Dans la tête d'une femme trahie...
« Je m'appelle Orane de Lavallière, j'ai 58 ans. J'ai sacrifié tous mes diplômes pour me dévouer à ma famille et à la réussite de mon mari, Xavier. Ma mission de mère au foyer accomplie, ce salopard m'a quittée pour une jeunette. Une histoire banale. Il m'a prise pour une conne, et il n'avait pas tort. Endormie par mon confort de vie et aveuglée par mes certitudes de petite bourgeoise naïve et coincée, je n'ai rien vu venir. Xavier m'a détruite. Je me suis relevée. Pourtant son souvenir m'obsède, son existence me ronge. Je me sens impuissante. À moins que... » Grand Prix du Polar 2023 de Forges-Les-Eaux, Prenez-moi pour une conne... est un roman qui brise les codes du genre. Avec un humour corrosif et une plume acérée, Guillaume Clicquot se glisse dans la peau d'une femme meurtrie qui découvre peu à peu que l'image qu'elle renvoie d'elle-même est un atout fabuleux pour éliminer son mari.
Scénariste original des films « Papa ou maman » et « Joyeuse retraite », véritables succès au box-office, Guillaume Clicquot fait de de cette histoire machiavélique, un récit jubilatoire.
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Orane de Lavallière a passé sa vie à s’interroger, à se sacrifier pour les autres et à redouter le « qu’en dira-t-on ». À 58 ans, avec ses rides de marin-pêcheur, elle ne fait plus le poids, alors, Xavier, son mari, a pris la poudre d’escampette avec une maîtresse jeune et sylphide. Mais Orane en a assez qu’on la prenne pour une idiote, une potiche de service engoncée dans des principes d’un autre temps : la catho coincée. Pourtant, sous ses airs inoffensifs, elle cache une détermination insoupçonnée…
Guillaume Clicquot nous propose ici, avec beaucoup d’humour, le récit d’une vengeance savoureuse. Tout part d’un plombier qui, malgré lui, suggère l’arme du crime. Inspirée par des polars et des émissions télévisées consacrées aux grandes affaires criminelles, Orane échafaude alors le crime parfait.
La construction du récit est particulièrement originale : nous suivons, heure par heure, la nuit qui précède le jour où elle met son plan à exécution, entrecoupée de souvenirs qui éclairent son parcours. Les nombreux dialogues insufflent du rythme et de la vivacité à l’histoire. Une intrigue machiavélique, mais jubilatoire, portée par une héroïne attachante et pleine de ressources. Une lecture délicieuse et captivante, à savourer sans modération.
Je me faisais une joie de lire ce roman qui m'avait l'air drôle.
En fait, pas du tout. Ce n'est jamais drôle, mais une certaine tension monte peu à peu.
Je n'ai pas aimé la narratrice Orane de Lavallière : elle m'a agacée cette bourgeoise versaillaise cocufiée par son mari depuis des années et qui demande le divorce le lendemain du mariage de leur dernière.
Je n'ai pas aimé ne pas sentir sa colère qu'elle cache derrière des artifices de classe (Never complain, never explain).
Mais j'ai aimé son crime parfait, préparé bien en amont.
Une femme qui n'aime pas les polars mais qui en lira beaucoup, qui se gavera d'émissions sur les meurtriers, sans jamais laisser de traces.
Un peu trop facile : un de ses fils est avocat et un copain de son mari procureur, ce qui est un avantage pour connaître les procédures policières;
Ce que j'ai aimé : que la tension monte petit à petit.
Une lecture jubilatoire, divertissante et originale.
Un polar savoureux où la tension psychologique est à son comble. Les chapitres sont courts et s’enchaînent. C’est addictif et il se lit d’une traite.
Quant à la plume, elle est fine, mordante et addictive.
Indéniablement, je salue le talent de l’auteur qui arrive avec brio à se mettre dans la peau d’une femme.
Si vous ne l’avez pas lu vous savez ce qu’il vous reste à faire
Orane s’est fait larguer par son mari après 30 ans de vie commune, sans ménagement et sans délicatesse. Si elle accuse le coup au début, pour faire bonne figure (comme son éducation le lui a appris) la réalité lui revient très vite comme un boomerang ! Ses pensées tournent à l’obsession autour de son «ex » Xavier ! Elle sait qu’elle a toujours donné l’image de la pauvre conne, gentille et qui accepte tout ! Elle se sent impuissante face à cette trahison, à cet abandon. Mais après tout, pourquoi, pour une fois, ne pourrait elle profiter de cette image qu’elle renvoie ? Et si pour une fois elle se prouvait qu’elle n’était pas la conne que tout le monde imagine !
Machiavélique elle va préparer l’impensable, organisée elle va prévoir tout dans les moindres détails…
Toute la force de ce roman réside dans le fait que l’auteur nous met au cœur des pensées d’Orane, au plus profond de ses sentiments. On perçoit toute sa souffrance, tout son amour, toute sa déception et toute sa volonté.
Ce roman est une pépite, j’ai eu un gros coup de coeur.
La fluidité de l’écriture, la construction, l’originalité du sujet, l’humour, la peinture « acide » d’une certaine bourgeoisie, tout m’a enchanté !
Orane est géniale et malgré tout ce qu’elle va pouvoir faire, elle m’est immensément sympathique
Voilà un roman réjouissant ! à lire sur la plage, dans le train...de toute urgence...un polar dont on connait la criminelle dès le début mais qui réserve un beau suspense...Des personnages bien campés, une écriture agréable, bravo Monsieur Guillaume Clicquot que j'ai eu la chance d'apercevoir cet été dans le Nord...
