Christophe, lecteur passionné, n'hésitez pas à le suivre pour découvrir vos nouvelles lectures !
(Texte provisoire) Un hasard professionnel met entre les mains d'Elisabeth Bathori, une historienne de la photographie, les lettres et l'album d'Alban de Willecot. Ce lieutenant, mort au front en 1917, a été l'ami d'un des plus grands poètes de son temps, Anatole Massis, et a entretenu avec lui une abondante correspondance. D'abord aiguillonnée par l'espoir de retrouver les réponses de Massis, Élisabeth, qui reprend le travail après de longs mois de deuil, se prend peu à peu d'affection pour Willecot, que la guerre a arraché à ses études d'astronomie et qui vit jour après jour la violence des combats. Elle se lance à la recherche de Diane, la jeune femme dont le lieutenant était éperdument amoureux, et scrute chacune des photographies qu'il a prises au front, devinant que derrière ces visages souriants et ces régiments bien alignés se cache une autre tragédie, dont les descendants croiseront à leur tour la grande Histoire durant la Seconde guerre mondiale.L'Odeur de la forêt est une traversée de la perte, à la recherche des histoires de disparus, avalés par la guerre, le temps, le silence. Mais il célèbre aussi la force inattendue de l'amour et de la mémoire, lorsqu'il s'agit d'éclairer le devenir de leurs traces : celles qui éclairent, mais aussi dévorent les vivants.
L'Odeur de la forêt est le quatrième roman d'Hélène Gestern. Si l'on y retrouve ses thèmes de prédilection, la mémoire, l'énigme, le pouvoir de la photographie, c'est de loin le plus ample et le plus abouti. C'est à un véritable voyage qu'elle nous convie et on embarque avec elle dans ce texte prolifique, multiple, surprenant dans ses rebondissements, avec toujours ce sentiment d'être au plus près de l'émotion. Texte multiple donc, d'abord par ce qu'il donne à voir : l'horreur physique et psychologique de la guerre des tranchées, la période trouble et héroïque de l'occupation, et le présent de la narratrice. Multiple aussi par les formes d'écriture choisies : journal, correspondance, narration directe.
Hélène Gestern a quarante ans. Elle vit et travaille à Nancy. Elle est l'auteur de Eux sur la photo (2011) et La Part du feu (2013) tous les deux publiés chez Arléa. Eux sur la photo, son premier roman, s'est vendu à plus de 40.000 exemplaires. Le livre a été traduit dans plusieurs langues dont l'anglais et l'italien.
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Dans « L’odeur de la forêt » d’Hélène Gestern, Elisabeth Bathori, historienne, est mandatée par une dame âgée pour travailler sur un copieux fonds d’échanges épistolaires, pendant la Première Guerre Mondiale, entre l’oncle de celle-ci, le lieutenant Alban de Willecot, au front, et son grand ami Anatole Massis, un poète français très connu. La jeune femme, en plein deuil de son compagnon, se prend de passion pour cette correspondance de guerre. En se renseignant sur Diane, mentionnée dans les lettres et dont Alban était amoureux, elle rencontre au Portugal une famille d’origine française, et notamment Violeta, qui lui demande d’enquêter sur sa grand-mère Tamara: cette jeune femme juive a en effet disparu sans laisser de traces en pleine Seconde Guerre Mondiale…
J’ai adoré ce roman foisonnant qui comporte tout ce que j’aime : fresque familiale, secrets, mystères, enquêtes, Seconde Guerre Mondiale … à croire qu’Helene Gestern l’a écrit pour moi, elle a même introduit un cold case juste pour me faire plaisir !
Quel bonheur que ce livre qui, via le fil conducteur de la lettre, explore les atrocités de la guerre (première comme seconde) et la noirceur de l’âme humaine : les 700 pages se tournent toutes seules, rythmées par les chapitres courts. J’étais déchirée entre l’envie de lire avidement et celle de savourer ma lecture tant je me sentais bien dans le livre. La narratrice, Elisabeth, est d’ailleurs un grand atout: elle est tout en finesse, dans sa discrétion d’historienne, dans sa retenue d’endeuillée, tout en étant très incarnée, et Helene Gestern sait prendre son temps pour distiller petits détails, émotions, sentiments, sans pour autant que cela soit ennuyeux.
Ma première lecture de l'année m'a amené à découvrir Hélène Gestern avec son roman L'odeur de la forêt.
Ceux qui me connaissent savent que j'affectionne les sagas familiales. Celle-ci a eu tout pour me plaire. Des intrigues où sont réunis drame, deuil, amour, succession, destins croisés, secrets bien gardés, énigmes à résoudre, passé familial avec des zones d'ombre, non-dits, attachement et liens.
