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je n'y ai pas trouvé d'intérêt, je me suis ennuyée
Un livre, deux nouvelles.
Une écriture poétique qui envoûte. Un univers qui se donne à découvrir et nous incite à nous plonger dans un bain de nature.
La deuxième qui donne son titre au recueil m’a fait forte impression. L’univers de Thad en relation avec la nature et avec l’eau, la manière dont il s’y immerge, dont il s’en imprègne. Thad est à l’âge des choix et ceux-ci ne sont guère faciles. Plongée en apnée dans cet univers onirique et animiste, teinté de poésie et où l’homme est en relation constante avec la nature. Un régal. Ce récit m’a emmenée loin, très loin…
Le 1er récit, « Au pays du sans-pareil » ne m’avait pas laissé une empreinte aussi forte. Clive, le personnage principal, la soixantaine, dresse un bilan de sa vie lors d’un retour dans la maison familiale…les mêmes thèmes traversent ce récit et « nageur de rivière », les choix que l’on a à faire, leurs incidences sur nos vies, comment construire sa vie, être soi, ne pas se trahir…
Je referme l’ouvrage en gardant les images et les sensations du « nageur de rivière », les retrouverai-je dans mes rêves cette nuit ?
Nageur de rivière est composé de deux novellas : Au pays du sans-pareil et Nageur de rivière qui donne son nom à l'ouvrage.
Au pays du sans-pareil
Clive, la soixantaine, ancien artiste peintre converti en expert et professeur en histoire de l'art retourne dans sa campagne natale pour s'occuper de sa mère passionnée d'ornithologie, pendant que sa soeur part faire le tour de l'Europe. Ce retour aux sources va être l'occasion pour ce bourgeois revenu de tout et n'ayant pas une haute opinion de l'art et de lui même de vivre une véritable renaissance, un bain de jouvence. Il va retrouver le contact avec la nature et les plaisir authentiques de la vie qu'il avait perdus dans sa vie citadine. Il va aussi retrouver son premier amour pour qui à sa grande surprise il ressent toujours un désir qu'il croyait éteint. Pendant ce séjour il va surtout se remettre à peindre, une activité dont il avait perdu le goût car il l'avait trop intellectualisée et qu'il était dégoûté par les compromissions nécessaires à la survie dans un monde de l'art marqué par le mercantilisme.
"Il se rappela avec un respect immodéré le plaisir grandissant qu'il prenait, à dix ans, en regardant des tableaux et en écoutant de la musique classique, l'absence de l'esprit dans cet amour nouveau. Comme il était merveilleux d'aimer une chose sans les compromis du langage."
"Septuagénaire décrépit, il créerait une série de tableaux purement abstraits sur les phases de la lune, qui avaient dominé sa conscience tout en étant à peine observables à New York. Il avait toute raison de croire qu'il avait laissée langage et la pensée le trahir ; ce serait donc un immense soulagement de peindre et de renoncer au langage et à la pensée."
Nageur de rivière
Thad a vécu toute sa jeune vie dans une ferme située sur une île posée au milieu d'une rivière. Elevé en partie partie par une vieille indienne très proche de sa famille, il a été bercé par les légendes indiennes. Dès son plus jeune âge il a été attiré par l'eau qui l'entourait. Très vite il est devenu un nageur infatigable parcourant de longues distances. Un jour alors qu'il nageait sous l'eau il fit la rencontre de bébés aquatiques. Ces bébés aquatiques seraient la réincarnation des enfants mort-nés ou en bas âges selon les légendes indiennes. Fasciné par cette rencontre il hésite entre le fait de taire ce secret ou de le révéler à la communauté scientifique. Lors de ses voyages à la nage il fait la rencontre d'Emily, la fille d'un magnat de Chicago qui lui propose une vie facile. Attaché à sa vie campagnarde marquée par l'effort et à son contact charnel avec la rivière, il hésitera alors entre les possibilités que lui offre l'argent d'Emily et une vie plus âpre mais indépendante.
"Si les esprits aquatiques existaient pour de bon, ils exerçaient une forte emprise sur lui, un peu comme l'amour sur les jeunes hommes, une espèce de maladie obsessionnelle."
"Le jeune et brillant professeur de Michigan State avait déclaré que les poètes et les romanciers faisaient la putain pour le langage, qu'ils auraient donné n'importe quoi en échange d'une bonne page. Thad acceptait volontiers l'idée de faire la putain pour nager, la seule activité qui lui procurait un plaisir absolu et la sensation d'appartenir corps et âme à la terre, surtout quand il nageait dans des rivières ou des fleuves dont le courant enveloppait son corps et l'emportait à son rythme."
Dans ces deux novellas Harrison fait l'éloge de la vie simple, de la vie au contact de la nature, une vie faite de simplicité, par opposition à la vie en ville corrompue par l'argent, la consommation, les plaisirs faciles mais éphémères. C'est par le contact avec la nature que nos deux personnages donnent un sens à leur vie. Deux très beaux textes servis par une plume poétique et sincère. Harrison est un conteur admirable.
On retrouve ici toute la belle écriture de Jim HARRISON. Un style incomparable entre poésie et réalité brute. Les sentiments sont dépeints sans détours de manière à nous faire prendre conscience de l'importance de chaque instant. Un oiseau, une fleur, une main posée avec pudeur ou un verre de vin qui réchauffe après l'effort. Un magnifique écrivain qui ne cesse de nous enchanter tout en secouant nos esprits frileux.
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