"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'est de l'empire allemand à la fin du XIX? siècle. Olga est orpheline et vit chez sa grand-mère, dans un village coupé de toute modernité. Herbert est le fils d'un riche industriel et habite la maison de maître. Tandis qu'elle se bat pour devenir enseignante, lui rêve d'aventures et d'exploits pour la patrie. Amis d'enfance, puis amants, ils vivent leur idylle malgré l'opposition de la famille de Herbert et ses voyages lointains. Quand il entreprend une expédition en Arctique, Olga reste toutefois sans nouvelles. La Première Guerre mondiale éclate, puis la Deuxième. À la fin de sa vie, Olga raconte son histoire à un jeune homme qui lui est proche comme un fils. Mais ce n'est que bien plus tard que celui-ci, lui-même âgé, va découvrir la vérité sur cette femme d'apparence si modeste. Bernhard Schlink nous livre le récit tout en sensibilité d'un destin féminin marqué par son temps. À travers les décennies et les continents, il nous entraîne dans les péripéties d'un amour confronté aux rêves de grandeur d'une nation.
Olga est un beau récit de la littérature allemande.
Le livre dit la vie d'Olga, de la fin du 19eme aux années 1970, une succession de pertes, de frustrations, une succession de résiliences aussi.Olga vit dans une société qui reste patriarcale , elle saura s'y faire sa place.
Le roman comprend trois parties et c'est un aspect original de la construction du texte. Olga naît dans une famille modeste et devient orpheline très tôt : ses parents sont emportés par le typhus.
Alors, c'est la grand-mère paternelle d'Olga qui vient reprendre la petite-fille qui vivra désormais en Poméranie. Cette grand-mère ne montre aucune affection. Mais Olga se lie à Herbert et sa soeur issus d'une riche famille.Herbert est un jeune garçon toujours pressé.
Olga et lui deviennent amoureux.
Nous sommes fin du XIX Eme siècle.
Herbert entre dans le régiment de la garde , Olga à l'école normale d'institutrices,
Les amoureux se verront de moins en moins. Olga ne parvient pas à retenir Herbert qui part dans le sud ouest de l'Afrique allemande,Puis Herbert part explorer l'Arctique. Les années passent sans que l'on ait des nouvelles d'Herbert.
Olga confie son histoire à Ferdinand dont elle fait son héritier. Elle lui parle d'Herbert et d'Eik tout en cousant pour la famille.
Puis Ferdinand met la main sur les lettres adressées par Olga en poste restante à Herbert. Olga y déclare son amour, ses pertes et y fait de grandes révélations.
Ainsi à travers ces 3 parties, se complète la biographie d'Olga.
L'empire allemand à la fin du XIXe siècle : avec pour ce récit un thème classique en littérature, Olga orpheline et sans le sou, s'éprend du fils d'un riche notable. Un amour platonique au début qui au fil des événements de l'histoire se traduira par un amour charnel. Mais est-il bien partagé ?
En effet Herbert, ne vit que pour sa passion de découvrir les pays lointains, voire participer aux guerres de colonies de l'Allemagne. Et dont l'ultime engagement sera la recherche et la tentative du passage du Nord-Est en arctique en 1912.
Seule pendant des années, Olga, fut soumise à son amour, tout en sachant faire abstraction de ses sentiments pour idolâtrer un homme qui vit ses passions. Quelle abnégation ? Doit-elle aimer un homme qui cherche l'infini, l'immensité sans fin et le dépassement de soi ? Un parallèle avec l'histoire de l'Allemagne, dans ses soubresauts pour l'opiniâtreté de grandeur, et sa volonté de revanche des dirigeants de l'époque, représente le fil conducteur de ce roman.
L'idée intéressante, de s'imaginer le destin d'une femme " OLGA " dans ses rapports avec un aventurier et le destin de son pays, n'a pas emporté mon enthousiasme, car je n'ai ressenti que l'égoïsme de l'un et le sacrifice de sa vie pour l'autre. À vouloir parler d'aventures dans des contrées lointaines et de l'amour d'une femme, " Bernhard Schlink " ne m'a pas donné les émotions et les frissons de l'exotisme, ni les sentiments des protagonistes de ce roman ; ceux-ci sont effleurés et n'ont pas la profondeur que l'on est en droit d'attendre d'un grand écrivain, dommage.
