Choisissez, lisez et chroniquez des romans policiers !
Cloud n'est pas seulement un lieu de travail. C'est un lieu de vie.
Cloud est la solution à tous vos problèmes.
Paxton n'aurait jamais pensé se retrouver là, dans ce hall de gare désaffecté, face à cet écran chargé de lui faire passer un entretien pour intégrer le Cloud. Cloud, cette superstructure de la vente en ligne, devenue incontournable depuis que les dernières émeutes ont rendu les magasins infréquentables. Ironie du sort, la planche de salut de Paxton, et de millions d'autres, est aussi la boîte qui a coulé sa petite entreprise.
Zinnia, elle aussi, n'aurait jamais pensé mettre les pieds dans une unité MotherCloud. Mais son projet est bien différent ; une révolution est en marche dont elle est le bras armé. Pénétrer les murs du Cloud n'est qu'un premier pas pour infiltrer le système, pour détruire Gibson, son charismatique leader. Et Paxton pourrait l'y aider ; même si cela implique de le sacrifier...
Mais comment ébranler la bête ? Dans cet univers où tout est calculé, paramétré, surveillé, guidé, où l'humain et l'individu disparaissent au profit de la rentabilité, de la productivité, il est impossible de dévier, impossible de penser, impossible même de tuer.
Rendre le monde meilleur. Et si c'était possible ? Jusqu'où Cloud est-il prêt à aller pour servir sa propre utopie ? Où se logent ses failles ?
Choisissez, lisez et chroniquez des romans policiers !
Dans un monde pas si éloigné du notre, Gibson Wells règne sur The Cloud, un empire intégré qui livre ses produits par drones aux habitants effrayés de quitter leur domicile depuis les massacres du Black Friday.
Paxton, inventeur et petit patron ruiné, et Zinnia, mercenaire chargée d'une mission secrète, se croisent dans le bus qui les conduit à Mothercloud, l'entrepôt original où ils espèrent décrocher un job, et de ce fait, un toit, une nourriture des plus délectables et la sécurité de l'emploi s'ils conservent une notation suffisante.
A l'arrivée, chacun est doté d'un CloudBand, une montre-connectée-à-tout-faire : clé de porte d'entrée, d'ascenseur, moyen de paiement, accès aux transports en commun et surtout traceur d'activité et de notation.
On suit Zinnia devenue préparatrice de commandes, escalader les étagères sans harnais de sécurité qui la ralentit, pour déposer le plus vite possibles les objets les plus divers commandés par les clients.
On parcourt les allées de MotherCloud en compagnie de Paxton, agent de sécurité, qui traque les comportements déviants ...
Dans ce roman où la tension grandit à chaque chapitre, des souvenirs du 'Meilleur des Mondes', de 'Fahrenheit 451' et de 'La servante écarlate' me sont revenus en mémoire.
Dans un monde à l'abri des conditions climatiques extrêmes qui ravagent la planète, à l'abri des sursauts de violence qui dévastent les villes, loin des côtes submergées par la montée des eaux océaniques, MotherCloud offre des ressources en nourriture et eau suffisantes à tous ses employés ... alors qu'en est-il d'un peu, de toute la liberté perdue ?
La narration donne tour à tour la parole à Gibson, atteint d'un cancer en phase terminale, qui évoque tout ce qui a généré son désir de créer ce monde intégré protégé, à Paxton, l'employé modèle tenaillé par l'envie réfrénée de venger son rêve d'entrepreneur détruit par The Cloud, à Zinnia, qui cherchant à trouver le point faible du Cloud en découvrira la face cachée !
Un roman qui prend aux tripes, des personnages attachants auquel il est facile de s'identifier, une narration fluide.
Bref 544 pages que j'ai dévorées, savourées ... et dont le réalisme fait froid dans le dos !
Gibson Wells est le créateur et dirigeant de la plus grosse compagnie de commerce en ligne et de technologie Cloud du monde. En effet, après les massacres du Black Friday, il fallait à tout prix trouver une solution alternative. Mais voilà, ce géant de l’économie mondiale dont la fortune s’élève à plus de 300 milliards de dollars apprend qu’il est condamné et qu’il ne lui reste que très peu de temps à vivre. Il livre sur son blog son parcours, sa fierté, mais aussi ses doutes.
