"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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En cette fin d'année, Henning décide de louer une maison familiale sur l’île de Lanzarote.
Renouer les liens distendues avec Thérésa et les enfants est un passage obligé pour démarrer la nouvelle année du bon pied.
Alors que Thérésa s'affaire aux préparatifs de Noël, Henning enfourche un vélo de location et s'épuise à pédaler contre le vent et gravir quelques cols interminables.
Une épreuve physique qui lui fait revisiter son mal-être, ses insomnies, les tensions du couple.
Mais, c'est une enfance qu'il croyait enfouie et oubliée qui va lui exploser au visage ....
Un roman singulier en 2 parties. Une longue introduction qui présente les personnages et le mal-être d'Henning.
Une deuxieme qui donne l'élan au roman et sa grande force.
J'avoue avoir été bousculé par ce roman qui démarre lentement et ne présente pas - de prime abord - un grand intérêt. Un couple en difficulté qui pose les valises pour s'accorder une "pause" avant d'entamer la nouvelle année... du déjà vu pensez-vous ?
Mais il faut persévérer car la deuxieme partie vient balayer la fadeur ambiante.
L'enfance comme un marqueur indélébile.
Un moment de lecture poignant !
Henning, sa femme et leurs deux jeunes enfants vont passer le nouvel an sur l'île de Lanzarote.
Cela devrait être un moment de détente, de temps en famille, de soleil, de repos.
Et puis, un événement va réveiller un souvenir d'enfance.
La première partie de ce petit roman amorce progressivement l'épreuve à venir, son contexte, ses acteurs.
On sent la chaleur, l'effort du cycliste puis d'un coup les souvenirs incontrôlables, douloureux, incompréhensibles.
Il y a quelques longueurs mais on reste saisi par l'événement caché, tue par les adultes et qui lentement a impacté la vie d'Henning et a empêché sa soeur de prendre son envol.
Un récit sur les traumatismes d'enfance et le poids des secrets.
Nouvel an, un moment où on fait le point sur l'année précédente et où l'on se projette vers le futur. Est ce que c'est cela que va faire le narrateur de ce texte.
Il est en vacances sur l'île de Lanzarote, avec sa femme et ses deux enfants. Une famille, semble-t-il, normale, équilibrée, "parfaite". Mais ce n'est pas sûr. Il a décidé, ce premier janvier, d'enfin faire un tour à vélo et gravir cette montagne. L'occasion pour l'auteure de nous décrire ce décor si particulier qui est cette île volcanique. Nous peinons, avec le narrateur, dans cette montée et cela va être l'occasion d'en apprendre un peu plus sur sa vie, qui n'est pas si calme, apaisée car "la Chose" rôde et le perturbe et il est souvent soumis à des crises d'angoisse. Arrivé au sommet, il va se retrouver dans une étrange maison, et là le texte bascule vers des souvenirs d'enfance et prend un virage quasi fantastique. Des souvenirs, des peurs vont alors jaillir et le narrateur va alors comprendre d'où viennent ses pulsions de peur et d'angoisse. Des pages nous plongent alors dans des peurs enfantines et va nous permettre de saisir les traumatismes subis, les non dits, les refoulés. Mais ce cheminement va permettre au narrateur à se reconstruire.
Roman qui nous fait découvrir les paysages si étranges de cette île, qui nous transporte vers un drame et surtout sur les non dits, ensuite, une sorte de secret qui est enfoui mais dont des traces, la fameuse Chose, persistant dans l'esprit et les comportements de cet homme et ses relations avec les autres.
J'ai aimé les premières pages, sur la bicyclette avec cet homme, qui malgré l'effort physique qui essaie de se comprendre. J'ai été impressionnée par la partie sur le souvenir qui resurgit lors des vacances lors de son enfance mais été moins convaincue par la dernière partie et sa façon de "régler ses problèmes" et en particulier vis à vis de sa jeune sœur.
La vie du narrateur lui échappe : son couple bat de l’aile, ses enfants l’épuisent, son travail est ingérable et il est de plus souvent sujet à de terribles crises d’angoisse qui le laissent vide et sans force. Il a soudain l’idée d’emmener les siens à Lanzarote pendant les vacances de fin d’année. Le jour de l’An, au cours d’une ascension solitaire en vélo entamée pour échapper à la morosité familiale, il croit reconnaître des lieux connus dans son enfance : le passé lui remonte brutalement à la figure, faisant resurgir de vieux évènements traumatisants refoulés au plus profond de sa mémoire.
