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« La nuit, chaque ruelle parcourue réveille un crépitement d'images. Le claquement des talons imprime dans ma tête le pouls de la ville. » Huit ans plus tard, le temps d'un été, un homme retrouve la ville de Palerme. Il habite un ancien palais sur les hauteurs, une bâtisse appelée à disparaître. Une dernière fois, il va arpenter les rues, celles de la vieille ville surtout. Des marches le plus souvent nocturnes, de cafés en cafés, de corps en corps. Le souvenir de Délia remonte alors.
NOYER LE SOUVENIR.
Palerme comme capitale de sa douleur. Le narrateur y revient, vient puiser quelques souvenirs abandonnés à la ville du sud. Retrouver une femme. Evoquer sa présence à chaque coin de rue, chaque vestige rappelant à la mémoire ce qui n’est plus. Elle sillonne entre les pierres, les boutiques, aux roulis de la mer. Le narrateur se berce dans sa propre mélancolie, y entraine le lecteur dans une valse noire, aux allures de rêve. On se prend à imaginer des chimères, à revoir le souvenir de cette femme qui s’évapore en même temps que le séjour touche à sa fin.
NARGUER LA PLAIE.
De Palerme, on distingue à peine les contours. Architecture mis au ban des descriptions. On s’immerge à la vie de la ville, dans l’atmosphère pesante d’un été où la chaleur s’infiltre entre chaque fissure. Se croire en voyage, parfois résident. Nous sommes fantôme au côté du narrateur, fugace présence dans les pas d’un homme tantôt déboussolé, tantôt heureux de retrouver quelques visages familiers.
“Les jours vécus et rêvés s’accordent sans que je puisse les distinguer.”
Une plongée dans les méandres d’une mémoire fractionnée.
Les derniers vestiges d’un amour.
D’autres corps à aimer, d’autres vies à connaître.
Une histoire qui s’achève pour laisser place à d’autres émerveillements.
Réminiscences d’un homme qui revient chez lui après huit ans d’absence, dans un palais décrépi, situé sur les hauteurs de Palerme, dans un quartier à flanc de falaise dominant la baie. « C’est une ville en ruines, où la rouille rogne les inscriptions, où l’abandon exténue les couleurs. Pâleurs des façades, sécheresse des palmiers, balcons et terrasses suspendus sans armatures, l’ensemble penche si fort qu’à chaque instant j’attends que la vieille ville s’effondre. Le style liberty persiste dans les salons des hôtels, les hommes hantent jour et nuit les cafés ouverts sur la rue, je me glisse dans la foule, les ombres chassent les ombres, la parade des filles cadence les heures. »
Récit poétique pour rendre une vue réelle de Palerme tout en la sublimant quand sont ravivés les souvenirs amoureux et très charnels de l’auteur avec Délia et Élisabeth. Les souvenirs font des aller et retours et se mêlent au présent.
C’est un texte qui immerge le lecteur dans une atmosphère prégnante et sensuelle. L'écriture au style très travaillé et particulier de Sébastien Berlendis m'a beaucoup plu.
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