Orane De Lavallière a 58 ans. Elle est issue d’un milieu privilégié. Elle est mariée depuis plus de trente ans à Xavier, ils ont trois enfants et d’adorables petits-enfants. Une famille parfaite ou presque. En effet, Xavier quitte sa femme par e-mail, le lendemain du mariage de leur fille et de surcroît pour une femme plus jeune. Orane voit rouge. À vrai dire, elle commence à en avoir marre qu’on la prenne pour une conne. Et si c’était l’occasion pour elle de s’en servir pour se venger ?
Accrochez vos ceintures, la tornade Orane va tout emporter sur son passage ! J’ai adoré cette femme qui pense avoir tout perdu car elle n’existait qu’à travers son mari. Elle va dégringoler pour mieux se relever, notamment grâce à sa précieuse psychologue, à ses amis et ses enfants. Mais ne sous-estimez pas cette mère au foyer presque sexagénaire, Xavier risque de regretter amèrement son acte !
Prenez-moi pour une conne… est un roman jubilatoire et drôle qui m’a fait le plus grand bien ! On navigue entre plusieurs genres littéraires : roman policier, psychologique et humoristique. Impossible de le reposer avant d’avoir lu le dénouement, entièrement jouissif ! Une pépite !
De sourires en fous rires, de réflexions percutantes en petites phrases choc, une lecture plaisir d’un bout à l’autre : cela ne s’arrête jamais, on lit, chapitre après chapitre et on se régale ! Du moins JE me régale.
Et je pense à mon mari qui critique mon appétence pour les petits polars bien de chez nous, pas trop sanglants mais juste assez, répétant à l’envi que tout cela donne des idées aux femmes qui veulent se débarrasser de leur mari ! Heureusement il ne lit pas !! et encore moins ce roman car en effet on en sait des choses, on en connaît des détails nous les ménagères ou pas, de plus de cinquante ans, on a en accumulé des détails insignifiants mais capitaux !
Un polar qui ne dit pas son nom, mais qui en a toutes les qualités jusqu’au bout, au dernier mot même !! et les pages tournent, les chapitres et le suspense s’étoffe et se déploie ! Et vous y passez la nuit, pour peu qu’elle soit blanche !
Orane va vous surprendre, vous étonner et en choquer plus d’un !
Ce qui me réjouit le plus est la pertinence de tant de petites insignifiances que ce roman cumule, et qu’il soit écrit par un homme ! Il s’y connaît le bougre, il a bien étudié son sujet, analysé finement ce qui peut déranger nos petites têtes à nous les femmes, sait se servir de notre esprit comme si c’était le sien ! Franchement, osez être prise pour une conne et régalez vous ! Ne boudez pas votre plaisir !
"Le fantasme criminel était-il le remède aux frustrations des femmes, une méthode pour exorciser ses aigreurs, un moyen virtuel de passer à l'acte et d'apaiser son âme ?" (p.101). Voici une belle phrase, bien masculine, pour parler de la douleur d'être trahie par son conjoint. Mais qui a dit que les femmes ne s'en tenaient qu'aux fantasmes : la réalité, bien évidemment. Et pourtant, que ce passerait-il si elles passaient à l'acte ? Tout l'enjeu du livre est là et c'est à la fois drôle et acide.
Il y a aussi une réflexion sur le couple, pourquoi on reste, qu'est-ce qui nous anime, et sur la société en général mais avec l'air de ne pas y toucher. C'est aussi beaucoup de solitude finalement et la satyre sur les enfants d'Orane et de Xavier est jouissive.
En parallèle, c'est un polar où on espère bien savoir comment commettre un meurtre parfait même si parfois on se surprend à chercher une faille (p.300 peut-être).
Mais on suit surtout le parcours d'Orane, la femme parfaite sur tous les points mais qui ne sert plus une fois les enfants élevés. Je retrouve les mêmes propos que dans le livre "Sarah, Suzanne et l'écrivain" où l'auteur fait dire à Sarah : "Mon devoir est terminée, les enfants sont élevés avec brio alors dehors maman, dehors l'épouse, pas un merci. Limogée sans le moindre égard".
Guillaume Clicquot va dans le même sens avec Orane par l'intermédiaire d'une psy-amie :"Vous me disiez vous sentir comme son employée. [...]. Vous savez, dans ma carrière [de psy], j'ai souvent soigné des personnes virées de leur boîte après des années de bons et loyaux services. Toutes ont reçu des courriers comme le vôtre, brutalement, sans entretien préalable. Officiellement ce ne sont pas des lettres de licenciement, mais des messages soi-disant amicaux pour prévenir de la mise en place de la procédure. [...] user de la surprise pour paralyser la cible. Pour la forme, c'est identique aussi à la vôtre : tout est présenté comme un cas de force majeure où le patron se désole de ne pouvoir faire autrement. Fausse humilité de bourreau, flagorneries pour la victime, la sournoiserie consiste à ce que la responsabilité de la rupture soit endossée par celui qui la reçoit" (p. 156). C'est d'ailleurs une très belle description de la méthode de psychologisation (qui détruit l'autre en lui faisant croire que tout est de sa faute et que l'organisation n'a pas de choix).
L'écriture est fluide, précise, les expressions sont vives, imagées sans aucune lourdeur. c'est mordant, c'est triste, c'est drôle, c'est satyrique, c'est actuel et c'est... non conventionnel !
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"Il faut beaucoup de patiente, d'abnégation et d'intelligence pour passer pour une conne" (p. 104)
"Pour séduire les hommes, il faut du mystère et, avec toutes ces publicités de produits pour fuites urinaires, les bouffées de chaleur, les mycoses,les sécheresses vaginales et la constipation, il n'y a plus rien de glamour chez la femme de plus de 50 ans" (p.119)
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