p. 15 : » Nous avons donné du travail aux gens. Nous leur avons donné accès à des biens abordables et aux services médicaux. Nous avons payé des milliards de dollars d’impôts. Nous avons été à la pointe de la réduction des émissions de carbone, ainsi que du développement de comportements et de technologies qui sauveront la planète. «
A l’origine de toute prise de contrôle d’un despote il y a toujours des motivations philanthropes…
Alors, désespérés par un taux de chômage croissant et pour ne pas mourir de faim, des cars entiers affluent quotidiennement vers les filiales de MotherCloud qui jonchent le pays. Après avoir franchi avec succès les tests d’embauche, Paxton découvre avec effroi son nouveau lieu de travail et de vie. Car tout est centralisé pour plus de contrôle. Une ville dans la ville.
p. 23 : » Comment résumer la partie » Expérience professionnelle » ? Il ne souhaitait ps s’étendre sur ce qu’il avait fait avant. Le concours de circonstances qui l’avait amené dans le théâtre décrépit de cette ville décrépite. Parce que le faire, ce serait raconter comment Cloud avait détruit sa vie. «
Quant à Zinnia, elle s’y infiltre pour d’obscurs motivations, bien décidée à découvrir ce qui se cache derrière ces façades et ces pratiques. Et pour ce faire, tous les moyens seront bons.
p. 495 : » N’oublie pas que ta liberté t’appartient jusqu’à ce que tu y renonces. «
Effroyable dystopie qui n’est bien sûr pas sans rappeler au lecteur l’influence grandissante et alarmante du géant au large sourire. Du même acabit que » 1984 » de George Orwell ou bien encore » La servante écarlate » de Margaret Atwood ce roman d’anticipation vous donnera quelques sueurs froides et une prise de conscience certaine. Le concept étant déjà créé on marche dans les pas des personnages du livre, en se demandant tout comme eux, à partir de quand peut-on perdre le contrôle de la situation.
https://missbook85.wordpress.com/2021/06/26/lentrepot/
Alors ça, dès le départ ça fait gros pamphlet anti-Amazon ! Tellement de similitudes !! Cela dit c'est pas pour me déplaire.
La description de MotherCloud, cette entité monstrueuse, fait froid dans le dos.
MotherCloud vous offre un emploi, un logement, un compte en banque, de quoi dépenser votre argent sur place, un système de santé, tout en fait, et tente de vous faire croire que c'est ça le bonheur. Il y a même un système de bons points et de mauvais points ?.
Vous y allez et vous vous faites vampiriser, de votre plein gré.
Ça ressemble tellement à ce qu'on a déjà, en juste un peu pire ; travailler pour consommer toujours plus, se retrouver dans le carcan des dettes, un gros cercle vicieux. Sauf que là, on pense même pour vous... et vous vivez sur place, sur votre lieu de travail. En prime vous avez l'obligation de porter une montre connectée ! MotherCloud n'ignore rien de tout vos faits et gestes, Niark, Niark !
Hauts les cœurs, on y est presque !
Ce roman donne la parole à Gibson, le fondateur de MotherCloud, qui se considère comme un bienfaiteur de l'humanité, toutefois avec des doutes car, condamné par le cancer il en vient à se poser des questions existentielles mais il est quand-même beaucoup dans le déni ;
Puis nous collons aux pas de :
- Paxton ruiné par Mothercloud et qui s'y fait embaucher, avec une idée en tête ;
- Zinnia mercenaire en infiltration sous couverture, dont le but est de percer les secrets de ce géant afin de le détruire.
C'est prenant dès les premières pages, et on a vraiment envie de savoir ce que ça donne, même si d'une certaine façon il n'y a qu'à regarder autour de soi pour savoir vers quoi on se dirige... entre Amazon ou nos téléphones qui nous pistent partout, Elon Musk qui est en train de mailler de satellites tout le tour de la planète et les différents gouvernements qui nous prennent pour des crétins décérébrés, veulent nous contrôler, nous priver de nos libertés ? et nous taper sur les doigts au moindre "faux pas".
Avec tout ça évidemment le traitement productiviste des salariés, des cadences infernales et pas la moindre considération pour quelque problème que ce soit, et toute la détresse et les brutalités en tout genre qui vont avec. C'est violent et révoltant.
D'ailleurs tout au long de l'histoire il est fait référence aux massacres du Black Friday sans en dire plus, ce qui bien sûr attise la curiosité.
C'est un regard sur notre consumérisme qui nous est proposé là, mais aussi sur la société hyper connectée et ses dérives qui nous pendent au nez, et que l'on refuse de voir ; sur cet asservissement qu'on plébiscite, croyant que c'est ça le bonheur ; sur la manière de manipuler les foules, leur laissant croire qu'il n'y a pas d'autre choix.