J'ai été surprise et déçue par ce roman, probablement parce que je tiens en haute estime son auteur. Il y a beaucoup de longueurs et de lourdeur. Plus court, B. SCHLINK aurait peut-être été plus intense dans le portrait de ce personnage.
L'histoire d'Olga, la protagoniste, est une histoire où l'équité n'est pas de mise. Parce qu'Herbert vient d'une famille aisée, il peut rêver, voyager, former un couple sans être marié mais il condamne alors sa lignée à s'éteindre. Il n'en a même pas conscience, obnubilé par lui-même. Elle, Olga, est une femme issue d'un milieu pauvre et elle doit tout arracher par combats pour avoir ne serait-ce qu'un minimum.
Alors oui, elle aime Herbert, elle l'idéalise comme il idéalise ses grands voyages où il serait le premier à foulée l'Arctique, le héros de sa patrie, le grand découvreur, là où elle ne souhaite qu'être sa femme et vivre à ses côtés. C'est le fanatisme patriotique qui le lui vole d'une certaine façon.
Devenue enseignante, elle se parjure en vivant cette liaison hors mariage. Quand il disparaît lors d'une de ses nombreuses aventures vers le grand Nord, elle continue d'y croire, d'attendre. Toute sa vie elle attend, toute sa vie est vécue dans le silence, comme si elle se mettait sur pause pour ne vivre que quand il daignait réapparaitre (rarement finalement). Pourtant il y a la Première puis la Deuxième Guerre mondiale, le monde se transforme, la société entière mute. Mais Olga reste la même : attendre cet homme qu'elle aime, en silence, hors du temps et pourtant... Elle réécrit l'Histoire, se forge son avis, rejette tout nationalisme, et finalement rejoint Herbert dans une philosophie à l'opposée de la sienne.
C'est aussi cette femme qui, du jour au lendemain, change de métier et prend soin d'un enfant, elle qui n'en a jamais eu. En tout cas, c'est ce qu'on croit comprendre. Mais qui est Olga ? Enracinée nulle part, même son prénom est changé par ses grands-parents, elle est l'institutrice dans des petits villages sans rester au même endroit avant de changer de métier, elle est cette femme qui attend un homme, elle est cette femme qui prend soin de cet enfant d'une autre famille, elle est cette vieille femme droite et peu bavarde des vieux jours, elle est cette grande épistolière par toutes ses lettres envoyées en poste restante à Herbert (comme un journal intime en fait), elle est cette mère secrète qui jamais ne révèlera son tabou, et elle est aussi cette dernière femme à la bombe. Pouvait-elle se défaire de l'amour d'Herbert quand elle a dû affronter seule le quotidien et le regard de la société ? Comment protéger cet enfant, que lui dire de son père, quand renoncer ? Renoncer ? Olga n'a jamais renoncé, jamais. Mais quelle solitude !
Olga ou la passion presque irrationnelle d'une femme pour un homme.
Orpheline, elle est issue d'une famille modeste, lui enfant de bourgeois peu tolérants ; ils fréquentent la même école. Ils ne se quitteront plus même quand Herbert n'est pas là, n'est plus là, quand elle ne sait pas où il est.
Une lecture en demi-teinte malgré un style impeccable car les 150 pages sont laborieuses et m'ont presque perdues.
Et puis, arrivent les 100 dernières pages, les lettres qui mettent de la lumière dans ce roman. On ne peut pas rester insensible à l'humanité de la mystérieuse et lumineuse Olga.
Roman évidemment bien écrit. De grands voyages et l'attente que "l'autre" en revienne... Sûrement un beau roman. Mais je n'ai pas été totalement captivée. Déçue d'être probablement passée à côté, mais un roman est aussi probablement une rencontre, à un moment donné... Et ce n'est peut-être pas toujours ce moment.
