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Sophie, 14 ans, répond pour la première fois à une annonce pour faire du baby-sitting. Quelle surprise lorsqu'elle découvre qu'il s'agit d'une grand-mère. Cette femme, Mouche, cherche une baby-sitter pour l'aider à s'occuper de ses 4 petitsenfants, car elle souffre d'un cancer et est condamnée. Sophie s'attache à cette femme de caractère qui veut vivre chaque instant de son mieux, mais elle commence à trouver étrange que les enfants n'arrivent pas. Petit à petit, Sophie découvre ainsi le douloureux secret de Mouche : si ses petits enfants ne viennent pas, c'est parce que l'un d'eux est devenu aveugle suite à une négligence de Mouche.
J'imagine que vous avez, vous aussi, des romans qui se trouvent dans votre bibliothèque depuis tant d'années que vous n'y prêtez même plus attention. J'en ai un certain nombre et je vais essayer de me tourner régulièrement vers ces « oubliés » cette année. J'ai notamment à disposition un certain nombre de romans jeunesse assez courts qu'il me sera sans doute agréable de lire entre deux pavés. Bref, c'est avec cette idée en tête que j'ai pris sur une de mes étagères Premier chagrin d'Eva Kavian et cela a été une belle surprise. Ce roman qui ne payait pas de mine est en réalité un beau récit mêlant les générations : Sophie, la narratrice, est une adolescente de quatorze ans qui, alors qu'elle cherche à obtenir une place de baby-sitter sans avoir la moindre expérience dans ce domaine, fait la rencontre de Mouche, une vieille dame. Celle-ci a besoin d'elle pour s'occuper de ses petits-enfants lors de leurs visites. Mais, surtout, il s'avère que Mouche est malade et va mourir. Sophie, dont le père vit en Suisse et qui a des relations parfois compliquées avec sa mère, accepte d'aider la vieille dame et, déjà, les premiers échanges et les premiers jours passés ensemble sont un enrichissement… mais également une source d'interrogations car le temps file et aucun membre de la famille ne semble décider à pointer le bout de son nez. Eva Kavian réussit le pari d'offrir un roman extrêmement émouvant sans être une seule seconde larmoyant. Il y a de la légèreté dans ce roman, beaucoup, n'oublions pas qu'il s'agit d'un roman jeunesse, mais aussi un terreau propice à une réflexion très sérieuse sur les rapports familiaux, les erreurs passées, la capacité à oublier et pardonner, problématiques dans lesquelles Mouche et Sophie se retrouvent et se reflètent, miroirs intergénérationnels que le hasard a mis face à face. Tandis que Mouche s'éteint, Sophie grandit. Il y est, forcément, énormément question de la fin de vie, des derniers jours solitaires, des mains tenues et de la mort dans sa dimension la plus matérielle. Une belle réussite !
Très jolie livre qui m'a bouleversée lorsque j'ai fini la dernière page. Je suis en train d'accompagner mon mari pour lutter contre le cancer. Je vis, je dors je mange avec cette maladie donc je ne sais pas si cela était le bon moment pour le lire. Une belle leçon de vie tout de même. Profitons des gens que nous aimons tant qu'ils sont encore là.
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