Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
J'ai longtemps tourné autour de ce livre d'Annie Ernaux, n'étant pas une fan de la Grande Distribution.
Et puis, son Prix Nobel aidant, je me suis lancée.
J'ai aimé son approche sociologique de l'Hyper-marché dans lequel elle se rend presque 2 fois par semaine.
J'ai noté pleins de passages.
Quelques citations :
"Est-ce que vous avez la carte de fidélité ?" je répondais tout aussi rituellement "Je ne suis fidèle à personne", ce qui est très exagéré. (p.25)
Perversion des caisses automatiques, l'irritation que suscite une caissière jugée lente se déplace sur le client. (p.44)
Le temps d'attente à la caisse : exposant, comme nulle part autant, notre façon de vivre et notre compte en banque. (p.61)
"A l'école, ils ont mangé chinois". Est-ce l'école ou l'hyper qui éduque ? Peut-être les deux. (p63)
Est-ce que venir dans le centre n'est pas une façon d'être admis au spectacle de la fête, de baigner réellement dans les lumières et l'abondance. De valoir autant que les choses. On peut, dans cet endroit, se sentir désorienté, mal à l'aise, mais jamais dégradé. (p.67)
Nous sommes une communauté de désirs, non d'action. (p.84)
L'image que je retiendrai :
Celle des parallèles fait parfois avec des fabriques détruites en Asie, entrainant la mort de milliers de travailleuses, et dans lesquels sont retrouvés des étiquettes de marques de la grande distribution.
Observatrice avisée et perspicace de sa propre vie, l’autrice l’est aussi de son environnement quotidien et nous livre ses impressions lors de ses déambulations nourricières dans les entrailles du centre commercial des trois fontaines, proche de son lieu de vie. Lieu de rencontre de toutes les couches de la société, il permet de découvrir les autres et leurs conditions de vie, extrapolées par leur comportement, leur habillement et le contenu de leur caddie déversé sur le tapis roulant de la caisse. Quelques réflexions sur la grande distribution et les familles fortunées qui en possèdent les rênes complètent un regard quasi sociologique intéressant.
Regarde les lumières mon amour - Annie Ernaux
Texte très court d'Annie Ernaux, Regarde les lumières mon amour est une observation de notre société à travers le prisme de l'hypermarché. Qui les fréquente? Pourquoi? Quels produits sont achetés? Comment ce temple de la consommation s'adapte-t-il aux changements profonds de notre civilisation consumériste?
Entre 2012 et 2013, l'autrice a relaté brièvement ses passages au Auchan des Trois Fontaines à Cergy. "Pas d'enquête ni d'exploration systématiques mais un journal (...) un relevé libre d'observations, de sensations, pour tenter de saisir quelque chose de la vie qui se déroule là"
Annie Ernaux déambule donc régulièrement dans les allées de cet hypermarché, notant les habitudes des uns, les jours de fréquentation des autres, l'arrivée du bio, les promos, la temporalité distordue et presque folle de ces espaces de ventes qui passent d'Halloween à Noël en une soirée.... A travers ce supermarché, c'est toute notre société qu'elle interroge : quelle place laissons-nous à la culture? comment aménager l'espace pour pousser à la consommation ? que disent de nous ces articles que l'on pose sur le tapis roulant?
Passionnant et percutant.
Je m'attendais a une lecture plus vivante, plus attrayante , plus drôle ....
Déçue
Ce livre me parait sans interêt. Il est rempli de descriptions inutiles, un titre sans aucun rapport avec le livre. Les supermarchés sont dévalorisés, pas d'approfondissement de la part de l'auteur.
Livres 3.00/5
Regarde les lumières mon amour... avec un titre pareil, on s'attend à une love story déchirante, à l'émerveillement d'un couple devant la féerie de Noël à New York, à la stupéfaction d'un passager survolant Paris la nuit pour la première fois, au soulagement d'un rescapé du désert arrivant à Dubaï... en tous cas pas à l'observation d'un hypermarché Auchan au centre des Trois-Fontaines de Cergy : la poésie n'a pas d'à-priori !
L'hypermarché Auchan des Trois-Fontaines donc, temple de la consommation multi-ethnique, échantillon socio-culturel qui présente pas moins de 50 000 références de 8h00 à 22h00 et affiche des promos ébouriffantes.
Annie Ernaux fait ses courses, regarde, écoute et prend des notes dans un lieu qui n'obéit pas aux diktats du politiquement correct mais aux impératifs de la consommation et du marketing : ainsi elle s'amuse de constater au moment de Noël les allées bleu-garçon et rose-fille pendant qu'on nous bassine avec les études de genre, ou le désintérêt total au lendemain des fêtes pour les jouets ou les oeufs en chocolat qu'on s'arrachait la veille. S'étonne du paradoxe de la multiplication des caisses automatiques au détriment des caissières quand le chômage suit la pente que l'on sait. le commerce comme l'argent n'a pas d'odeur et si au Bengladesh la main d'oeuvre esclave nous permet d'acheter des t-shirts à 3 ou 5€, on ne s'offusquera pas trop longtemps des conditions de travail qui leur coûtent la vie.
