Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Rabelais ; fais ce que tu voudras

Couverture du livre « Rabelais ; fais ce que tu voudras » de Thierry Pech aux éditions Michalon
  • Date de parution :
  • Editeur : Michalon
  • EAN : 9782841860876
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Où est le droit dans une oeuvre dont l'imaginaire utopique a pour devise : "Fais ce que tu voudras" Partout: il est peu d'univers aussi normés que celui de Thélème, la célèbre abbaye du Gargantua.
Mais le triomphe de l'esprit sur la lettre, de la volonté bonne sur les chaînes de la discipline y... Voir plus

Où est le droit dans une oeuvre dont l'imaginaire utopique a pour devise : "Fais ce que tu voudras" Partout: il est peu d'univers aussi normés que celui de Thélème, la célèbre abbaye du Gargantua.
Mais le triomphe de l'esprit sur la lettre, de la volonté bonne sur les chaînes de la discipline y a consommé jusqu'à la nécessité de publier les lois. Depuis longtemps déjà, la satire d'un droit encombré de gloses et de procédures paperassières avait placé les personnages de Rabelais sur le chemin d'une loi plus maigre. Plus de nerf et moins de chair, pourraient dire ces nostalgiques de l'âge d'or, dont l'économie normative semble faire écho à notre libéralisme politique.
Loin d'une magistrature corrompue et des vaines subtilités de l'Université se dessinent les contours d'une pensée qui ne mérite pas sa réputation d'anti-juridisme joyeux.
Les bombances légendaires des géants y sont moins l'expression d'une culture carnavalesque qui suspendrait l'exercice des normes, qu'une scène éminemment politique. La convivialité de la table assigne les hommes à un exercice de reconnaissance réciproque qui libère l'échange, la confrontation pacifique et le dialogue, sans nier les passions : le pantagruélisme est une philosophie à visage humain.
Mais l'histoire est là, qui rôde comme une menace autour des utopies rabelaisiennes. Panurge lui-même, l'auxiliaire bouffon de ces histoires, connaît la tristesse et la peur, les accès de violence, l'irrésolution. "Vivez joyeux", répètent à l'envi les bons pantagruélistes. Mais l'adage ne peut faire illusion : il n'est pas simple de vivre ici-bas. Il faut donc bien faire la guerre, il faut donc bien guérir, il faut donc bien juger.
À la croisée de l'optimisme humaniste et du réalisme politique, d'un pacifisme évangélique et d'une philosophie de l'action, Thierry Pech montre que la Cité rabelaisienne s'érige entre deux hautes figures du XVIe siècle : Erasme et Machiavel.

Donner votre avis