Des autrices d'exception, talents confirmés ou révélations...
Oui, c'est un livre d'une parfaite justesse.
Hiver 56, François a 22 ans quand un accident le prive de ses bras. Bien au-delà de l'effroi, ce livre puissant raconte le combat de ce garçon, sa force et ses difficultés pour réintégrer non pas sa vie, mais une autre vie. Jusqu'au jour où, par-delà la vitre d'un aquarium, une murène lui réinvente un avenir et va lui ouvrir les portes d'une aventure singulière : les balbutiements du handisport.
Des autrices d'exception, talents confirmés ou révélations...
Ils sont passionnés et enthousiastes , voici leurs 10 romans favoris de la rentrée
Près de 100 auteurs sont attendus pour la 4e édition de ce rendez-vous gratuit et ouvert à tous
Un très beau livre sur le handicap. Valentine Goby nous permet de suivre François, un jeune homme d’une vingtaine d’années, qui dès le début du livre subit un grave accident. Grâce à une écriture sensible et délicate, nous suivons les différentes épreuves que va traverser François et que vont traverser aussi ses proches : l’annonce à la famille, sa propre acceptation , l’évolution de son quotidien, les réactions des autres. On se questionne aussi dans ce livre sur le sens de la vie ainsi que sur le rapport au corps. Un coup de coeur!
En 1956, un accident laisse François pour mort. Contre toute attente et après un long comas, le jeune homme de vingt-deux ans survit. Mais il est grièvement brûlé et a dû être désarticulé des deux épaules. A la torture de la douleur s’ajoute celle d’une vie à réinventer, malgré le refus de soi et le regard d’autrui, dans l’humiliation de la dépendance et de mille renoncements quotidiens. A cette époque, les possibilités d’appareillage sont extrêmement limitées pour son cas. C’est dans le sport, plus précisément la natation, que François va progressivement retrouver l’estime de soi et le goût de vivre.
Le sujet est grave et ne peut laisser de marbre. Symbolisé avec force par l’image du mannequin Stockman sans épaules, le thème de l’infirmité physique est ici exploré posément et sans pathos, au travers d’un personnage fictif d’un parfait réalisme et d’une lumineuse humanité. Ce livre est d’abord le portrait bouleversant, tout en nuances et sans la moindre complaisance, d’un être dépossédé de ce qui faisait sa vie, son identité sociale et sa dignité humaine, en même temps que de son intégrité corporelle et de ses capacités physiques. Infirme, François sort de la sphère qui était la sienne, pour se retrouver marginalisé sur un bas-côté de la vie. A peine s’il se sent encore considéré comme un humain à part entière, tant seule sa différence tend à le définir dans les regards portés sur lui.
Lorsque François se met en tête d’apprendre à nager sans bras à la fin des années cinquante, personne n’imagine alors que le sport, la compétition et l’exploit puissent être du ressort de personnes estropiées. Son parcours du combattant est l’occasion de retracer l’émergence du handisport et la création des jeux paralympiques, dans une intéressante rétrospective historique qui fait prendre conscience du chemin parcouru depuis. C’est d’ailleurs la médaille d’or et le record mondial du nageur chinois sans bras Tao Zheng, en 2016, qui a servi de déclic à l’écriture de ce roman, clairement sous-tendu par une documentation approfondie.
Ce livre plein d’empathie et d’une grande beauté d’écriture est un magnifique hommage à toutes les personnes souffrant d’infirmités et aux extraordinaires capacités de résilience dont l’espèce humaine sait faire preuve. Si la science n’a pas fini de faire progresser chirurgie et appareillages, du chemin peut aussi être encore parcouru dans l’acceptation et l’oubli de la différence. Alors que la malchance ou la fatalité contraignent certains d’entre nous à faire face au handicap ou à l’infirmité, l’obstacle supplémentaire de la discrimination et de la dévalorisation ne devrait jamais venir alourdir le destin.
Oui, c'est un livre d'une parfaite justesse.
j'ai beaucoup aimé ce roman plein d'empathie et sans mièvrerie
François, 22 ans, promis à un bel avenir avec son amour et l'atelier de couture de la famille, se voir amputé des 2 bras suite à un accident malheureux. Il va lui falloir accepter, reprendre gout à la vie. Difficile jusqu'à ce qu'il entre dans un groupe de mutilés de guerre.
Houa quel roman ! Quelle force de vie. Après cette accident et le suivi de cette remontée, sans grand espoir, on voit François reprendre vie, une nouvelle vie puisque rien de ce qu'il avait prévu avant son accident ne sera désormais possible.
Une fois de plus Valentine Goby mêle la petite et la grande histoire, celle d'un mutilé avec la naissance des handisports. D'une écriture fine et sans fioriture, elle sait décrire l'attente, des doutes des médecins, les inquiétudes de la famille, l'esprit et le surine sans faille de la soeur, les états d'âme de François, les rencontres, la vie qui se reconstruit. Passionnant roman, aussi fort de Kinderzimmer.
1956, un jeune homme est gravement électrocuté, mais il survit. Valentine Goby nous raconte sa reconstruction physique et psychologique après son amputation des deux bras, l'acceptation de son nouveau corps et de la vie qui va en découler. Un livre extrêmement bien écrit, très touchant.
L’histoire, qui se déroule dans les Ardennes, est celle d’un jeune homme de 22 ans, François, qui, à la suite d’une grave électrocution, devient handicapé.
