"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1939, Jun est étudiant au Conservatoire de Paris. Mais le conflit sino-japonais le contraint à rentrer au Japon. En quittant la France, il laisse derrière lui son grand amour, sa «reine de coeur», la jeune Anna. L'épreuve de la guerre sera d'une violence monstrueuse. Des années plus tard, Mizuné, une jeune altiste parisienne, découvre un roman qui lui rappelle étrangement le parcours de ses grands-parents, Jun et Anna, qu'elle n'a jamais connus. Bouleversée par la guerre et la folie des hommes, leur histoire d'amour, si intimement liée à la musique, pourrait bien trouver un prolongement inattendu. Le passé récent du Japon et les atrocités commises au nom de la grandeur nationale, la musique vécue comme ce que l'humanité porte en elle de meilleur, la transmission du passé malgré les silences familiaux, l'amour de la langue française : dans ce roman à la fois émouvant et captivant, Akira Mizubayashi continue d'explorer les thèmes qui lui sont chers.
Une lecture agrèable sans plus.
Nous est conté ici un amour que la seconde guerre mondiale a séparé.
Il est japonais, elle est française, ils s'aiment mais il doit rentrer s’enrôler ; elle est enceinte et il ne le sait pas.
Des allers-retours dans les époques et les descendants de ces deux là qui vont se croiser.
La musique tient un rôle fondamental dans ce roman mais j'ai regretté un manque de rythme et surtout une écriture presque scolaire.
J'avais été tant émue par Âme brisée ; je n'ai pas retrouvé ce moment de magie avec cette Reine de coeur.
Le deuxième volet de ce qui pourrait être une trilogie, après "Ame brisée" et "Suite inoubliable". Akira Mizubayashi nous emmène avec lui toujours entre le présent et le passé, notamment le conflit de la deuxième guerre mondiale au Japon. Un conflit qui a laissé tant de traces avec un jusqu'au-boutisme de la part de l'empereur du Japon qui malgré les échecs et les pertes humaines s'est enfermé dans une logique aveugle de victoire possible.
Le récit est également accompagné de la musique classique à travers un instrument, l'alto et notamment la 11ème symphonie de Chostakovitch qui résonne tout le long de la lecture. Les personnages sont toujours aussi attachants et les thèmes de la perte, de la séparation et de l'amour puissant se mêlent dans une histoire touchante.
Outre, sa double culture franco-japonaise, l'auteur est passionné de musique au point de décrire un concert de l'extérieur mais aussi de l'intérieur avec les mouvements et les sensations éprouvées par le public à chaque note.
Une belle lecture et un auteur à découvrir.
Quand la Musique de l’eau rencontre le Prince des sons…Jun Mizukami est altiste au conservatoire de Paris, il fait la rencontre d’Anna, une jeune étudiante française qui fait le service au bistrot de son oncle Fernand. Malheureusement la seconde guerre mondiale éclate et Jun doit rentrer auprès des siens au Japon. Deux mois avant la fin de cette même guerre, Ayako, jeune infirmière à l’hôpital militaire de Tokyo, essaie de s’occuper aussi bien des soldats meurtris par les combats que de sa mère malade jusqu’à ce qu’un bombardement vienne perturber encore un peu plus son existence. En 2007, à Paris, Marie-Mizumé vient d’achever son premier concert en tant que première alto solo. Son voisin, dans le bus qui la ramène chez elle, ne peut s’empêcher de lui avouer son admiration, son interprétation de Chostakovitch l’a impressionné et a fait écho à un roman qu’il vient de lire : L’oreille voit, l’oeil écoute. Le livre écrit par un certain Oto Takosch va particulièrement intéresser la jeune musicienne. Pour comprendre le lien entre ces scènes et ces personnages, il faut, bien sûr, lire le roman d’Akira Mizubayashi. S’il peut paraître complexe dans sa construction puisqu’il entrecroise plusieurs périodes de l’histoire et nous propose une mise en abîme, ce livre est pourtant très accessible et romanesque dans tous les sens du terme. L’auteur ne maîtrise pas seulement deux langues et deux cultures, celles du Japon et de la France, il possède aussi une culture musicale incroyable. Quand on le lit, l’envie d’écouter de la musique classique est immédiate. Il transforme notre œil en oreille et le titre du livre d’Oto, l’un de ses personnages, pourrait aussi bien être celui de son roman. Ce récit parfaitement maîtrisé traite de la nécessaire transmission entre les générations. Il dénonce les horreurs de la guerre. Il montre la force de l’art : la littérature et la musique s’imbriquent et sont complémentaires. Enfin, il est une vraie déclaration d’amour au français. Merci M. Mizubayashi de nous rappeler combien notre langue est belle. Mon seul bémol est la romance sentimentale un peu trop facile entre deux personnages du roman. Une relation plus fraternelle qu’amoureuse m’aurait, personnellement, paru moins artificielle et m’aurait moins gênée.
Lu dans la foulée d'"Âme brisée", ce roman me laisse perplexe et un peu déçue.