J'ai bien aimé, sans trouver ça palpitant. Mais je pense que c'est un roman qui continue d'agir un certain temps après l'avoir refermé et qui amène à une réflexion approfondie. C'est un regard intéressant sur nous-mêmes.
Impossible d’échapper à ce mot : Cloud, tout le monde en parle ! Ce nuage qui n’en est pas un vrai car cette masse est invisible mais pourtant en suspension au-dessus de nos têtes… Ce fameux nuage qui renferme toutes nos données et dont on ne sait pas comment elles sont traitées, exploitées… Joli terrain de jeu pour Rob Hart et son roman « MotherCloud », paru aux Editions Belfond en Mars 2020.
MotherCloud nous plonge au cœur de cette nouvelle société où les petites villes et les commerces indépendants ont été rayés de la carte (ou presque) au profit de cette grande famille créée de toutes pièces par Gibson, un idéaliste qui rêve d’un monde meilleur. Il nous partage son ambition, sous la forme de billets de blogs qu’il édite pour laisser une trace de son projet, lui qui combat un cancer et n’a plus que quelques semaines à vivre.
En parallèle, nous découvrons la vie intérieure du Cloud au travers de deux voix, deux personnages : Paxton et Zinnia. Paxton est un ancien chef d’entreprise qui a dû baisser le rideau et renoncer à son produit, Perfect Egg, suite à la pression constante de MotherCloud pour réduire ses coûts. Zinnia est une jeune femme mystérieuse, belle, envoyée pour infiltrer le Cloud. Tous deux s’apprêtent à intégrer l’un des complexes MotherCloud, une sorte de bulle sous laquelle le climat est clément (climatisé), où la vie est rythmée par la couleur de votre polo (signe distinctif de votre rôle dans cette société) et où votre montre est votre sésame. A partir de maintenant, bienvenue dans le monde 2.0 : vous vivrez Cloud, vous mangerez Cloud, vous respirerez Cloud ! Trois personnages principaux, trois destins liés…
Un livre qui nous happe, qui nous fait voir la face cachée de cette vie 2.0 : tout semble parfait de l’extérieur…tout pourrait l’être si vous vous fondez dans la masse, si vous ne vous rebellez pas…
Un livre troublant. L’auteur nous propose une dystopie, même si cette fiction semble bien plus proche de nous, de notre réalité et de la progression des Big Five (GAFAM) dans notre quotidien, spécialement pendant cette période de confinement. Lecture de circonstances du coup qui fait réfléchir à notre modèle économique, nos habitudes, nos priorités…et surtout sur ce monde que nous voulons pour l’après-confinement !
Gibson vous dira que « le marché décide » aussi, à nous de prendre le pouvoir et d’imposer notre vision, nos choix. Evitons de devenir un algorithme, refusons de devenir des robots, exprimons-nous, exprimons nos sentiments, prouvons à ces organisations que l’argent et performance ne sont pas les mots clés de notre bonheur !
L’hommage assumé à « 1984 », « Farhenheit 451 » et « la servante écarlate » ravira les lecteurs des dystopies de ce genre.
Dans un futur très proche, une société à l’image d’Amazon représente un eldorado pour de nombreux chômeurs qui sont les dommages collatéraux précisément de ce nouveau modèle économique. Cette société affichant une image d’entreprise propre et moderne, au service du consommateur, livre via des drones tout ce dont l’humain moyen a besoin. Au point que certaines villes sont délaissées, les commerce ayant fermés, et que les victimes de cette évolution économique cherchent à travailler pour ces « Mother Cloud » existant un peu partout dans le pays. Car les salariés vivent précisément sur leur lieu de travail et portent une montre permettant de les pister et régentant leur vie –jusqu’à l’ouverture des portes et le paiement de leurs achats. On est presque surpris de les voir utiliser leur propre portable sur les sites et d’avoir encore des liens avec l’extérieur tellement on intègre ces codes d’une vie sous surveillance.
Nous découvrons ce cauchemar orwellien grâce à 3 narrateurs : le créateur de ces unités, Gibson, et deux employés ayant intégré le même centre avec des objectifs pouvant sembler différents mais dont les destins vont se rejoindre. Zinnia a été missionnée pour faire vaciller cet empire et Paxton est un entrepreneur ruiné à cause de son nouvel employeur.
C’est une critique d’un cadre de travail oppressant, des nouvelles mesures de contrôle via le bon vouloir au final des personnes et le fait de laisser les principes du marché guider les choix de vie, notamment sur les ouvrages à disposition. Ce qui met notamment en lumière l’apathie des consommateurs qui finalement aliment cette machine infernale.
