"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Mémoires d’une jeune fille rangée » est le premier volume de l’autobiographie de Simone de Beauvoir (1908-1986), qui court de ses premiers souvenirs d’enfance à ses 21 ans en 1929, année où elle obtient l’agrégation de philosophie et où elle rencontre Jean-Paul Sartre.
Elevée dans une famille bourgeoise catholique aisée qui connaîtra quelques revers de fortune, la petite fille se plie aux contraintes de son milieu, mais en ressent cependant très vite tout le poids. Tout à la fois curieuse, enthousiaste, exaltée, capricieuse, colérique, elle est une enfant précoce. Plus tard, adolescente gauche au physique ingrat, intellectuelle et cérébrale, elle trace son avenir dans l’étude et un travail acharné : elle sait que plus tard elle écrira et enseignera. C’est son désir le plus cher, même si ce n’est pas ce qu’on attend traditionnellement de la part d’une jeune fille de son milieu. Et même si ses parents, son père en particulier, voient cela d’un mauvais œil – quelle déchéance pour la famille -, avec ce paradoxe qu’il n’y a pourtant pas d’autre issue, puisque aucun bon parti ne voudra épouser cette jeune fille sans dot. Simone souffrira de cette situation (tout en ne souhaitant pas se marier) dans sa relation avec son père, dont elle a toujours cherché l’admiration et la reconnaissance, et qui pendant longtemps n’aura que mépris, voire honte, pour la réussite de sa fille.
Mais Simone va de l’avant, se construit en s’appuyant sur ses amitiés et ses amours platoniques, en s’élevant contre la religion et le carcan social de son milieu, en se nourrissant de lectures et de rencontres, aiguisant sa conscience de la condition féminine et son appétit de liberté, sa soif d’apprendre et de comprendre.
A travers le portrait de cette jeune fille pas si rangée transparaît celui d’une époque (l’entre-deux-guerres) et d’un milieu social étouffant, dont Simone cherche tant bien que mal à s’affranchir.
Ce texte décortique minutieusement le moindre état d’âme, et questionne sans arrêt tant l’auteure que le lecteur (davantage la lectrice, peut-être). La plume est agréable, accessible, sincère, intense, foisonnante, sans doute autant que l’esprit de Simone de Beauvoir.
Lu à l'adolescence et relu très récemment, ce roman autobiographique nous raconte tout le cheminement intellectuel et sentimental de Simone de Beauvoir, de l' enfance à l'agrégation de philosophie. On comprend comment elle devient " le Castor", au fur et à mesure de ses emballements, ses doutes, ses renoncements, ses choix, et des rencontres décisives qu'elle fait. C'est cette construction complexe qui fait tout l'intérêt du livre.
Simone de Beauvoir, il n’est bien sûr plus nécessaire de la présenter, si ce n’est peut-être aux plus jeunes d’entre nous. Il y a longtemps que la compagne de Jean-Paul Sartre fait partie du « patrimoine » français !
N’ayant plus que de vagues réminiscences des mémoires (cultes) de l’auteure, lues il y a des décennies, lorsque j’étais une « jeune adulte », j’ai très curieusement éprouvé une soudaine envie de relire ses souvenirs d’enfance et d’adolescence. Bien m’en a pris car j’ai agréablement pu constater qu’elles avaient gardé le même charme !
Son âge tendre (elle avait déjà un caractère bien trempé …) ce brin de jalousie à l’égard de sa petite soeur, son amour pour son père, sa nourrice Louise qui – involontairement – lui fit entrevoir très tôt l’existence de la lutte des classes … Son désir d’amour absolu dans une famille où une affection trop affichée n’était pas de bon ton … Son besoin impératif d’indépendance également, comme une (logique) réaction épidermique à son milieu très conventionnel … Ses études brillantes et son goût fort prononcé pour la philosophie. Son attirance pour le social et son esprit rebelle qui lui fera rejeter les carcans …
Bien évidemment, écriture et style impeccables ! Ça fait du bien, vraiment, cette plongée dans un passé aussi marquant, à l’aube du féminisme …
C'est par ce livre, ce récit autobiographique admirablement bien écrit que j'ai découvert Simone de Beauvoir. La lecture de ce récit m'a incité à lire tout ce que Simone de Beauvoir a écrit à sa suite: " La force de l'âge", " La force des choses " , " Une mort très douce ", " Tout compte fait ".
Je suis gré à Simone de Beauvoir de m'avoir fait découvrir une autre auteure majeure et injustement oubliée: Violette Leduc.
C'est un récit autobiographique poignant où l'on découvre l'univers de cette grande dame. C'est une oeuvre passionnante avec laquelle on grandit avec Simone de BEAUVOIR, dans un style brillant.
Ce récit autobiographique raconte la vie de Simone de Beauvoir, de sa naissance à ses vingt-et-un ans.