Au début, les médecins ne croient pas à sa survie tant ses plaies sont graves. Mais François va vivre. Bien sûr, sa vie ne sera plus la même, il devra renoncer à l’amour, apprendre à retrouver l’autonomie malgré l’absence de ses bras.
C’est en voyant une murène dans un aquarium qu’il veut apprendre à nager avec la même aisance que ce poisson. Lui, qui se sent monstrueux comme la murène, va acquérir la grâce et la rapidité dans l’eau, cet élément liquide qui le transforme et le rend plus fort.
A travers ce combat pour devenir champion de natation, l’auteure raconte aussi les débuts de s jeux paralympiques.
C’est une belle histoire de résilience et de courage, un récit difficile aussi car Valentine Goby ne tait rien des souffrances endurées par son héros. Comment peut-on se réparer après une telle tragédie ? comment envisager la vie sans faire pitié ? L’auteure parvient, sans tomber dans le pathos, à nous passionner pour la nouvelle naissance de ce jeune handicapé.
Son écriture limpide et dense, prend parfois des accents poétiques et la lecture de ce roman singulier est passionnante.
J'ai refermé ce livre avec des larmes d'émotion dans les yeux.
C'est une très belle histoire que celle du parcours de François, de sa famille et de ses amis.
J'ai aimé la façon dont Valentine Goby introduit cette histoire, comme une longue course hors d'haleine.
J'ai apprécié ses descriptions, notamment celles qui évoquent les émotions des personnages. J'y ai trouvé beaucoup de finesse. Enfin, la progression de l'histoire est étonnante et enthousiasmante. L'auteur évoque aussi bien le monde de la couture, la guerre d'Algérie que l'émergence du handisport. Ce dernier univers, et les personnalités qui ont oeuvré à son évolution valait bien que l'on lève subtilement le coin du rideau pour leur rendre un délicat hommage.
Une écriture qui ne peut pas laisser indifférent. Le sujet est difficile, l'auteure nous emmène dans la proche histoire du handicap (il y a peu de temps que le handicap est reconnu comme tel). Elle peut aussi nous malmener quelquefois. Dérangeant, ce roman est loin d'être léger. Je n'ai pas été complètement convaincue.
Chère Valentine Goby,
dès les premières lignes, “murène” nous éclate en pleine figure. Il y a le style, l’histoire comme autant de grenades qui nous explosent à la gueule. Nous voici déchiqueté, phagocyté, démembré…tiens, comme le héros de ce roman : François Sandre.
Plonger dans cet ouvrage n’est pas innocent. Il faut être prêt. Ça ne se lit pas à la légère. Car l’écriture ne l’est pas. Elle est chirurgicale. Rien n’est laissé au hasard. Il y a ici, exactitude, rigueur, dextérité, habilité, adresse, ingéniosité avec, dans ce monde de brutalités, une pincée de délicatesse et de tendresse (c’est votre touche. Je suis sûr que quelques enfants d’Hanoï gardent en souvenirs, la pétillante, joyeuse et souriante Valentine Goby).
Tout est raconté avec force et précision. C’est la classe de l’auteur(e), pardon de l’autrice car je sais que vous préférez ce terme. La force donc, d’être multiple. Je veux dire en cela qu’à travers les pages vous êtes tantôt spécialiste des amputations supérieures (au niveau de l’épaule), aide-soignante dans un centre de rééducation. L’un(e) des précurseurs des appareillages métalliques (extension des corps). Vous êtes maître-nageur(se) l’œil rivé au chronomètre, maître du temps et des performances. Vous nous racontez les balbutiements du sport paralympique. Il faut tout inventer (nous sommes dans les années 50). Les structures, les organisations, les entraînements, les règles. Ça devrait plaire à mon ami Michaël Jérémiaz. On ne doute pas à vous lire le travail fournit en amont pour un tel exercice. C’est évidemment bluffant.
Mais le travail ne suffit pas. Il faut l’étincelle, l’inspiration. Quelle douce idée vous avez eue de faire naître François dans un atelier de couture. Où sont désordonnés, mais debout, des mannequins “Stockman”. Ces semi-hommes, ces semi-formes. Immobiles et nus. François, votre personnage devient l’un deux. Un semi-homme, une semi-forme. Comme au royaume des doubles amputés des membres supérieurs, le manchot est Roi. Au royaume des mannequins “Stockman”, l’homme doué de paroles, de volonté, de convictions et de mobilité est Dieu.
Oui il faut se faire à l’idée que les membres ne repoussent pas. Qu’ici pas de bras, pas de chez soi. L’inévitable dépendance comme éternelle souffrance. Mais soit loué la résilience. Tiens me vient à l’esprit Philippe Croizon. Pourquoi “Murène” ? Parce que de l’animal disgracieux l’espoir est né. On ne répare pas les corps par le sport, l’on s’en sert de survivance. Pour François se sera donc la natation. Tu es venu des eaux, tu retourneras à l’eau. Matière liquide où les corps en parties “allégés”, semblent voler, comme en apesanteur. C’est sans doute apaisant, du moins je l’imagine.
Je le disais plus haut, il faut être prêt, car le récit touche à l’intime. Il nous pousse parfois dans nos retranchements. Nous sommes gênés. Il remet en cause, notre relation à l’invalidité. Et c’est tant mieux. Et à la fin ? A la fin il y a…le soleil levant !
Chère Valentine Goby, merci !
Sébastien Beaujault
“Murène”
Valentine Goby
Éditions Acte Sud
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