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Dans un petit village des fjords de l'ouest, les étés sont courts. Les habitants se croisent au bureau de poste, à la coopérative agricole, lors des bals. Chacun essaie de bien vivre, certains essaient même de bien mourir. Même s'il n'y a ni église ni cimetière dans la commune, la vie avance, le temps réclame son dû.
Pourtant, ce quotidien si ordonné se dérègle parfois : le retour d'un ancien amant qu'on croyait parti pour toujours, l'attraction des astres ou des oiseaux, une petite robe en velours sombre, ou un chignon de cheveux roux. Pour certains, c'est une rencontre fortuite sur la lande, pour d'autres le sentiment que les ombres ont vaincu - il suffit de peu pour faire basculer un destin. Et parfois même, ce sont les fantômes qui s'en mêlent...
En huit chapitres, Jón Kalman Stefánsson se fait le chroniqueur de cette communauté dont les héros se nomment Davíð, Sólrún, Jónas, Ágústa, Elísabet ou Kristín, et plonge dans le secret de leurs âmes. Une ronde de désirs et de rêves, une comédie humaine à l'islandaise, et si universelle en même temps. Lumière d'été, puis vient la nuit charme, émeut, bouleverse.
« le monde déborde de rêves qui jamais n'adviennent, ils s'évaporent et vont se poser telles des gouttes de rosée sur la voûte céleste et la nuit les change en étoiles. »
C’est toujours avec autant de poésie que Jón Kalman Stefánsson écrit cette saga villageoise. Quelques fragments de vie comme autant de nouvelles dans lesquelles les personnages vont et viennent de façon anachronique, se retrouvent au bal du village où les femmes font tourner la tête des hommes, rêvent et aiment, vivent tout simplement.
Toutes ces nouvelles sont reliées par un narrateur inconnu et omniscient, un narrateur à la deuxième personne du pluriel. Ce « nous » qui peut être n’importe laquelle des quatre cents âmes de ce petit village perdu à l’Ouest de l’Islande, où règnent l’ennui et la solitude, une vie rude mais simple, dans cette nature indomptée.
Il fallait oser, écrire un livre sur ce si petit village où peu de choses se passent, mais avec son talent de conteur Jón Kalman Stefánsson nous donne la sensation que l’Islande, « ce grain de terre posé sous un ciel infini et béant » est le centre du monde. Car en égrenant tout au long de son récit des pensées sur la vie, sur notre monde fragile, sur la mort et le destin, il nous parle à tous.
J’ai trouvé que dans ce livre Jón Kalman Stefánsson est particulièrement philosophe, lui qui sait si bien comprendre les âmes, les observer avec tendresse et humour, et encore plus ici avec une forte dose de désir. Dès les premières lignes il nous emmène sur les fjords et les terres désolées, au coeur des secrets et trahisons, des petits et grands bonheurs, avec cette comédie dramatique et pittoresque dans lequel le hasard aura le dernier mot… tout comme les fantômes !
Encore une lecture qui ne fait que confirmer mon amour pour les livres de Jón Kalman Stefánsson, que je place au sommet de mes auteurs préférés, et comme toujours sublimé par la traduction d’Eric Boury.
Magnifique, merveilleux, magique ...
Un bijou de poésie et d'humour, un livre d'une belle humanité, une écriture envoûtante, n'hésitez pas une seconde à lire ce roman.
D'ailleurs n'importe lequel de Stefansson, vous serez emporté loin avec toujours le même ravissement...
Je découvre cet auteur avec ce livre et je me régale. Si toute son oeuvre est à l'avenant, que d'enthousiasmantes heures de lectures à venir !
Merci Jòn !
Si LUMIERE D'ETE PUIS VIENT LA NUIT est le dernier roman de Jon Kalman Stefansson traduit et publié en France, il a cependant été publié en Islande en 1996 il y a 16 ans.
Un village, celui-ci n'a pas de nom, et c'est au travers de huit de ses habitants que le narrateur va lui donner vie. Il se sent proche d'eux, il les comprend, il interprète leurs regards, leurs gestes. Si, au lieu du JE traditionnel du narrateur, il utilise le NOUS, c'est qu'il se sent membre de cette communauté villageoise que pourtant aucun événement important ne vient bouleverser.
De quoi alors est fait ce roman ?
De l'analyse du cœur de ces hommes , c'est là la matière de tous les romans de Stefansson .
J'ai retrouvé ici ce que j'ai toujours apprécié dans chacun de ses 6 ouvrages déjà traduits en France. L'habile dosage narration/réflexion dans la chronique de ce village.