L’auteur nous présente un futur aseptisé au cadre de vie limité aux stations de tramway du MotehrCloud, avec des appartements miniatures et un travail épuisant rappelant les entrepôts d’Amazon.
Bref un couloir de la mort où l’on porte de jolis polos de couleur avec l’accès à tous les biens de consommation librement choisis.
Un bon roman d’anticipation sur la liberté de choisir une société qui ne serait pas guidée uniquement par la rentabilité et doit être l’affaire de tous.
Imaginez un monde futur, pas très lointain, où une certaine entreprise appelée MotherCloud serait la seule ou presque à embaucher, ou du moins offrir une vie convenable à ses salariés. Vraiment ???? Alors que la Terre a entamé son déclin à coups de montées des hauts et de températures élevées, à cause de qui on se le demande..., MotherCloud apparentée à demi-mot à nos GAFA actuels est plus qu'une entreprise, c'est une famille. Enfin, pour celles et ceux qui y adhèrent. Mais, ont-ils vraiment le choix ? Dans un monde où le capitalisme et le consumérisme sont à leur paroxysme, Rob Hart apporte à travers MotherCloud, son premier roman, un regard critique et acerbe sur la politique entrepreneuriale et salariale. Anxiogène à l'instar des récits de Margaret Atwood ou de George Orwell, ce livre est toutefois à placer un cran en dessous tant il m'a manqué cet élan romanesque qui fait la signature d'un auteur, chose compréhensible pour une première d'autant que la construction est réussie. Curieu(se)x d'en savoir plus ? Ça tombe bien, j'en ai fait un podcast...
Je remercie chaudement les éditions Belfond et surtout le site bibliophile Lecteurs.com pour la confiance qu'elle m'accorde et son flair littéraire me concernant ! lol
C'est au sein d'une de ses villes/plateformes qu’interagissent Paxton et Zinnia, deux nouvelles recrues. Si l'un est embauché à la sécurité et doit se revêtir d'un polo bleu, Zinnia, polo rouge, est envoyée à la manutention courir à la préparation des commandes : livres, chaussures, rasoirs... Affublés de montres connectés, les salariés sont minutés, surveillés, notés.
Ecrit à la première personne, ce roman choral divisé en trois voix distinctes suit l'évolution de Gibson, créateur et patron de MotherCloud sur le point d'être vaincu par la maladie. Paxton donc, ancien gardien de prison désabusé et ex petit patron ruiné contraint de bosser pour son ennemi. Et enfin Zinnia, une taupe dont la mission est d'infiltrer, si ce n'est détruire le système de l'intérieur.
Sous couvert de dystopie, Rob Hart décortique les mécanismes psychologiques qu'exercent ce genre d'entreprise, l'ascendant sur la masse salariale et les pressions envers les politiques gouvernementales. Alors que tout s'achète, même la dignité, la peur de perdre son boulot devient LE moteur et la crainte de tout individu. Alors vivre et consommer dans un tel complexe sous algorithme est un bien petit prix à payer pour vivre décemment. Quitte à s'arranger avec sa conscience...
Derrière sa façade et son utopie volontaire, MotherCloud utilise la technologie comme un moyen de surveillance accrue. Mais comme chacun sait, tout système révèle ses failles...
Créer pour améliorer et innover, la structure monstre se révèle être le visage et le bras armé d'un capitalisme débridé, profitant d'un asservissement progressif et pervers, annihilant ainsi toutes formes de rébellion.
Glaçant, ce livre manque toutefois de souffle romanesque qui fait la signature d'un auteur. Chose que je pardonne volontiers face à la construction du roman et les nombreuses références existantes qui ont offert à la lectrice que je suis, quelques sueurs froides !
Peut-être réfléchirez-vous à deux fois avant de commander des objets, et à fortiori des livres, sur des sites marchands comme la très controversée et à juste titre entreprise commençant par un A, clairement visée à travers ce livre.
De nombreuses phrases et paragraphes m'ont échauffé ou ému, mais jamais autant que ces quelques mots de l'auteur en guise de remerciements :
"Pour finir, un mot sur la personne à qui est dédié ce livre : Maria Fernandes travaillait à temps partiel sur trois sites différents de la chaîne Dunkin' Donuts dans le New Jersey, et, en 2014, alors qu'elle s'était endormie dans sa voiture entre deux services, elle s'est accidentellement étouffée dans les émanations de gaz d'échappement. Elle peinait à réunir les 550 dollars mensuels que lui coûtait le loyer de son appartement en sous-sol. La même année, d'après le Boston Globe, le directeur général de Dunkin' Donuts, Nigel Travis, avait gagné 10.2 millions de dollars. Plus qu'aucune autre, l'histoire de Maria est au coeur de ce livre."