Le récit commence doucement, autour du mal être du personnage principal qui, malgré toute sa bonne volonté, ne parvient pas à gérer son existence. Lorsque son passé se rappelle violemment à lui, le rythme s’emballe soudain, et le lecteur se retrouve aspiré aux côtés du narrateur, dans une tension horrifiée qui ne se relâchera plus avant le dénouement inattendu, aux nouvelles perspectives inextricables.
Le cadre si particulier de Lanzarote éclaire de ses contrastes en noir et blanc un huis-clos d’autant plus angoissant qu’il enferme dans son drame deux très jeunes enfants. Tandis que le lecteur tremble et s’étonne, il comprend peu à peu les raisons qui empêchent encore aujourd’hui le principal protagoniste de vivre normalement : une prise de conscience qu’il imagine semblable dans la tête du narrateur, et pourtant…
Construit sur les terribles conséquences du silence et du déni autour d’un implacable fait divers, ce roman fait doublement froid dans le dos : l’on y frémit des épreuves traversées par les deux enfants, mais aussi de leurs souffrances à l’âge adulte. Ce roman est une excellente surprise, qui se dévore en une soirée et continue de vous hanter bien après sa dernière page.
Si vous êtes indulgent avec Actes Sud parce c’est une excellente maison d’édition. Si le Nouvel An et l’hystérie qui l’entoure ne vous fait pas horreur. Si vous n’avez jamais été à Lanzarote et que cette île vous fascine - a priori. Si vous n’avez pas lu « La possibilité d’une île » de Michel Houellebecq. Si, comme moi, vous avez déjà été à Lanzarote et que vous n’avez pas été déçu par toute cette caillasse noire. Si, comme moi, vous avez été à Lanzarote et que vous n’avez pas été dégoûté par les hordes de touristes anglais qui vont rôtir leurs fesses blafardes sur les plages. Si vous n’avez pas vu le film « Gazon maudit » dans lequel Alain Chabat gravit péniblement une pente à vélo et s’écroule dans la fosse à purin des cochons. Si vous ne vous êtes pas lassé des histoires de mecs quarantenaires abandonnés par leurs femmes. Si vous vous n’avez pas été durablement impressionnés par Günther Grass, Heinrich Böll, ou Thomas Mann et si la littérature allemande contemporaine vous intrigue encore. Si le fait d’avoir deux récits en un ne vous rebute pas. Si vous êtes capable d’attendre la page 115 pour voir le récit décoller et lire enfin quelque chose de puissant. Ça fait beaucoup de « si » et ça ne m’a donc pas suffi. C’est frustrant parce que de cette fameuse page 115 à la page 172, c’est du grand art. Ce sont des lignes à haute tension qui défilent sous les yeux. On est pris à la gorge, on panique avec les gamins, à se demander d’où va surgir la catastrophe. Une vraie réussite, qui fait regretter la première partie du livre, beaucoup trop poussive, et bourrée de clichés.
Bilan :
Lanzarote, le matin du nouvel an.
Henning est en vacances sur l'île avec sa femme et ses deux enfants.
Une étrange pulsion l'a amené à choisir cette île des Canaries comme destination de vacances. Et des vacances Henning en a bien besoin...
Depuis quelques mois il est en proie à des grosses crises d'angoisse. Pourtant tout va bien, les enfants sont en bonne santé, la vie avec son épouse est bien organisée, pas de réels problèmes financiers.
Mais Henning se sent dépassé. Mari, père, il ne se retrouve plus dans aucun rôle.
En ce matin de vacances, il est bien décidé à se reprendre en main et enfourche son vélo de location pour partir à l'assaut de la côte de Femès.
Mal équipé, pas préparé physiquement, cette montée se transforme en calvaire.
Il grimpe, grimpe. À bout de force, déshydraté, guidé par une force étrange, il s'arrête à proximité d'une maison blanche.
Un sentiment insaisissable de familiarité avec le lieu ne le quitte pas. Quelques détails suffiront à le faire tomber dans le passé, dans un souvenir qu'il avait essayé au fil des années d'étouffer et de réprimer.
