"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un frère et une soeur vivent reclus depuis des années dans leur maison familiale, qu'ils ont baptisée « Notre château ». Seule la visite hebdomadaire du frère à la librairie du centre ville fait exception à leur isolement volontaire. Et c'est au cours de l'une ces sorties rituelles qu'il aperçoit un jour, stupéfait, sa soeur dans un bus de la ligne 39. C'est inexplicable, il ne peut se l'expliquer. Le cocon protecteur dans lequel ils se sont enfermés depuis vingt ans commence à se fissurer.
Etrange. Ce roman est étrange. Il est étrange que ce roman soit étrange. Vraiment étrange.
Cette phrase vous interpelle, vous interloque ? Certes. Mais toute la narration de ce drôle de roman est ainsi, construite de mots qui se répètent, s'entremêlent, s'inversent. Étrange. Comme cette obsession pour "le bus n°39 qui va de la gare à la Cité des 3 Fontaines, en passant par l'Hôtel de Ville"...
Un roman lancinant, supposé gothique (mais certes pas à la manière de ceux de Carlos Luis Zafon) dont je n'ai malheureusement pas saisi la portée, peut-être pas compris le sens ou les choses cachées (sauf le dernier "chapitre" de quelques lignes ?).
Etrange. Et finalement, c'est parfois assez sympa de sortir de sa zone de confort et d'être un peu perdue à cause d'un bouquin. Et de conclure sur la série de photos en fin de volume qui interrogent. Etrange.
Notre château : la demeure où vivent Octave et Véra depuis la mort de leurs parents.
Lieu clos où la vie ronronne depuis 20 ans jusqu’à ce que l’inattendu survienne.
L’écriture d’Emmanuel Régniez est lancinante, étouffante.
L’atmosphère du livre est lancinante, étouffante.
Et j’ai étouffé !
Dès les premières phrases du roman, j’ai essayé de comprendre, de décrypter l’à-peine dit, en sachant que l’auteur jouait avec le lecteur.
Notre château, abri d’une relation incestueuse, hôpital psychiatrique, fantasme ? J’ai essayé de démêler le vrai de l’inventer. Et je me suis lassée, perdue dans les conjectures.
Les photos de la fin du livre n’ont fait qu’épaissir ma perplexité.
Je ne suis pas lectrice du fantastique ou du gothique. Je crois que je n’ai tout simplement pas respecté le pacte de lecture que l’auteur me tendait.
Et finalement, je n’ai ressenti aucune émotion, juste un certain plaisir intellectuel au cours d'une lecture que j’oublierai très vite.
Octave et Véra, frère et soeur vivent enfermés dans "Notre Maison" suite au décès de leurs père et mère. Ils y vivent totalement reclus, isolés et se suffisent à eux mêmes. Seul Octave en sort 1 fois par semaine pour faire le stock de livres. Mais le 31 mars, il voit Véra dans un bus, elle qui ne sort jamais!!! Toute une série d'evenements plus surprenants les uns que les autres vont se produit-re ébranlant ce monde rempli d'habitudes et de repères.
Roman quelque peu dérangeant, étrange et un peu glaçant. On pénètre dans ce huis clos à petits pas, de peur de déranger ce couple atypique. Divers événements surnaturels (selon Octave) vont se succéder perturbant Octave et le lecteur...
Je ne m'attendais pas à une telle fin, mais elle reste plausible. Ecriture soignée, précise. ce genre de roman n'est pas des mes habitudes, mais j'ai apprécié cette découverte littéraire.
La couverture...elle paraît étrange, particulière et donner envie ou non de plonger dans le livre. J'ai franchi le cap et je suis rentrée dedans.
Je suis arrivée d'un seul coup dans le quotidien de deux personnes qui ne cherchent pas du tout à sortir de leur isolement, ils sont bien ainsi ! Leurs habitudes sont tellement bien rodées que rien ne peut changer.
Pourtant un grain de sable, aussi banal qu'un bus, va enrayer la machine. Et là, catastrophe car toutes les certitudes, les rituels, la confiance mutuelle vont en prendre un coup et la vie, leur vie va changer, forcément !!!
Ce livre est particulier et énigmatique, mais il est mordant et attirant. La construction des chapitres, la répétition, les sentiments, le mélange entre le réel et le rêve.
On ne sait pas pourquoi l'action est toujours dans le château, pourquoi ne sortent-ils pas du tout, pourquoi ils sont si pâles ?
Dès le départ, on se demande où veut en venir l'auteur car il commence avec une phrase et celle-ci se répète plusieurs fois. Bizarre !
Et puis en fait c'est ce que j'ai beaucoup aimé car il y a du rythme et de la force dans ce premier roman. Même si par moment ce récit semble conter une vie irréelle, on s'y sent bien. Et la fin m'a laissée un peu sur ma faim ! Je n'avais pas spécialement envie de quitter cette lecture.
Comme quoi, une fois de plus, le contenant c'est bien, le contenu c'est mieux !
L'étrange nous saisit dès les premières pages, là où débute le livre alors que l'histoire n'est pas commencée. Une portée de notes, comme une mélodie qui nous poursuivra tout au long de la lecture, que l'on entendra comme l'écho lointain d'une musique dans chaque pièce de ce château.