Retrouvez cette chronique et le podcast sur le blog et la chaîne YouTube Book'n'cook !
L’auteur, Rob Hart, à travers son roman, rend hommage à Ray Bradbury, George Orwell, Margaret Atwood…. à tous ces grands écrivains de l’anticipation.
En effet, « MotherCloud » emprunte tous les codes de la dystopie. Le roman nous entraîne dans le monde du Big Business, encore plus fort qu’Amazon, Google, Microsoft, etc…
Il s’agit de superstructures de l’e-commerce ayant dévoré la presque totalité du commerce mondial.
Trois voix résonnent dans ce roman : celle du créateur du concept : Gibson, d’un ex-patron d’une entreprise : Paxton et d’une jeune femme très étrange : Zinnia.
Aucune date n’est précisée. Le lecteur sait juste que cette histoire se passe aux Etats-Unis.
L’économie, les villes…. ont lentement périclité lors d’un massacre à l’occasion d’un Black Friday (connu pour sa débauche d’achats).
A ce jour, pour vivre assez bien, un seul choix : rentrer pour travailler dans le Cloud. Les personnes sont alors projetées dans un système où l’on travaille, on habite, on mange MotherCloud.
En contre partie, pour faire marcher ces MotherCloud, disséminés dans tout le pays, pour éviter qu’un simple grain de sable ne fasse déraper la « machine », les complexes sont équipés d’une technologie de surveillance sans faille.
Rob Hart nous livre une critique acerbe du capitalisme poussé à l’extrême, à son paroxysme. La servilité devient un mode de fonctionnement encouragé. Ce monde est d’autant plus anxiogène, qu’à chaque seconde, le travailleur est évalué. Se retrouver avec une seule étoile est significatif d’un licenciement lors d’une journée appelée « Jour de coupe ».
Cependant, l’auteur ne révolutionne pas le genre. « MotherCloud » reste un bon livre dans lequel Rob Hart a reconstruit un monde pas si lointain du nôtre, qui pourrait bien devenir notre futur proche, si nous n’y prêtons pas garde.
Je voudrais remercier les Explorateurs du Polar avec lecteurs.com et les Editions Belfond pour m’avoir permis de lire ce roman dystopique.
MotherCloud est une superstructure de l’e-commerce qui a englouti une bonne partie de l’économie mondiale. Son patron, Gibson, et atteint d’une maladie incurable, va décider de se rendre dans un maximum de structures pour visiter ses employés. Zinnia, quant à elle, va tout faire pour se faire engager, mais elle semble avoir une mission bien particulière. Pour compléter le tableau, Paxton va également intégrer MotherCloud, cette même société qui l’a ruiné il y a peu.
Cela a été une très bonne lecture et je dois dire que le réalisme avec lequel dépeint cet univers l’auteur a favorisé une ambiance anxiogène tout au fil des pages. Sous forme de dystopie, Rob Hart va mettre en exergue un futur où tout est contrôlé.
Voilà un roman qui fera interroger son lecteur tout au long de son intrigue. Tout est contrôlé à MotherCloud, jusqu’au plus petit mouvement. Tout est observé, tous les déplacements sont mis sous surveillance. En contrepartie, les employés auront un toit sous la tête et un salaire. Mais quel prix ces derniers sont-ils prêts à payer pour obtenir un certain confort ? C’est bien de leur liberté individuelle dont il est question. C’est pour toutes ces raisons que j’ai ressenti une atmosphère particulièrement oppressante pendant cette lecture.
La force de ce roman réside également dans les personnages, qui vont porter l’histoire. Le schéma narratif est particulièrement bien choisi. En effet, ce roman choral va alterner entre les points de vue de Gibson, Paxton et Zinnia et j’ai trouvé que c’était un choix judicieux. Le lecteur pourra ainsi s’immerger à la perfection dans cette histoire et suivre pas à pas les pensées des personnages.
La plume de l’auteur est entraînante, fluide et très addictive. Une fois de plus, je mets en avant le fait que Rob Hart alterne avec les points de vue. Aucune monotonie n’est ressentie tout au fil des pages et cela dynamise beaucoup le récit. Les pages ont défilé rapidement et c’était très difficile de lâcher ce roman.
Un roman dystopique â l’ambiance anxiogène et au style immersif, qui fera sans aucun doute réfléchir. Le choix de narration est des plus judicieux. À découvrir.
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