Élisabeth Bathori est historienne de la photographie. Par un concours de circonstances, elle se retrouve en possession d'un journal, de photographies et de la correspondance qu'entretenait un poilu, Alban de Willecot avec Anatole Massis, un poète. À partir de là, commence son enquête pour rassembler les pièces d'un puzzle géant et reconstituer la vie, les vies de la famille Willecot.
En parallèle de cette recherche, c'est la vie de la narratrice qui nous est exposé. Cette femme, en plein deuil, peine à retrou et goût en la vie.
Ce roman est écrit par la plume magnifique de Hélène Gestern. Certains mots et certaines phrases m'ont touché au plus profond de moi. Je me suis laissée porter dans cette histoire dans l'Histoire avec grand plaisir. Un récit documenté sur la vie des poilus, sur la recherche, les archives.
Mon bémol, c'est la quantité de personnages et les liens entre eux. J'ai eu parfois quelques difficultés à retenir les liens de parenté et leur place de l'arbre généalogique. Je suis retournée plusieurs fois en arrière pour relire un détail, une information pour m'aider avant de répondre le fil du récit.
Malgré ce bémol, ce roman a été un vrai coup de cœur. J'ai apprécié ma lecture, j'ai aimé être plongée dans cette enquête, traverser l'Europe et le XXe siècle. Je me suis laissée embarquer dans ce voyage, j'ai fait durer le plaisir d'être transportée en ralentissant ma lecture et en reculant le plus possible le moment où il m'a fallut tourner la dernière page.
"Comme presque chaque nuit, je commence à tourner et retourner mon insomnie en pensant à toi. Si tu avais été là, contre ton corps j'aurais allongé mon éveil, le laissant peu à peu se dissoudre dans le rythme de ton souffle, dans la quiétude tiède du lit partagé. Aujourd'hui, malgré les couvertures sous lesquelles je m'ensevelis, ne reste en partage que le froid nocturne qui me mord aux épaules, aux jambes, au ventre, un peu partout, en attendant que se lève l'aube d'une journée nouvelle, une nouvelle journée où tu ne seras pas."
"Partout, l'odeur de la pierre, de l'encaustique, de décennies de bois brûlé dans les cheminées, mêlée à une autre flagrance que je n'identifiais pas, formait l'empreinte olfactive unique que chaque lieu porte en ses murs comme sa carte d'identité."
"Les géométries humaines se faisaient et se défaisaient ainsi, entre les pertes et les retrouvailles, les morts et les vivants à naître, sans jamais de répit."
"Mais, au-delà de l'absence et des questions qui me taraudaient, je ne pouvais plus ignorer que j'étais rentrée à Madrid dans un autre temps, celui où l'on attend et où l'on espère, où l'on joue et où l'on se met jeu, où l'on accepte que viennent les époques de la grâce et du désir, et, peut-être aussi, celles de la désillusion."
Un chef d’œuvre, un roman addictif et terriblement "vrai".
Hélène Gestern réussit une nouvelle fois à m'envoûter par l'entrelacement d'histoires personnelles qui viennent embrasser l'Histoire. Quel talent! Une oeuvre à la construction complexe mais dont tous les fils se touchent et font sens dans une grande unité. Une oeuvre qui (re)donne vie à des éléments historiques occultés ou vite racontés.
Tout commence lorsque Elisabeth Bathori, historienne de la photographie, se voit confier les lettres et photographies d'Alban Willecot, soldat pendant la 1ère guerre mondiale et proche du poète Massis. Elle va plonger dans l'histoire de ces derniers et de ceux qui les ont accompagnés et démêler des noeuds restés jusqu'à alors coincés. En parallèle, cette quête est également un moyen pour elle de vivre un deuil qu'on devine lourd dès les 1ères pages.
Dans ce roman, Hélène Gestern parvient avec brio à superposer les époques, les histoires tout en accroissant notre intérêt, car, qu'on se le dise, une fois ouvert, il est très difficile de fermer le roman, un chapitre en appelant un autre.
J'ai franchement adoré m'y plonger, j'ai trouvé que l'auteure était très forte pour nous offrir les photographies du front sans jamais les montrer. Il y a dans sa plume une telle force évocatrice que l'image nous apparaît sous les yeux et qu'on visualise son contenu immédiatement.
Je recommande cette lecture à tous les passionnés d'histoire, à ceux qui aiment les histoires enchevêtrées les uns aux autres et à ceux qui sont curieux de voir quels destins ont pu côtoyer sans l'Histoire sans figurer dans les manuels d'histoire.