J'ai adoré la première partie de ce roman. Ce sont les réflexions d'un homme sur sa vie alors qu'il gravit une montagne. On ressent la souffrance grandissante du sportif (du dimanche), chaque coup de pédale est laborieux et le parallélisme entre son état d'anxiété croissant et la montée de plus en plus raide est très réussit.
La seconde partie, qui pourtant dénoue toute l'histoire, m'a semblé un peu trop longue.
Le roman n'en reste pas moins très bien structuré et j'avais hâte de découvrir le fin mot de l'histoire. le suspense psychologique est entretenu brillamment et Julie Zeh pose la question existentielle de savoir si nos vies sont prédéterminées dès l'enfance ou si c'est nous qui décidons de notre bonheur.
Lecture en demi teinte mais tout de même une surprenante découverte que cette auteure allemande.
Envie d'en lire plus, ce qui est bon signe.
Traduit par Rose Labourie
Avis d'Explorateur de la rentrée littéraire 2019
Henning, jeune père de Göttingen, est parti avec sa femme et ses deux jeunes enfants passer deux semaines de vacances de Noël à Lanzarote. Il en rêvait depuis longtemps. Il espère échapper aux angoisses qui hantent ses nuits.
Au matin du Nouvel An, il part faire une randonnée en vélo et en profite pour faire un point sur sa vie, son job à mi-temps qui lui permet de partager avec Theresa l’éducation des enfants, et de réfléchir à sa propre enfance auprès d’une mère seule.
Cette ascension lui rend les muscles de plus en plus douloureux, au fur et à mesure qu’il s’approche du col. Il s’apprête à repartir, mais, sans carburant, ses muscles refusent de lui obéir. Il part explorer le village, suit une rue qu’il semble reconnaître alors qu’il n’y est jamais venu, pousse la porte d’un portail en fer forgé, espérant pouvoir trouver de quoi boire et manger.
Là, le roman, et la vie d’Henning basculent. Le lieu, les odeurs des plantes vont le replonger dans un moment traumatique de son enfance, que sa famille a préféré oublier et n’a jamais plus évoqué. Moment crucial dans la vie d’un enfant et qui hante encore sa mémoire.
J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman aux deux parties qui semblent opposées : le bilan d’un trentenaire épuisé contre le récit d’un enfant de quatre ans qui doit accomplir des tâches bien trop compliquées. Le récit de l’enfant éclaire la vie de l’adulte et va lui permettre de reprendre plus sereinement le cours de sa vie.
Un court roman, bien dense cependant, qui m’a donné envie de découvrir d’autres livres de cet auteur
Henning a organisé les vacances de Noël pour son épouse et leurs deux jeunes enfants sur l’île de Lanzarote. Le jour du nouvel an, il part seul à vélo. Malgré le vent et le terrain accidenté, il continue sa course et c’est l’occasion pour lui de tenter de faire le point. Son couple bat de l’aile et Henning est empêtré dans son quotidien. En proie à des crises d’angoisse dont il ne connaît pas l’origine, il doute de lui, de l’amour de son épouse et de son rôle de père. Épuisé et assoiffé, il atteint un col avec la curieuse sensation de connaître déjà ce lieu.
Beaucoup de questions sont en suspense : pourquoi Henning souffre-t-il de crises de panique ? comment se fait-il qu’en n’ayant jamais mis les pieds sur cette île il ressente une sensation étrange ? Juli Zeh détaille la psychologie d’Henning et radiographie le couple tout comme le noyau familial. C’est très bien vu avec des petits détails qui font mouche. Les explications se dessinent lentement, émergent de quelques jours vécus par Henning quand il était enfant. L’auteure nous immerge dans les souvenirs d’Henning. Elle nous fait revivre avec beaucoup de réalisme cette période à l’origine d’un traumatisme enfoui au plus profond de sa mémoire d’enfant. J’ai été bousculée, déconcertée ce moment de l’histoire. Mais il faut attendre les toutes dernières pages pour que toute la lumière se fasse entre les souvenirs tronqués et fasse la part de la culpabilité, pour qu’Henning puisse enfin aller de l’avant.
Malgré ce bémol et une fin trop rapide pour moi (il m’a manqué quelques pages supplémentaires et je suis restée un peu sur ma faim) ce roman mené à la manière d’un thriller a de nombreux atouts. Avec une écriture concise, Juli Zeh s’attache à la psychologie de ses personnages, à leurs zones d’ombre refoulées et aux blessures invisibles.
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