Et puis elle regarde et écoute les gens, les enfants qui exigent, les ados scotchés à leurs prothèses high-tech, les vieux qui se retiennent à leur poussette de marché, les gens seuls qui parlent tous seuls en la prenant à témoin, les caissières … un petit monde, un concentré (presque) complet d'humanité de tous les jours.
Ce n'est pas un guide pour savoir se conduire dans une grande surface, ni un reportage à l'intérieur d'un grand magasin pour en découvrir les arcanes. Aucune remarque sur les pratiques marchandes parfois douteuses de la profession. En tant que tel, on ne lit rien de vraiment nouveau pour peu qu'on fréquente les hypermarchés. Annie Ernaux écrit son journal comme chacun d'entre nous consommateur pourrait le faire, mais elle se focalise sur l'humain, sur la clientèle, sa manière de se mouvoir, de se saisir d'un objet, de se parler, de rester dubitatif devant une offre commerciale ou un trop grand choix de denrées. Le centre commercial des Trois-Fontaines est le plus grand du Val-d'Oise, très fréquenté, on peut y accéder par quasiment tous les moyens de transport possibles (RER, à pieds, par l'autoroute, ....), il offre également une amplitude horaire d'ouverture très large, tout cela facilitant une forte fréquentation.
Annie Ernaux décrit ses visites au Trois-Fontaines, on frise le quotidien, le banal, mais toujours une réflexion ressort qui élève la stricte description de la liste des courses. C'est par exemple le questionnement sur le fait d'écrire "Une femme noire en longue robe à fleurs...", est-ce important de préciser la couleur de sa peau ou juste le fait qu'elle soit femme : "Je suis devant un choix qui, singulièrement aujourd'hui, engage la lecture qui sera faite de ce journal." (p.21) ; ou alors cette autre réflexion lorsque l'auteure se retrouve à faire ses courses un soir après 20 heures et que les allées du centre commercial sont fréquentées par des étudiants ou des "femmes en longues robes et voiles amples toujours accompagnées d'un homme.", des gens chics que l'on ne voit pas en journée se mélanger aux 130 nationalités que compte Cergy, alors Annie Ernaux conclut son paragraphe : "Depuis quinze ans, ce n'est pas la présence des "minorités visibles" que je remarque dans un lieu, c'est leur absence." (p.38) Dire que c'est l'absence des différences qui marque me plaît particulièrement surtout en ces moments ou la peur et la haine des autres montent un peu partout dans le monde ; on ne s'enrichit que dans le métissage et dans la connaissance d'autrui.
J'avais lu ici ou là pas mal d'articles sur ce livre, parfois enthousiastes, parfois beaucoup moins : babelio, libfly, je rajoute donc mon grain de sel, très favorable (j'ai toujours un a priori positif pour les livres d'Annie Ernaux) et je conclus en comblant le souhait de l'auteure qui, sortant du rayon culturel pour se diriger vers les caisses se pose la question de l'achat du livre en grande surface : "Après tout, déposer un livre sur le tapis de la caisse me gêne toujours, comme un sacrilège. Je serais pourtant heureuse d'y voir un des miens, extirpé d'un caddie, glisser entre une plaquette de beurre et des collants." (p. 62) ; je ne peux confirmer pour les collants, mais le beurre et Regarde les lumières mon amour étaient bien, il y a quelques mois sur le tapis de la caisse du Super U que je visite régulièrement (le beurre est fini depuis longtemps, heureusement, le livre tout juste il y a quelques jours, mais il n'a pas de date de péremption...)
NB : achat effectué avant que la nouvelle librairie de ma commune n'ouvre, maintenant, j'achète mes livres uniquement dans ce petit commerce.
Annie Ernaux, auteur de "La Place" (1984) et de "Les années" (2008) publie un journal un peu particulier : celui de tous les moments qu'elle a passés dans son hypermarché Auchan pendant un an.
Cette chronique participe au projet "Raconter la vie", lancé au début de l'année par l'historien Pierre Rosanvallon et les éditions du Seuil. Son ambition : donner la parole aux "Invisibles".
Annie Ernaux nous fait découvrir dans ce petit livre sous forme de journal intime le monde de la grande surface.
Elle vient en tant que cliente avec son caddie et observe tout ce qui l'entoure : la disposition et le renouveau des rayons, les clients (toutes couches sociales confondues), les vigiles, les employés, l’attente aux caisses...
Elle y rencontre même ses lecteurs. Elle nous livre aussi son opinion sur la place du livre dans les hypers : "le présentoir des meilleures ventes qui occupe trois mètres avec seulement dix titres comme s'il n'y avait que ces livres qu'il faille lire, qu'ils soient forcément meilleurs […] déposer un livre sur un tapis de caisse me gêne toujours, comme un sacrilège."
Au final, une réflexion et une observation pertinentes sur les supermarchés qui font partie de notre quotidien.
La vie. La vraie. Auchan.
Je vous conseille aussi "Tête de gondole" de Christophe RIOUX (lire ma critique) un roman qui se passe dans un hypermarché.
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