Le château c'est cette grande maison où vivent Octave, le narrateur, et sa soeur Véra, retirés du monde, uniquement occupés l'un de l'autre et de leurs lectures. Chaque jeudi Octave se rend en ville pour se fournir en livres. Le jeudi 31 mars à 14h32, il aperçoit sa "soeur dans le bus 39 qui va de la Gare à la Cité des 3 Fontaines, en passant par l'Hôtel de Ville." Alors qu'il attend le bus n°35, il voit sa "soeur qui ne prend jamais le bus, qui n'a jamais pris le bus, qui ne prendra sans doute jamais le bus de sa vie". Il la voit, à 14h32, dans le bus n°39.
Mais est-ce bien sa soeur ? Est-ce bien le bus 39 qui va de la Gare à la Cité des 3 Fontaines en passant par l'Hôtel de Ville ? De retour au château, il retrouve Véra qui lui dit n'être pas sortie. Véra ne sort plus jamais depuis vingt ans, depuis la mort de leurs parents dans un accident de voiture. Et Véra lui affirme qu'il ne peut s'agir du bus n°39. Véra brutalement jette le doute sur tout ce que voit Octave, et, par rebond, sur tout ce qu'il raconte, donc sur toute l'histoire, donc sur tout ce que lit le lecteur.... Le lecteur qui ne sait plus à qui faire confiance.
Ce château est-il bien un château ou une construction imaginaire de l'esprit dérangé d'Octave ? Ou encore la métaphore de la relation incestueuse entre Véra et lui ? Ou un hôpital psychiatrique où Octave est enfermé ? Qui est vivant ? Qui est mort ? Qui est fou ?
Octave narre son histoire de manière obsessionnelle, en litanies répétitives qui créent une nasse, une toile d'araignée labyrinthique où semble être emprisonné son esprit.
L'intertextualité du roman nous incite à l'interpréter comme un hommage aux romans gothiques du XIXème siècle. De ces romans qui nous laissent perplexes, intrigués devant l'absence de réponse et devant cette "inquiétante étrangeté" freudienne reprise par la littérature fantastique. Ce sont peut-être les photos de Thomas Eakins, placées en fin d'ouvrage qui nous apportent une possible clé d'interprétation. Sorties du contexte du roman d'Emmanuel Régniez, elles ne montrent que des portraits et des scènes quotidiennes de la fin du XIXème siècle. Mais placées à cet endroit, tout se passe comme s'il y avait contamination mutuelle : elles nous apparaissent nimbées de l'atmosphère mystérieuse que le roman fait rejaillir sur elles...
Si bien que j'ai lu "Notre château" comme un habile exercice de style, très bien mené et écrit, qui instaure une complicité avec le lecteur consentant. Un jeu intellectuel intéressant mais sans réel enjeu finalement.
Octave et sa sœur Véra vivent dans une grande maison qu’ils appellent « Notre château ». Ils en ont hérité, il y a vingt ans, à la mort de leurs parents et depuis vingt ans y habitent sans jamais en sortir. « Cela fait vingt ans que ma sœur et moi habitons cette grande, si grande, et belle, si belle maison. Si grande et si belle que nous l’appelons Notre Château. » Cette vie de reclus est interrompue par la sortie hebdomadaire du jeudi chez son libraire faire provision de livres. C’est leur seule activité, leur seule passion et la bibliothèque du château, leur maison. Ils vivent une sorte de routine, comme un vieux couple qu’ils sont.
Ce jeudi, Octave aperçoit sa sœur dans un bus à 14h32 exactement, dans le bus n°39. Or, sa sœur ne sort jamais et refuse de prendre le bus. Que se passe t-il, quelle est cette cachotterie ? Cette vision est la première lézarde dans le mur qu’ils se sont construits après la mort de leurs parents dans un accident de voiture.
Ils n’ont pas d’amis, pas de connaissance, personne ne vient sonner à leur porte. Un autre jour, « A 11h03, précisément, on a sonné à la porte de Notre Château. Je suis allé ouvrir. Véra dormait.». Ce coup de sonnette est un pas de plus dans la tragédie.
Je n’en dirai pas plus pour ne pas dévoiler ce livre palpitant. Emmanuel Régniez joue avec le paranormal, le gothique. Par le martèlement, l’itération, il scande ses phrases, m’enroule dans son histoire, m’envoûte. Ce livre va crescendo. J’y avance en me posant plusieurs questions (qui auront leurs réponses au fil de ma lecture). Véra et Octave semblent être les prisonniers volontaires de cette maison où je me trouve prisonnière à mon tour. Une écriture maîtrisée, jouissive pour un tourbillon ou une descente vertigineuse. Une superbe lecture, un régal. . Les photos en fin de livre ajoute au mystère N’hésitez pas, entrez dans leur Château.
Un bel objet que ce livre. Une nouvelle belle découverte des Editions du Tripode qui chouchoutent leurs lecteurs
Voici une drôle d'histoire en huis clos qui se déroule sur deux jours du jeudi 31 mars à 14h32 au samedi 2 avril à 11h03.