Ce livre est très intéressant et permet au lecteur de rentrer dans la vie de Simone de Beauvoir et de comprendre le début de sa vie qui a inspiré le reste de son œuvre.
Ce texte est aussi très intéressant car l’écrivaine ne cherche pas à minimiser ses difficultés et ses doutes lors de son adolescence et de sa vie de jeune adulte.
Le livre se découpe en quatre grandes parties. La première partie concerne son enfance. La deuxième débute lors du déménagement de la famille, et raconte son amitié avec Zaza. La troisième développe sa vie d’étudiante. La quatrième commence lorsqu’elle prépare son concours à la Sorbonne et évoque sa rencontre avec Herbaut et Sartre.
Les vingt-et-une premières années de Simone de Beauvoir sont donc racontées.
On y retrouve sa famille, bien entendu, avec ses deux parents, qui gardent certaines valeurs religieuses et sociales dont Simone va s’émanciper au fur et à mesure ; et sa sœur cadette, surnommée Poupette, qui sera sa confidente. D’autres membres de la famille, comme ses grands-parents, oncles, tantes et cousins apparaissent régulièrement lors d’entrevues familiales dans le domaine de ses grands-parents. Son cousin Jacques gardera une place plus importante de Simone, ayant eu de nombreux contacts et discussions intellectuelles, jusqu’à une possibilité de mariage avortée. À la fin du livre, quelques pages retracent la vie de Jacques, suite à la rencontre de Jacques et de sa future épouse, qui se soldera par une fin tragique pour ce dernier.
L’amitié occupe une place importante pour la narratrice, de nombreux étudiants et étudiantes apparaissent et disparaissent. Mais certaines amitiés restent présentes durant tout le texte. Zaza, son amie rencontrée à l’école catholique et qui ne la quittera plus, malgré les aléas de la vie. Un hommage, à la fin du livre, accompagne celui de Jacques et les derniers mots du livre sont pour Zaza…
La rencontre avec Herbaut est déterminante lorsqu’elle est étudiante, car celui-ci lui fera rencontré un certain Jean-Paul Sartre. La relation avec Sartre est ébauchée dans ce livre, elle rencontre enfin l’homme qu’elle a attendu toutes ses années : son égal intellectuel.
« C’était la première fois de ma vie que je me sentais intellectuellement dominée par quelqu’un. » (p480)
En plus de ses relations qui parcourent sa vie et qui l’influenceront par la suite, de nombreuses idées appariassent dans cet ouvrage et qui lui permettront d’écrire ses nombreux autres textes.
Simone de Beauvoir aborde des idées avant-gardistes. Tout d’abord, elle avoue sa perte de foi chrétienne, en privilégiant l’intellect à la religion.
La place de la femme est omniprésente : elle parle du désir féminin, de la sexualité, de la maternité, du mariage, de la vie de couple, du travail de la femme, du droit de vote, de l’égalité des sexes, de l’avortement et du droit de disposer de son corps comme les hommes peuvent le faire. Si ces thématiques vous intéressent, je vous conseille Le Deuxième Sexe.
La politique y est aussi présente, déjà par certaines idées féministes, en plus de la réflexion sur les différents partis politiques.
Des questions existentielles ont beaucoup angoissé la narratrice, comme la mort, la solitude ou encore l’utilité de la vie. Cette utilité sera trouvée par la lecture et l’écriture.
En effet, de nombreuses références à ces lectures littéraires et philosophiques parcourent le texte. Ces différentes lectures l’ont conduite à ses études, à l’enseignement et surtout à l’écriture (Sartre l’ayant encouragée).
L’intérêt de l’écriture est une thématique centrale dans le livre. Elle cherche à « tout dire » en écrivant un « roman de la vie intérieure ». L’importance de l’écriture est aussi développée par Sartre, pour qui l’écriture est là pour combattre des idées contraires.
Ce livre est un véritable coup de cœur littéraire : le style de Simone de Beauvoir est raffiné et gracieux, la lecture est extrêmement fluide. Et je trouve que l’intérêt du livre est la naissance de ses différentes idées qui ont influencé la littérature et la politique.
Ce livre est passionnant, étonnant et enrichissant. Très très bien écrit !!! On découvre une petite fille et sa famille avec un univers très spécifique. On y suit l'évolution d'une jeune enfant, en adolescente puis en très jeune femme.
Une autobiographie très très bien construite.
Je vous encourage à partager cette évolution.
Coup de cœur absolu pour ce livre. Une autobiographie tout simplement passionnante, sans doute pas véridique mais tellement vraie ! Dans la description des liens familiaux par exemple, que de justesse ! J'ai été touchée à de nombreuses reprises, j'ai tout simplement eu l'impression qu'en racontant sa vie, Simone de Beauvoir me parlait aussi un peu de moi.
Je ne peux que conseiller encore et encore ce livre, passionnant, bien écrit, et qui a eu un gros impact sur moi.
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