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«Mon coeur ressemble à un arbre noir couvert d'oiseaux jaunes qui piaillent et me perforent la chair.» Tel est l'autoportrait brut et sans tabou d'un écrivain confronté à la disparition de ses parents. Assailli par les fantômes de son passé, il retrouve espoir dans le souvenir baigné de lumière jaune de leur amour et de la beauté d'antan. À travers l'évocation d'une famille modeste, c'est alors la peinture d'une certaine Espagne qui se révèle à nous dans toute sa complexité. L'appartenance à une classe sociale, l'éducation, l'alcoolisme ou encore la paternité sont autant de sujets traités ainsi de façon personnelle et collective à la fois.
Profondément sincère, bruyamment intime, merveilleusement écrit dans une langue à la fois poétique et crue, Ordesa se lit comme la catharsis d'un deuil impossible, celui de la mort de nos parents et de la fin d'une époque, une expérience pour le moins universelle.
Phénomène de librairie en Espagne, Ordesa a été désigné Meilleur livre de l'année par les grands quotidiens El País et El Mundo, imposant Manuel Vilas comme un écrivain majeur de la littérature espagnole.
«Voici l'album, les archives, la mémoire sans mensonges ni consolation d'une vie, d'une époque, d'une famille, d'une classe sociale condamnée à tant d'efforts pour obtenir si peu. Il faut beaucoup de précision pour dire ces choses, un acide, un couteau aiguisé, une aiguille assez fine pour faire éclater le ballon de la vanité. Ce qui reste à la fin, c'est l'émotion propre de la vérité et la détresse devant tout ce qui a été perdu.» Antonio Muñoz Molina «Un livre magnifique, courageux et bouleversant»
Le récit tire son titre du nom d’une vallée pyrénéenne, Ordesa, que le père du narrateur-auteur aimait beaucoup. Dans 157 courts chapitres, l’auteur évoque dans une succession non chronologique des souvenirs de ses parents. « Le passé ne part jamais, il peut toujours reparaître. » écrit-il. Néo-divorcé, il vient d’emménager dans un appartement neuf. Père de deux jeunes hommes, il fait des va-et- vient entre la façon dont ses parents l’ont aimé et l’éloignement grandissant qu’il constate entre lui et ses fils, il cherche des éléments de compréhension de son présent dans le passé. Il dit à plusieurs reprises son regret d’avoir fait incinérer ses parents : « La forme suprême de vie est le cadavre de la vie. », des parents qui restent une énigme toutefois : « Le plus grand mystère de l’homme est la vie de cet autre homme qui l’a mis au monde. ». Il revisite par l’écriture une parentèle qu’il a abandonnée. Ses parents étaient tous les deux beaux, le père voyageur de commerce a connu des années prospères avant de retomber dans la classe moyenne-basse espagnole et Vilas fait allusion à la corruption des hommes politiques en Espagne. On n’est pas égaux selon les lieux d’où l’on vient déplore-t-il, seuls Barcelone et Madrid ont une universalité, les autres villes et villages n’ont été que des lieux abandonnés, vides. Et il est très fataliste, quand en Espagne on naît pauvre, on le reste pense-t-il.
Je n'en suis qu'à la page 100, mais avant d'oublier ce que je ressens en lisant, je préfère commencer à écrire mon avis, quitte à le faire évoluer une fois la lecture terminée.
Ce livre me procure une lecture comme il y a longtemps que je n'en ai pas lu, et un plaisir intense.
C'est une écriture "yin et yang", je m'explique, tout n'est pas noir ou blanc, c'est simple et poétique, joyeux et morose, vivant et étrange, drôle, ironique et sérieux...
Je crois que c'est un livre qu'on adore ou qu'on déteste... sans entre deux.
"... dans la nature la mort n'existe pas. La mort est une frivolité de la culture et de la civilisation. "
...
Je viens à présent que j'ai fini de le lire, apporter un bémol. J'ai été très emballée au départ... et puis j'ai les nombreuses répétitions, certainement stylistiques, ont eu raison de moi... j'ai fini par vraiment les trouver lourdes... C'est tellement dommage, le livre était si bien parti.
Cela dit, ce n'est pas un livre à l'écriture classique, c'est certain.
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