Née à la fin du XIXè siècle dans une ville de Silésie, Olga n'est encore qu'une petite fille quand ses parents meurent du typhus. Elle est alors recueillie par sa grand-mère qui l'emmène dans son village de Poméranie. Cette enfant éveillée et curieuse, animée d'une intarissable soif d'apprendre n'est pas au goût de son aïeule et son refus obstiné de se faire appeler Helga -Olga étant jugé trop slave- marque le début d'une vie commune faite de mésentente et de conflits larvés. Mais Olga ne se laisse pas démoraliser par ce foyer sans amour et c'est à l'école qu'elle s'épanouit malgré les obstacles que dressent sur la route du savoir, l'instituteur et le pasteur. Olga est déterminée à étudier et à devenir institutrice. L'amour, elle le découvre dans les yeux puis dans les bras de son meilleur ami, Herbert. Elle n'est qu'une fille du village parmi les autres, une pauvresse orpheline, lui est l'héritier de la plus riche famille du village, des propriétaires terriens à la tête d'un empire sucrier. Ces deux-là s'aiment envers et contre tout. Olga qui rêve d'enseigner et Herbert qui ne pense qu'à parcourir le monde, à le conquérir au nom de la grande Allemagne. Cet amour jugé impossible par tous survivra aux temps, aux guerres et même à la mort. Toute sa vie, Olga sera la femme d'un seul homme…
C'est l'histoire d'une femme, d'un amour, d'un pays.
Olga, que l'on découvre se tenant à peine debout sur ses deux jambes et que l'on quitte nonagénaire morte héroïquement, est l'une de ses femmes de papier qui marque profondément un lecteur.
Olga tient à la fois du chêne et du roseau, elle ne plie pas, elle ne rompt pas. C'est une femme libre, une féministe avant l'heure, passionnée par son métier d'institutrice à une époque où les femmes ne sont pas vouées à faire des études et exercer une profession. C'est une femme amoureuse aussi. D'un homme qui n'est pas pour elle, d'un égoïste, d'un courant d'air. Mais Olga est fidèle et jusqu'au bout de sa vie, elle continuera à lui écrire, poste restante à Malmø, dans ce Grand Nord où il a disparu corps et biens. Lui contant son quotidien solitaire, son attachement indéfectible et les grandes secousses de l'histoire. Car Olga est née en Allemagne. Un petit pays qui rêve de grands espaces. de Bismarck à Hitler, ses dirigeants ont toujours vu trop grand, trop serrés dans les frontières d'une Allemagne qu'ils voulaient ‘'über alles''. Olga a connu les deux guerres et n'en a jamais démordu, c'est la folie expansionniste instillée par Bismarck qui a conduit son pays à sa perte. Libre penseuse, Olga a résisté aux appels patriotiques et aux sirènes du nazisme, ne ressentant qu'une immense peine pour tous ces jeunes soldats sacrifiés.
Olga est une femme simple dont la vie recèle pourtant bien des secrets. C'est avec Ferdinand, jeune homme d'abord, puis vieillissant lui aussi, que nous pénétrons dans l'intimité de cette femme hors du commun. Elle a été pour lui une amie, une confidente, une conseillère, une mère, une grand-mère, et il a été fidèle à ce lien toute sa vie, curieux de son histoire et de ses secrets.
Olga est un magnifique roman, une belle leçon de vie, le parcours émouvant d'une femme forte et inspirante. Un coup de coeur.
L'histoire très belle d'une femme de la fin du XIXème siècle jusqu'aux années 1970, animée et hantée par un amour passionnel mais trop vite perdu. Ce livre propose à la fois un récit historique dans l'Allemagne de l'Est avec ses périodes sombres mais aussi celle de cette femme qui n'a pas été ménagé par la vie.
Le lecteur découvre un triple récit : celui de l'amour entre Olga et Herbert son grand amour de leur jeunesse à leur séparation, celui de la vie d'Olga comme couturière dans la deuxième partie de sa vie qui l’amène à se rapprocher de Ferdinand, le plus jeune fils de la famille qui l'accueille, et enfin l'échange épistolaire entre Olga et Herbert alors parti en expédition dans l'Arctique, un échange qui deviendra des lettres sans réponse retrouvées des années plus tard par Ferdinand.
Bernhard Schlink sait raconter de belles histoires sur son pays en maîtrisant parfaitement les aspects historiques. C'est beau, simple, agréable à lire. A découvrir !
https://poppylamangeusedelivres.wordpress.com/2019/11/22/olga-roman-adulte-club-de-lecture/
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