’agit bien là de science-fiction, ne s’embarrasse pas de soucoupes volantes, rayons lasers et autres robots incontrôlables, elle n’en a que plus de force. Et c’est bien le cas dans The End, le nouveau roman graphique de Zep paru chez Rue de Sèvres. Ici, on nous parle tout simplement des arbres et de nous : l’Humanité.
Parti d’un fait scientifique observé en Afrique du Sud vers 1990, l’assassinat collectif de koudous (espèce d’antilope) par des acacias (oui, vous avez bien lu, et j’ai bien écrit, des acacias), Zep nous a concocté un scénario aussi incroyable que plausible. Certes, il prend bien quelques libertés avec ce que nous savons de l’histoire de notre planète (la disparition des dinosaures, entre autres) mais bon, cela reste un ouvrage de fiction. Entre fausses pistes, avancées soudaines et rendez-vous manqués, l’enquête que mène l’équipe du professeur Frawley nous entraîne de manière assez classique vers sa conclusion tragique.
Par ailleurs, qu’il s’agisse de Frawley, de son assistante ou bien encore de Théodore, ses personnages sont parfaitement cohérents. Ils ont du caractère et leur auteur s’attèle sans cesse à nous les rendre plus humains et donc plus proches. Et alors que le propos est on ne peut plus sombre, L’humour reste présent, en particulier à travers les interactions générationnelles du professeur et de ses assistants.
Le dessin, bien éloigné du petit bonhomme à la mèche blonde (non, pas celui qui a un chien qui parle, l’autre…), contribue par son réalisme et sa simplicité (notamment dans le traitement chromatique) à renforcer cette proximité avec les protagonistes. Et si vous en doutiez encore, rassurez-vous, Zep est un EXCELLENT dessinateur. Il maîtrise aussi bien les paysages que les êtres vivants, les végétaux que les expressions ou les mouvements de ses personnages. Bref, il gère grave, et c’est très beau !
Au final, voilà donc une BD très bien dessinée, très bien scénarisée, et qui nous invite à nous intéresser plus encore à notre environnement afin, pourquoi pas, d’adopter une autre attitude et porter un autre regard sur la planète qui nous héberge.
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