Le jeudi 31 mars à 14h32, le narrateur Octave aperçoit sa sœur dans un bus de la ligne 39. Cela le bouleverse car lui et sa sœur Véra vivent, coupés de tout, retirés du monde, dans un Château dont ils ne sortent jamais, Octave sort seulement le jeudi pour acheter des livres. Octave et Véra vivent l'un pour l'autre et forment un couple fusionnel et incestueux depuis la mort de leurs parents dans un accident de voiture, 20 ans plus tôt.
A partir de là, son monde vacille, le monde qui l'entoure devient étrange, il voit des fantômes, du sang coule des rideaux... Jusqu'au samedi 2 avril à 11h03 où ils vont recevoir une visite, alors que personne ne vient jamais au Château.
Octave et Véra ont une énorme Bibliothèque dans leur Château et sont passionnés de lecture, ce qui fournit l'occasion à l'auteur de livrer de jolis passages sur les livres et la lecture.
"Une maison qui contient beaucoup de livres est une maison ouverte au monde, est une maison qui laisse entrer le monde. Chaque livre qui entre est un fragment du monde extérieur et, tel un puzzle, quand nous posons ensuite le livre dans les rayons de Notre Bibliothèque, nous recomposons le monde, un monde à notre image, à notre pensée."
"C'est difficile de ranger une bibliothèque. Quel ordre choisir? Comment faire pour s'y retrouver? Comment faire pour que les livres vivent bien ensemble? Peut-on séparer certains titres d'un même auteur? Peut-on mettre sur la même rangée de bibliothèque tel ou tel auteur ensemble? Qui doit être à la portée des yeux? Qui doit être à la portée de la main? Qui peut être caché? Qui doit être caché? C'est un art que celui de ranger une bibliothèque."
Une histoire de mondes parallèles écrite dans un style lancinant, répétitif qui engendre une belle montée en puissance de la tension.
Un roman fantastique, gothique bien loin de mes lectures habituelles et qui me confirme que ce genre de lecture n'est décidément pas pour moi qui suis sans doute trop rationnelle.
Un livre vers lequel je ne serai certainement pas allée sans les 68 premières fois mais c'est aussi un des intérêts de cette aventure de nous emmener hors de notre zone de confort.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/05/notre-chateau-demmanuel-regniez.html
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2016/06/07/33916244.html
« Je ne disais rien. On ne dit pas toujours ce qu'on pense. Je ne sais même pas si l'on dit jamais ce que l'on pense. En tout cas, depuis 11h04, je ne disais plus ce que je pensais. Et je n'allais pas dire à ma sœur ce que je pensais. Pas simplement une histoire de vérité. De quatre vérités. Ça, on se les était balancées il y a longtemps, il y a vingt ans. Recommencer ? Non merci. Nous n'allons plus changer. Pas à nos âges. Pas avec nos parcours. Pas avec les vies que nous menions désormais. Même si je ne sais rien de sa vie à ma sœur, que je ne veux rien en savoir. Nous n'allons plus changer, j'en ai bien peur – en fait non, je n'ai pas peur. De quoi aurais-je peur ? En quoi et comment ma sœur peut-elle me faire peur ? Il y a vingt ans, oui, peut-être me faisait-elle peur. Oui. Mais aujourd'hui ? Aujourd'hui je ne suis plus seul, que j'ai Notre Château avec moi, avec nous. Je sais que je peux résister à tout, que je peux résister à ma sœur. Je sais que je n'aurai plus peur – jamais. Tant que je serai dans Notre Château. Tant que je serai Notre Château. »
Octave et Véra sont frère et sœur. Ils vivent ensemble, comme un vieux couple, depuis plus de vingt ans dans leur « Château », entourés de livres.
Le jeudi 31 mars à 14h32, la vie d'Octave bascule car il voit Véra prendre le bus n°39 alors qu'elle ne le prend jamais. Elle déteste aller en ville. Elle déteste le bus. Cette vision, que sa sœur conteste, perturbe leur routine dans ce « Château » dont on ne sait s'il est un refuge ou digne d'un manoir hanté. Le doute et l'inquiétude s'installent chez les personnages mais aussi chez le lecteur qui se demande qui sont ces drôles de personnages incestueux et pourquoi ils vivent en reclus dans leur « Château ». L'arrivée d'un troisième protagoniste entretient le suspense et le sentiment de malaise.
Un bien étrange premier roman pour Emmanuel Régniez qui signe un livre dans la droite lignée de la littérature gothique. On ne peut que penser aux nouvelles d'Edgar Allan Poe ou au Tour d'écrou de Henry James. L'atmosphère inquiétante est entretenue par une écriture faite de répétitions et par l'insertion en épilogue de photographies de Thomas Eakins.
Un roman dérangeant, qui met mal à l'aise et dont on ressort sans savoir finalement si on aime ou pas tellement il est particulier, déconcertant. Une belle découverte cependant. Je ne sais pas si l'auteur compte garder cette singularité gothique mais si c'est le cas, je suivrais cela avec attention et curiosité.
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