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Entre 1979 et 1981, vingt-huit enfants, tous âgés entre 7 et 16 ans, tous noirs, tous issus de familles pauvres sont assassinés à Atlanta, Géorgie, dans le Sud profond des États-Unis.
En juin 1981, un Noir de 23 ans, Wayne Williams, est arrêté pour le meurtre de deux hommes. C'est le suspect idéal. Et c'est lui qui sera jugé, puis condamné à la prison à vie pour le meurtre des vingt-huit enfants, sans aucune preuve tangible.
Quand James Baldwin, qui s'est toujours senti du côté des plus faibles, est invité à écrire un livre sur les meurtres de ces enfants, il accepte. Après une enquête menée sur place, quatre ans après les événements, Baldwin ne conclut ni à la culpabilité de Williams, ni à son innocence. L'essentiel est ailleurs.
Le drame d'Atlanta agit en effet à la manière d'un révélateur et montre la limite des conquêtes du mouvement des droits civiques. Baldwin décrit une société déchirée par la haine et la peur, par la hantise raciale.
Trente-cinq ans après sa première publication, ce texte n'a rien perdu de sa force ni de sa modernité. Ni, tragiquement, de son actualité.
James Baldwin est une icône de la condition afro-américaine aux Etats-Unis, et il porte le drapeau, associé à celui de l’homosexualité, double peine dans cette nation aux idées corsetées dans des principes aliénants et iniques.
Dans ce récit, James Baldwin s’appuie sur une série de meurtres perpétrés sur des enfants et adolescents,, 28 en deux ans, et tous noirs. A la barre, un accusé idéal, noir, lui aussi, et reconnu coupables de deux meurtres, concernant des adultes. Dans la foulée, il fut aisé, en accumulant des indices ténus et discutables, de lui attribuer la responsabilité des meurtres d’enfants.
Le récit se décline comme une enquête policière, et analyse les arguments de l’accusation, qui a de plus pris appui sur des techniques récentes et révolutionnaires, comme la recherche des « fibres ». Le juge avait un but : prouver par tous les moyens que Wayne Williams était l’auteur de tous ces meurtres, ce qu’il n’a jamais reconnu, et ceci quels que soient les arguments et preuves, parfois sidérantes, qui seraient utilisées.
A partir de cette affaire, l’auteur pose la question de la place des noirs dans son pays. En revenant sur les origines, l’histoire et les postulats sur lesquels s’est créée cette entité multiforme que sont les Etats-Unis. Il pointe aussi du doigt la responsabilité de l’économie et de la place prépondérante qu’elle a prise dans notre monde, qui ne voit que par la valeur marchande des biens, fussent-ils humains. Il refuse également la notion de couleur de peau qui est une aberration si on l’utilise pour créer des catégories humaines. A moins que la vraie raison soit ailleurs.
Un plaidoyer d ’une logique implacable, mais que pèse la logique dans une société qui se prosterne devant le dieu du commerce ?
A la fin des années 70 - début des années 80, 28 enfants et adolescents ont été assassinés à Atlanta. Leurs points communs : ils sont tous noirs et pauvres. L'enquête piétine jusqu'à l'arrestation de Wayne Williams, qui sera condamné pour le meurtre de deux adolescents. Wayne Williams est noir.
« Juin 1981 : vingt-huit cadavres d'enfants ont été retrouvés depuis le premier meurtre de la série, vingt deux mois plutôt. C'est alors que Wayne Williams, alors âgé de vingt-trois ans, est arrêté pour meurtre. Il est noir, c'est important parceque la municipalité est noire et que toutes les victimes sont noires. »
A travers cet essai écrit en 1985, James Baldwin pose la question de la culpabilité : est-on coupable parce qu'on est noir? Si on comprend entre les lignes que James Baldwin doute de cette culpabilité, il fait une critique acerbe de la société américaine, de la manière dont les noirs ont été traités et sont encore traités à cause de leur couleur de peau et du peu d'espoir qu'on leur offre. Il revient sur leur Histoire et sur leur place dans la société américaine encore marquée par la ségrégation. C'est un essai brillant et éclairant. Même trente-cinq ans plus tard. On aurait aimé que les choses soient aujourd'hui très différentes et pouvoir dire que cet essai avait vieilli...
L'histoire de ces jeunes enfants et adolescents assassinés a également été reprise dans la série Mindhunter. Tout comme dans cet essai, la série met en exergue des doutes quant à la culpabilité de Wayne Williams.
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