J'ai découvert Hélène Gestern l'année dernière, avec 'Portrait d'après blessure', qui m'avait profondément marquée. Alors quand une amie m'a prêté 'L'odeur de la forêt', j'ai atte,du un peu avant de l'ouvrir pour savourer l'attente de mon immersion dans ce roman ...
J'ai bien fait, car une fois ouvert, il m'a été impossible de le poser (ou presque) ; j'étais totalement immergée dans l'histoire , ou plutôt LES histoires qui composent ce roman, fresque qui démarre au début du vingtième siècle.
Elisabeth Bathori, historienne spécialiste des cartes postales et de la photographie est contactée par Mme de Chalendar qui voudrait une expertise de la correspondance de guerre et les photos de son oncle Alban Willecot, lieutenant mort au front en 1917.
Les lettres émeuvent Elisabeth qui se prend d'amitié pour ce jeune homme d'un autre temps, elle mène l'enquête, trouve d'autres correspondances .... et hérite d'une propriété de Mme de Chalendar, à charge pour elle de poursuivre ses recherches sur les trous d'ombre de cette histoire familiale et de fleurir régulièrement la tombe de sa fille.
Peinant à sortir de la dépression qui a suivi le décès de son compagnon, Elisabeth reprend cependant goût à la vie en reconstituant la généalogie d'Alban et en découvrant peu à peu les zones d'ombre de son histoire familiale.
De l'Allier au Portugal, de la Belgique à la Suisse, des Archives militaires aux boutiques d'antiquaires, Elisabeth ne ménage pas sa peine pour nous brosser un portrait de la vie dans les tranchées et des événements malheureux de la vie au front entre mitraillage par les forces allemandes et fusillades pour l'exemple.
Composé d'extraits de correspondance, de journal intime, de souvenirs familiaux, voire de coupures de journaux, de souvenirs personnels, cet ensemble est d'une grande unité. Servi par une très belle écritutre, un vocabulaire large et précis, ce roman est l'un des meilleurs que j'aie lus.
Un roman très attachant où on suit pas à pas l’historienne dans sa reconstitution des faits et dans son histoire personnelle. Un roman qui montre comment l’histoire familiale peut imprégner les comportements.
Un très grand bonheur de lecture.
Je conseille ce roman sans hésitation, n'ayez pas peur des 700 pages, on en redemande.
Hélène Gestern est une magicienne qui nous livre en alternance 4 histoires à des périodes différentes avec des personnages dont on découvre progressivement le lien et on n'est jamais perdu.
C'est à nous de tirer les fils pour pouvoir comprendre ces histoires à tiroirs qui s'enchevêtrent aussi facilement.
Le personnage principal, Elizabeth est historienne et nous suivons ses recherches tout en apprenant progressivement sa propre tragédie le tout coupé de
lettres de poilus, de passages de journaux intimes ...
L'écriture est très belle, limpide et simple.
L'auteure sait nous intéresser et piquer notre curiosité, l'intrigue est là et on veut connaître la suite .
On reste sous le charme jusqu'à la dernière page.
Historienne de la photographie, Elisabeth Bathori hérite d'une grande maison dans l'Allier et de l'histoire d'une famille qui lui est encore inconnue, celle d'Alix de Chalendar qui lui a confié, avant de mourir et d'en faire son héritière, la correspondance que son oncle Alban de Willecot a entretenu, alors qu'il était au front de 1914 à 1917, avec Anatole Massis, poète de renom. Brisée par la mort récente de son mari, Elisabeth investit peu à peu les traces laissées par ces autres, qui furent vivants, et tente de reconstruire leurs histoires à partir de fragments éparpillés qu'elle glane patiemment. Les lettres envoyées par Alban scandent le récit de la jeune femme en un contrepoint énigmatique et bouleversant. En remontant ainsi le fil du temps par des photos, des témoignages, des rencontres, Elisabeth chemine doucement à l'intérieur de son chagrin, comme dans un mouvement inverse à son enquête dans le passé.
Les motifs de la perte, de la disparition et de la mémoire ne cessent de hanter ce roman foisonnant, qui opère de magnifiques trouées dans le temps pour faire se rejoindre les personnages dans une douleur similaire. Les découvertes d'Elisabeth forment progressivement une histoire que la construction narrative nous dévoile par bribes qui se rejoignent et s'emboîtent comme les pièces d'un puzzle. Ce dévoilement progressif attise sans cesse la curiosité du lecteur dont l'intérêt est constamment relancé par les multiples ramifications de chaque intrigue. Comme Elisabeth Bathori, on est emporté par la soif de comprendre et de construire l'histoire de chaque personnage. C'est époustouflant de maîtrise et de rigueur !
