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À l'été 2009 un drame se produit dans la Sarthe, une enfant de huit ans, déclarée disparue par ses parents, est retrouvée morte un mois après. La police conclut vite à l'infanticide. Un meurtre inexplicable, d'une violence inouïe qui révèle une vie entière de maltraitance. «Depuis toujours je n'ai pu oublier ce que j'avais appris de la petite cette année-là. Les souffrances inimaginables infligées par ses parents. J'ai voulu entendre ce que cela avait touché en moi. Raconter ce que cela dénonçait de notre désir d'histoires, et de notre rapport au mal.» F.B.
L’histoire le hantait, jusqu’à l’inciter à se déplacer sur les lieux dans l’année qui suivit les faits, et aujourd’hui lui faire prendre la plume pour partager ses réflexions, sous la forme d’un dialogue intérieur, sur la question de notre rapport au mal.
Le récit commence sur l’hippodrome d’Ecommoy, dans la Sarthe, à l’été 2009. Un cheval tombe, foudroyé en plein galop, sans même que cette mort n’arrête la course ni n’entame la frénésie des turfistes tout entiers à leurs paris. Cette scène inaugurale, Frédéric Boyer en fait la préfiguration symbolique d’un autre drame, survenu les jours suivants dans la même commune, et à propos duquel il se refuse pour de bon à jouer les spectateurs indifférents : après ce que l’on découvrit d’années de maltraitance, une fillette de huit ans y mourait, tuée par des parents qui, s’étant débarrassés du corps, signalaient ensuite la disparition en singeant l’inquiétude.
Cette affaire terrible s’il en est, l’écrivain l’évoque sans jamais de noms et par bribes éparses dans la narration, y revenant comme à une parabole sur le mal et y ancrant une réflexion nourrie de lectures de la Bible et de Saint Paul, de Dostoïevski et de Simone Weil, ou encore des vers de Jodelle. Et puisque le mal est une aporie, que, comme le rabbi de la vieille histoire hassidique citée dans ces pages, l’on ne peut lui opposer au final qu’un silence compassionnel, l’auteur de conclure avec mélancolie dans son face-à-face avec lui-même : « qu’imagines-tu ainsi pouvoir réparer ? Rien. Mais j’ai pensé souffrir avec ce que je ne peux réparer, c’est la signification la plus haute de la compassion. Cela n’éclaire en rien l’âme de celle qui a souffert et qui n’est plus. Mais cela, ai-je dit, nous aide à soutenir la faible humanité que nous sommes sous le poids du mal commis. »
Mêlant inextricablement les registres, tantôt plus personnels, psychologiques et moraux, tantôt davantage métaphysiques, philosophiques et théologiques, une lecture très exigeante qui, pour risquer d’en perdre parfois son lecteur, ne le rattrape que mieux par l’évidence de sa profonde humanité.
S’inspirant d’un fait divers tragique et refusant tout voyeurisme malsain, Frédéric Boyer emprunte la voie de la philosophie et de la théologie pour nous questionner sur la nature du mal. Par petites touches, il évoque l’insoutenable.
Des déménagements successifs, six en moins de deux ans. La Petite ne grandissait pas, ou mal. Elle manifestait ce que l’on diagnostiqua hâtivement comme des retards, sans qu’aucune inquiétude ne s’installe. Services sociaux, médecins, gendarmes : nul ne soupçonna de danger imminent. Quelques bleus, griffures ou coupures. Pourtant, l’assistante sociale et le médecin conclurent que ses « bobos » relevaient sans doute d’accidents domestiques ; après tout, elle tombait souvent, une véritable casse-cou.
Se taire, feindre de ne rien voir, de ne rien savoir des brutalités et des tourments quotidiens infligés à La Petite : huit années d’un calvaire muet.
Un récit bouleversant dans un style parfois exigeant, où l’innocence et l’abandon se confrontent à la violence infligée au plus faible, au plus innocent et vulnérable d’entre nous.
Pour quel juste motif les enfants sont condamnés à souffrir ?
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