On retrouve les thèmes déjà évoqués dans "Ame brisée":
*les horreurs et la barbarie de la guerre, beaucoup plus présentes dans ce roman, qui brisent les hommes physiquement et psychologiquement
* le deuil impossible d'un amour perdu qui traverse les années et conduit à la rencontre improbable du petit-fils japonais, écrivain et de la petite-fille française, altiste.
*la musique qui unit les peuples, la musique qui sauve la part d'humanité en chacun, la musique qui cristallise les émotions et la littérature, présente ici à travers un livre mais aussi des journaux intimes et des carnets, qui grave la mémoire, la transmet. Toutes deux donnent corps aux fantômes des êtres chers.
* l'arrière-plan historique, le même que dans "Âme brisée", celui de la Guerre de Quinze Ans au Japon mais aussi la deuxième guerre mondiale en France.
* l'importance d'être riche de deux langues (japonais et français) comme l'était le personnage principal d' "Âme brisée", comme l'est l'auteur qui permet un espace de liberté plus large, un moyen d'échapper à son pays surtout lorsqu'on en a honte.
Mise à part l'impression de lire toujours un peu la même chose, il m'a été très difficile de me laisser porter par l'écriture à cause d'allers-retours temporels désordonnés, des changements de pays, du nombre très important de personnages. Par ailleurs, certaines scènes paraissent incongrues car non reliées au corps du roman (la scène de l'exode en mai 1940 au cours de laquelle Anna découvre un cadavre affreusement mutilé and so what?, les mots hurlés par Jun à l'hôpital de Tokyo pendant ses crises de délire qui doivent avoir un sens mais ne sont jamais expliqués...).
Il n'en reste pas moins que l'écriture d'Akira Mitzubayashi est belle, très sensorielle par la musique, les sons, les sensations ressenties par les personnages.
Je viens de commencer "Suite inoubliable" et espère retrouver les émotions ressenties à la lecture d'"Âme brisée".
Après l’attachant « âme brisée », ce roman donne l’impression de déjà lu, l’auteur ayant manifestement un goût obsessionnel pour des histoires d’amour distillées sur plusieurs générations entre Japonais et Français sur des fonds musicaux où le violon et l’alto se partagent la vedette. Un feel good sympathique qui donnent envie d’écouter, la symphonie concertante de Mozart, la sonate pour Arpeggione de Schubert et la symphonie n°8 de chostakovitch, ce qui constitue un excellent choix! Littérature et musique, un bon cocktail à savourer sans modération.
« Reine de cœur » est le second roman d’Akira Mizubayashi que je lis.
Cet auteur japonais est étonnant de maitrise de la langue française.
J’avais adoré « Âme brisée » , j’ai été un peu moins touchée par l’histoire de Jun et Anna ; même si ce roman est très bien écrit, émouvant et reste un vrai plaisir de lecture.
J’avais beaucoup aimé « Âmes brisées » du même auteur et je me réjouissais de retrouver l’ambiance particulière de ses récits et sa plume subtile.
Le récit démarre en 1939 quand Jun, étudiant au conservatoire de Paris doit rejoindre le Japon et la guerre sino-japonaise. Il quitte Anna, son amour, sa « reine de cœur ».
Il écrit à Anna et les lettres sont particulièrement émouvantes : « Ah, Anna, mon amour, qu’est ce que je suis devenu dans cette machine infernale, dans le quotidien de cette guerre qui te déshumanise jusqu’à la dernière goutte de sang ? J’ai honte… J’ai honte…Je ne suis plus le Jun Mizukami que tu as connu, je ne suis qu’un soldat robotisé sans nom et sans âme, léger comme une minuscule graine de pissenlit, dans cette armée de 800.000 hommes interchangeables à l’infini. »
Bien des années plus tard, Mizuné, une jeune altiste découvre un roman qui ressemble étrangement à l’histoire de ses grands-parents qu’elle n’a jamais connus. Elle rencontre également un autre musicien, Otohiko….
A partir de l’histoire vraie de Danièle Laridan et de Sumiko Kurata.
Un roman sur la violence de la guerre, l’amour, la quête du passé, et bien sûr la force de la musique. La musique qui rapproche les êtres et les générations.
La musique qui vit, qui vibre à l’intérieur de chacun, qui est le personnage central, qui permet la résilience :
« Si le 1er thème joué fortissimo par les instruments à cordes les plus graves était comme la métaphore de la menace de mort engendrée par des destructions massives, le 2ème introduit pianissimo par les 1ers violons sonnait comme l’expression rentrée d’une lamentation déchirante. »
Un joli récit mais qui traîne quelquefois en longueur. Je n’y ai pas retrouvé la force et la douceur en même temps de Âmes brisées ». Un petit bijou de littérature dans lequel Mizubayaki avait mis la barre excessivement haute. Difficile de renouveler la magie....
L'élégante simplicité du style n'est pas synonyme de facilité, mais participe plutôt d'un classicisme qui nécessite, comme dans une fugue de Bach, que chaque élément soit d'une précision, d'une clarté absolues pour trouver sa place dans l'architecture de l'oeuvre.
Comme chaque fois, A.Mizubayashi donne sa place à la musique et aux sentiments dans un environnement traversé par les violences de la guerre.
A lire lentement, à déguster, à relire.
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