Son grand atout, c'est de déclencher la discussion entre copines. Il y a celles qui ne comprennent pas qu'on pardonne une incartade (les plus nombreuses et les plus jeunes) et celles qui comprennent qu'on ne veuille pas faire voler en éclat un couple pour un moment de folie (ou de désir, c'est...
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Son grand atout, c'est de déclencher la discussion entre copines. Il y a celles qui ne comprennent pas qu'on pardonne une incartade (les plus nombreuses et les plus jeunes) et celles qui comprennent qu'on ne veuille pas faire voler en éclat un couple pour un moment de folie (ou de désir, c'est pareil). J'ai donc eu des discussions sans fin avec mes copines autour de ce roman, que ce soit avec celle qui l'avait lu comme avec celles qui ne le connaissaient pas du tout. Des passages m'ont agacée, notamment ceux sur le viol (on pourrait peut-être arrêter d'utiliser ce thème à tout bout de champ comme explication de tout et n'importe quoi) et je ne suis pas du tout d'accord avec la manière dont l'auteure utilise la mort de Marie Trintignant. Ce drame est souvent mentionné, présentant Marie Trintignant comme celle qui a pris l'homme d'une autre. Or, c'est totalement nier le père de son dernier enfant, avec qui elle vivait avant de rencontrer Cantat. Et ce n'est pas la moindre des maladresses, et pour moi, le mot est faible, concernant ce décès.
Dans six mois elle te disait si c'est ça retourne chez ta femme, tu lui foutais sur la gueule, c'était Vilnuis.
Malgré tout, c'est une lecture qui ne m'a jamais laissée indifférente, qui m'a fait m'interroger, dans lequel j'ai trouvé l'écho de mes pensées :
Est-ce que tu ne crois pas, demande-t'elle, qu'à un moment, un amour devient unique parce qu'on l'a choisi, est-ce que tu ne crois pas qu'on décide d'aimer, de continuer à aimer, de ne plus aimer ? Est-ce que tu es d'accord qu'il y a une part de volonté dans l'amour ?
... j'aurais pu éprouver ce sentiment de vraie rencontre avec n'importe qui. J'avais besoin de vivre ça à ce moment-là, c'est tout.
ou l'inverse de ce que je pense:
Dire je t'aime, pense Juliette, c'est s'inscrire dans la durée, pas comme dire j'ai envie de toi ou je suis avec toi. Dire je t'aime, V a raison, c'est un serment, ça inclut le temps et la globalité, j'aime tout ce que tu es, je t'aimerai toujours ou en tout cas longtemps. On ne peut pas dire je t'aime puis cinq minutes après je ne t'aime plus, mais quinze ans plus tard, oui. Quelle est la durée de vie implicite du mot je t'aime ?
S'opposent dans le roman deux visions de la nécessité ou non de dire "je t'aime", la femme privilégiant le verbal, l'homme les preuves, dans le roman en tout cas. Même si l'impossibilité d'Olivier à choisir est horripilante, je me suis parfois davantage sentie proche de ce qui se passait dans sa tête que dans celle de Juliette, qu'à vrai dire, je n'ai pas trouvé sympathique.
Finissons par ma phrase préférée:
J'ai couché dix fois avec cette fille, c'est tout, on ne va pas se torturer avec ça pendant dix ans.
Vous l'aurez compris, c'est surtout un roman dans lequel on pioche, pour les confirmer ou les infirmer, des phrases sur le couple.