« Regarde, Christophe, il a neigé... Ma soeur a pris ma main et l'a gardée dans la sienne. Nous sommes restés collés à la vitre, ivres de surprise, riant de retenir notre respiration. Nous étions frissonnants, les flocons voletaient de tous côtés, couvrant les toits et les mansardes, les arbres du square... ».
C'est Noël et il neige à Versailles, comme chaque année. Le jeune garçon marche rue de la Paroisse avec sa soeur et ses parents enlacés, à la recherche de cadeaux et sous les lumières vives. Plus tard, il frôlera les grilles dorées, cherchant aux vitres du château la silhouette d'un petit roi. La neige fait de nous des enfants. Place Hoche, un général mal-aimé tourne le dos à l'église. Du Trianon couvert de neige, en pleine nuit, semble s'échapper une musique lancinante qui effraie la soeur et le frère. Et qui est cette patineuse rouge et élancée, sur la glace, qui fait des signes au jeune homme ? Ainsi vont les souvenirs, féériques et tendres, jusqu'aux premières soirées dans les demeures de la ville...
Dans la tradition des plus beaux contes de Noël, Christophe Bataille nous offre un court paradis, qui semble s'échapper aussi vite que la neige fond entre nos mains. Après La Brûlure, où la chaleur de l'été défiait la vie, Noël à Versailles éveille en tout lecteur les charmes de l'enfance, au pied du sapin ou dans les allées blanchies du parc. Et si la neige s'était réfugiée en ce conte inoubliable ?
Un court roman intemporel, comme une ballade composée sur des souvenirs de neige et d’enfance !
Un Noël, des Noël où la seule chose immuable est le château de Versailles qui scintillait et devenait un château de Princesse, avec ses mystères et son Grand Canal gelé, si tentant pour des enfants !
La plume de Christophe Bataille se fait légère et caresse cette promesse de bonheur qu’attendaient Anne et Christophe peu avant Noël l’arrivée de la neige ! Les traces imprimées dans le blanc immaculé, le silence feutré du site désert et l’imagination de deux enfants m’ont emmenée dans le passé où le Noël était enneigé et l'espace devenait féérique !
Une charmante lecture, onirique et poétique qui rend l’âme légère !
#NoëlàVersailles #NetGalleyFrance
Christophe Bataille, lorsqu'il n'écrit pas à deux voix, nous donne des textes brefs avec une densité rare.
Ici encore c'est court, très court,... mais écrit avec d'autres ... qu'il cite à la fin : Ronsard, Giraudoux, Eliade, Althusser, Furet, Capote, ... et qui m'ont lamentablement échappés à la première lecture !
Du coup le texte prend un autre regard alors que l'assemblage paraissait un peu "gentilé" : une sœur, une inconnue, la famille, des enfants, ... et bien sûr Versailles, son château, son histoire, l'Histoire, ...
En fait, ce livre où Bataille met Christophe en scène, est un conte, le conte de tranches de vie ; et surtout de la légèreté de la neige qui est la vraie héroïne, la lumière de l'enfance :
- " ... je salue ma seule déesse, la neige" p 57
- " Et vous, vous qui ne voyez plus beaucoup la neige, et ne verrez jamais le Grand Canal gelé, pensez à l'enfance, pensez aux contes, c'est là que la neige s'est réfugiée" p 59
- "Newton s'est trompé pour la neige, il faut des exceptions dans la nature." p 33
- " La neige est l'enfance d'un rêve" p 14
Nota : ce livre est dédié "Aux enfants"
C'était peut être cela l'ambiguïté de ma lecture qui a commencé de façon un peu mécanique avec des attentes trompeuses (et des interrogations, pour ne pas dire des incompréhensions) ; et rapidement se laisser revenir vers l'enfance, savoir être un enfant et laisser remonter les souvenirs avec la neige qui volette et vous rend léger, qui se densifie et vous protège.
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