Une écriture qui mêle étroitement le narratif et le questionnement sur le progrès, sur le sens de la vie, sur la condition humaine .
Une galerie de personnages attachants, touchants par leurs failles ou leurs faiblesses, présentés avec une tendresse qui n'exclut pas l'humour.
Un récit ponctué d'adresses au lecteur, pris à témoin, comme englobé dans la réflexion de l'auteur, par l'utilisation d'un NOUS à valeur universelle.
Enfin, la douceur d'une écriture à dimension poétique dont les échos subsistent une fois la lecture terminée . Un exemple parmi bien d'autres « Il en va souvent ainsi, le Monde déborde de rêves qui jamais n 'adviennent, ils s'évaporent et vont se poser telles des gouttes de rosée sur la voûte céleste et la nuit les change en étoiles. »
Ce roman m'est apparu comme portant en germe tout ce qui s'épanouira dans les romans ultérieurs.de Jon Kalman Stefansson . Puisse Eric Boury, son traducteur attitré nous offrir prochainement le plaisir de découvrir ses tout premiers romans parus entre 1996 et 2005 .
Je termine Lumière d’été, puis vient la nuit, de Jón Kalman Stefánsson, cette chronique villageoise qui aurait pu durer encore longtemps mais que j’ai trouvée un peu longue, par moments.
C’est un habitant de ce village islandais de quatre cents âmes qui raconte. L’auteur lui-même ? Sûrement. Ici, loin de Reykjavik, la capitale, il n’y a rien pour distinguer le village, même pas d’église ni de cimetière. Par contre, on y vit très vieux et les abattoirs, la laiterie, la Coopérative et l’Atelier de tricot sont très actifs.
Au cours de ma lecture, j’ai croisé beaucoup de personnages, me suis perdu un peu avec tous ces noms islandais auxquels je ne suis pas habitué. Alors, je me suis laissé bercer par ces histoires racontées en huit chapitres divisés en plusieurs mouvements. S’il y a un petit port avec quelques cinq cents habitants répartis dans les fermes alentour.
Ces hommes et ces femmes partagent une vie rude et le moindre événement attire attention et commérages comme Águsta, la postière si indiscrète sait bien lancer.
Tout comme avec le Directeur de l’Atelier de tricot devenu soudain passionné pour le latin et l’astronomie. On l’appelle alors l’Astronome et il se met même à donner régulièrement des conférences. Hélas, l’Atelier qui fabriquait chaussettes, chandails, bonnets, moufles, gants, ferme subitement. Sur l’ensemble du personnel, cinq femmes ne retrouvent pas de travail et vont tenter de se venger.
Les femmes, justement, tiennent un rôle important. L’auteur sait les décrire de manière très sensuelle tout en étant parfois cruel pour certains détails physiques. Elles attisent les sens des hommes et cela peut déclencher des catastrophes, même si, ici, on sait tout remettre dans l’ordre afin que la vie continue tout de même.
L’auteur que j’avais déjà apprécié dans Ásta, ne se contente pas de conter ces destinées à la fois ordinaires et extraordinaires, il saupoudre très judicieusement des réflexions sur notre monde, sur nos modes de consommations, sur nos façons de vivre et de passer le temps.
Ce sont ces réflexions que j’ai le plus appréciées au fil de ma lecture regrettant parfois d’abandonner certains personnages alors que leur histoire ne semble pas terminée.
Qu’elles s’appellent Helga, Elísabet, Báva, Harpa, Sigriður, Asdís, Kristin ou encore Þuriður, leur sort est émouvant, leur recherche d’amour pas toujours récompensée.
De leur côté, les hommes, jeunes ou vieux, heureux ou pas en amour, se mettent souvent à boire mais Jonas se révèle peintre de talent, Davið est un bon violoniste alors que je croise Hannes, Finnur, Þorgrímur, Kjartan, Matthías, Jakob et Benedikt. Tous m’ont fait partager un peu de leur vie dans ce climat islandais si rude où les nuits d’hiver sont interminables mais où l’été fait surgir fleurs et fruits en abondance.
Quand, dans les locaux abandonnés de l’Atelier de tricot, Elísabet crée le Tekla, le premier restaurant jamais inauguré au village, les habitudes changent, la vie devient plus gaie. Mais celles que l’auteur nomme « les dix mains », veillent, remuent le maire, portent plainte. C’est l’occasion de voir débarquer Áki, un enquêteur dont l’aventure finit de façon bien savoureuse.