Mais cette habileté narrative ne serait que bel emballage si elle n'était que le support d'une intrigue à suspense. Ce roman extraordinaire va bien plus loin, creuse bien plus profond les sillons de la mémoire, et sa remarquable forme narrative met en place une réflexion sur les traces qui subsistent de vies passées. Quelle place leur fait-on dans nos vies de vivants ? Conserver ? Détruire ? Archiver ? Montrer ? Expliquer ? Cacher ? Exposer ? Et pour quoi ? Quelle place leur laisse-t-on institutionnellement, avec le point de vue d'Elisabeth, professionnelle de l'archivage, et à l'intérieur de la sphère familiale, avec le point de vue d'Alix et de Violeta ? Que fait-on des joies, des peines et des souffrances de nos proches aïeux disparus ? Quel héritage nous laissent les belles choses ou les infâmantes qu'ils ont réalisées ? Quelle influence ces empreintes de destinées closes peuvent-elles avoir sur celles en train de se façonner ? Toutes ces problématiques affleurent très subtilement sous le tissage des intrigues et des temporalités et donnent encore plus d'ampleur au roman d'Hélène Gestern.
J'ai ressenti une émotion poignante en lisant "L'odeur de la forêt". Une émotion due à sa puissance romanesque, mais aussi à cette écriture absolument somptueuse qui sait aussi bien évoquer l'épouvantable boucherie de la guerre que la douceur insouciante d'une chatte blanche. Une écriture très pure et belle, qui sait se faire douce et compatissante, qui fait s'épanouir toute la palette des sentiments humains et décrire l'angoisse d'une errance dans les bois comme la plénitude d'une vieille maison de famille.
Vous l'aurez compris : "L'odeur de la forêt" est, pour moi, un roman qui possède toutes les magies !
C'est un gros roman de 700p écrit par l'auteur de « Eux sur la photo ». Pas dans la même veine certes, mais l'art photographique tient une place très importante dans cette histoire contemporaine, qui s'appuie sur des chapitres parfois peu glorieux de la « Grande guerre »
Une historienne de la photographie , qui peine à se remettre d'un deuil intime, va reprendre goût au travail et à la vie en reprenant la correspondance de guerre d'un officier Alban de Willecot et d'un poète Anatole Massis. S'y greffent bien sur des histoires d'amour plus ou moins avortées durant ces années terribles.
Le sort des jeunes gens de plusieurs familles se croise souvent pour le pire. Et c'est pour démêler cet écheveau que notre historienne va , de nos jours, à la demande de Violetta, la descendante portugaise d'une de ces familles , sillonner l'Europe afin de reconstituer le puzzle formé par des correspondances disparues , ou bien cachées, ainsi que des vieilles photos qui attestent de l'horreur subie par les soldats .
Le livre est bien lourd certes, mais à aucun moment je n'ai pensé (comme souvent) qu'il aurait pu être allégé. J'ai été captivée de bout en bout par le côté roman , et surtout j'ai eu la mémoire rafraîchie sur certains épisodes abjects de cette guerre , et sur le comportement honteux des autorités militaires françaises.
Un pavé, du papier fin, des descriptions sur les petits riens qui font la vie, ce roman demande du temps pour le lire.
L’auteure mêle habillement l’histoire de son personnage principal Elisabeth (ses peines, ses amours) avec l’Histoire (celle des poilus).
Bien sûr, il est question d’amours : Elisabeth est veuve mais ne sait pas où est enterré son aimé à cause de son ex-femme ; le triangle amoureux de 1914 n’est pas celui que l’on croit ; un amour rejeté conduit Tamara à sa déportation.
Le personnage principal tente de redonner vie à un poète disparu ; l’auteure du roman redonne vie à Tamara, sous un autre nom (l’auteure l’explique en fin de volume).
Il est également question de la Guerre des Tranchées, racontée par le photographe et ami du poète depuis le front.
Il est question de l’Honneur rendu à des Poilus accusés à tord.
Il est question de legs qui enchantent ou plombent nos vies.
L’image que je retiendrai :
Celle de la forêt en bordure de la maison d’Elisabeth pleine de pièges à loups.
Une citation :
« Pour un nom dont on se souviendra, pour une Tamara Isserlis rescapée de l’oubli, combien d’autres, perdus à jamais ? Ce livres est né du désir de tresser des histoires de disparus, avalés par la guerre, le temps, le silence. De raconter le devenir de leurs traces, qui éclairent, mais aussi dévorent les vivants. »
http://alexmotamots.fr/?p=2375
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