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1919. « Brillante ! » c'est certainement ce que pense la jeune Sonia Cotelle lorsqu'elle rencontre pour la première fois Marie Curie qui a découvert le radium dans son laboratoire parisien, là où Sonia Cotelle vient travailler, à la fois intimidée et impatiente.
Outre sa passion pour les sciences, Sonia Cotelle, née Slobodkine, partage avec Marie Curie la nationalité polonaise. Aussi, penchées, l'une et l'autre au-dessus de leur paillasse, Marie Curie va enseigner à son assistante son savoir et sa façon de faire, tout en partageant ses souvenirs.
Pendant ce temps-là, de l'autre côté de l'Atlantique, dans une petite ville du New Jersey, d'autres femmes sont brillantes elles aussi. Mais au sens littéral du mot. Elles travaillent sur les cadrans lumineux des horloges et la manipulation du radium les rend phosphorescentes dans la nuit.
Hélas, le radium s'il fait des prodiges, est aussi dramatiquement dangereux...
Après avoir lu, il y a trois semaines, la très intéressante biographie romancée de Marie Curie, "Marie Curie: La femme de sciences" de Sylvie Baussier, à destination d'un lectorat jeunesse, j'ai eu envie de découvrir un peu plus cette femme que j'admire beaucoup pour ses découvertes, mais aussi ses convictions, son combat féministe... toujours à travers le prisme de la littérature jeunesse.
Ce roman se limite à la période 1919-1921 et se passe en France, à l'Institut du Radium où Marie Curie continue ses recherches et aux États-Unis où des jeunes filles travaillent dans une usine où elles passent leurs journées à peindre des cadrans d'horloge avec de la peinture au radium et doivent pour cela humecter le pinceau, imprégné de cette peinture, avec leur bouche. Les deux parties du roman se rejoignent lorsque Marie Curie, en voyage de promotion de ses travaux aux États-Unis et pour se faire offrir un gramme de radium qu'elle n'a pas les moyens d'acquérir pour ses recherches, se voit confirmer la dangerosité du radium par le cousin d'une employée de l'usine, gravement malade.
Ce qui est intéressant dans ce roman, c'est l'aspect dual de la découverte du radium , dévoyée par des entrepreneurs avides de gains, qui surfaient sur la mode et n'en voyaient pas l'aspect dangereux mais aussi indispensable pour l'amélioration de la santé avec les radiographies qui ont permis de sauver de nombreux soldats blessés par des éclats pendant la Première Guerre Mondiale et les premiers traitements contre le cancer. Le radium finit par être interdit d'utilisation dans les années 70.
Ce roman est très bien documenté sans que cela soit pesant; les jeunes filles qui peignaient les cadrans ont existé, surnommées les Radium Girls dont j'avais vaguement entendu parler sans essayer d'approfondir jusque-là. Sophie de Mullenheim nous offre, en fin de roman, quelques informations complémentaires fort intéressantes.
Alors que l'on célèbre le 90ème anniversaire de la mort de Marie Curie, cette lecture agréable et instructive ne pourra que plaire à un public jeunesse pour lui faire découvrir une femme exceptionnelle.
#MarieCurie #NetGalleyFrance
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Tu m'en vois ravie, Dominique. Bonne lecture...
J'avais envie de le découvrir. Tu m'as convaincue... :-)