Lumière d’été, puis vient la nuit, sélectionné par le Prix des Lecteurs des 2 Rives 2021 est donc un livre foisonnant d’histoires différentes, d’histoires gaies ou tragiques, une bonne lecture pour s’imprégner d’un mode de vie bien différent du nôtre et pourtant relativement proche.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
L’histoire se déroule dans un petit village des fjords de l’ouest, un village sans église et sans cimetière où la proportion d’octogénaires est plus élevée que nulle part ailleurs en Islande, autre particularité du village.
En huit chapitres, c’est l’histoire des habitants à travers quelques-unes des figures des villageois qui nous est contée. Ces vies à la part parfois irréelle seront reliées entre elles par le narrateur.
Le premier portrait est celui du directeur de l’Atelier de tricot, dont la femme est si belle, qui roule en Range Rover et qui se met à rêver dans une langue qu’il ne connaît pas, le latin, lui dira le médecin. Ce rêve va métamorphoser sa vie… Il plaque tout et n’aura de cesse de scruter les étoiles. Le directeur devient l’Astronome !
Il y a Jonas, ce jeune garçon timide et fragile, hypersensible, passionné par le monde des oiseaux, fils de Hannes, colosse et policier du village.
Il y a également Kjartan et David, le fils de l’Astronome, tous deux employés à l’Entrepôt qui vont avoir à faire aux fantômes…
Il ne faut pas oublier Ágústa, la postière extrêmement fouineuse qui n’hésite pas à ouvrir les lettres des villageois, devenant ainsi « le principal organe de presse du village » et d’autres encore.
Il ne faut pas croire que Jón Kalman Stefánsson s’est contenté de dresser une série de portraits. Ses personnages, il les fait évoluer, se métamorphoser, partir, revenir, rêver, fantasmer, au gré des saisons et des rudesses du climat. Il plonge véritablement dans le cœur de leurs âmes.
La force du roman tient au fait que le narrateur, en l’occurrence, l’auteur nous amène à réfléchir, tout au long de notre lecture à la difficulté de connaître son semblable, à se connaître soi-même, à la place que nous occupons sur terre et plus largement dans le cosmos, et sur le sens de la vie. Ne nous pose-t-il pas, par exemple, et ceci dès les premières pages, cette question : « Avez-vous jamais réfléchi au nombre de choses qui tiennent au hasard, toute la vie peut-être ? »
En cela Lumière d’été, puis vient la nuit est un vrai roman philosophique.
Chronique illustré à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Dans ce petit village d’Islande où les saisons se succèdent en ne se différenciant que par la longueur de jour laissée par la nuit, le quotidien est si morne que les plus petits détails font figure d’évènements et ne passent inaperçus de personne. Un rien suffit parfois à susciter la tempête, dans un tourbillon irrationnel de désirs, de ressentiments ou de craintes…
Tel le coryphée d’une tragédie grecque observant et commentant les actions aveugles des personnages, l’auteur se poste en témoin extérieur d’une série de saynètes, mettant en scène les menus incidents qui font figure de cataclysmes dans la vie monotone de villageois ordinaires. Toutes ces petites histoires gravitent autour de pulsions et de désirs plus ou moins licites et assouvis, de rancunes et de frustrations, de peurs irraisonnées toujours prêtes à surgir. Si elles emplissent la vie de leurs protagonistes, elles prennent une coloration bien dérisoire sous l’oeil critique et les commentaires caustiques de leur scrutateur.
Elles deviennent alors l’occasion de quelques réflexions critiques sur l’ineptie de nos existences contemporaines qui, choyées comme jamais par le confort et la facilité, n’en rendent pas les humains plus heureux. Prisonniers d’une immédiateté égoïste qui les isole les uns des autres, efface ceux qui les ont précédés et ne laissera rien aux générations futures, les hommes n’ont tiré aucune sagesse de leurs nouveaux savoirs. La science a remplacé croyances et spiritualité sans répondre à leurs questionnements fondamentaux et sans éradiquer leur peur du noir et de la mort. Les comportements les plus irrationnels ne demandent qu’à resurgir chez des êtres qui, par ailleurs, n’ont jamais mis le progrès à profit pour réfléchir et donner la priorité aux valeurs essentielles de la vie.
Aussi bien écrit et pétri d’humour qu’il soit, ce livre m’a profondément ennuyée. Les épisodes s’accumulent sans grand lien les uns entre les autres, et surtout sans vraiment illustrer un propos certes intéressant mais somme toute peu creusé. Leur succession m’a d’autant plus découragée, qu’en plus de ne s’y passer pas grand-chose, leur narration froide et distanciée m’a interdit toute émotion et tout attachement aux personnages. Surnage chez moi une impression persistante d’absurde non-sens, sans doute recherchée par l’auteur, mais qui m’a plus durablement assommée qu’intéressée.
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