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L'Irlandais

Couverture du livre « L'Irlandais » de Maurice Gouiran aux éditions Jigal
  • Date de parution :
  • Editeur : Jigal
  • EAN : 9782377220366
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

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Avis (4)

  • Clovis Narigou apprend de la bouche de Biscottin - avec quelques difficultés dues à des problèmes de dentier de son vieil ami - que Zach Nicholl, un peintre Irlandais de leur connaissance, a été assassiné dans son atelier à Marseille.

    Il n'en faut pas plus pour que Clovis, après une petite...
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    Clovis Narigou apprend de la bouche de Biscottin - avec quelques difficultés dues à des problèmes de dentier de son vieil ami - que Zach Nicholl, un peintre Irlandais de leur connaissance, a été assassiné dans son atelier à Marseille.

    Il n'en faut pas plus pour que Clovis, après une petite hibernation dans ses collines au milieu de ses chèvres, reprenne du service pour découvrir qui s'est permis de s'en prendre à un pote.
    L'Irlandais étant toujours resté discret sur son passé, ses amis ne connaissent de lui que sa période phocéenne, son épouse Irlandaise, et son parcours qui l'a vu s'illustrer dans le Street art avant de se laisser séduire par un certain confort au grand dam de quelques anciens compagnons de rue qui n'ont pas vu cette reconversion d'un très bon oeil.

    Les maigres pistes suivies par la police sont celles d'un cambriolage qui a mal tourné – quelques toiles d'une valeur certaine ayant disparu -, d'un règlement de comptes dans le milieu de l'art mural, et d'une éventuelle résurgence du passé de l'artiste qui se serait d'abord illustré dans les quartiers de Belfast où les admirateurs de l'époque scrutaient plus son talent à travers la lunette d'un fusil.

    Clovis, que la curiosité professionnelle attire vers une verte Érin qu'il affectionne tout particulièrement, profite de la proposition de la veuve du peintre qui cherche une bonne âme pour l'accompagner en Irlande et la soutenir dans la dure épreuve consistant à affronter sa belle-famille.
    Fort d'un carnet d'adresses bien rempli depuis des reportages effectués pendant les heures sombres des troubles nord-irlandais, le reporter se charge de compléter les investigations de la police marseillaise, et plus particulièrement d'Emma, sa fliquette punk androgyne préférée, passablement remontée contre lui, et qu'il doit réapprivoiser après quelques mois d'abandon.

    Ce qui ne l'empêche pas de succomber aux charmes d'une autre veuve, celle du frère de Zach abattu des années auparavant par les unionistes. Car c'est son point faible à ce brave Clovis, son talon d'Achille, il ne se contente pas de défendre la veuve et l'orphelin, il lui faut impérativement donner de sa personne pour consoler la veuve, et il semblerait que plus les aventures s'enchaînent et qu'il avance en âge, plus sa libido s'avère exacerbée.

    Comme presque à chaque roman de Maurice Gouiran, l'intérêt se trouve autant dans le contexte et le cadre historique que dans l'intrigue elle-même, et j'avoue avoir enrichi mes connaissances sur cette période pourtant relativement utilisée en toile de fond de romans noirs. L'auteur nous éclaire sur l'évolution de l'IRA, l'organisation la plus connue des néophytes, dont les rangs sont régulièrement secoués par des scissions au fil des désaccords qui apparaissent entre partisans de l'apaisement et tenants d'une ligne combattante pure et dure. J'ai découvert avec surprise l'existence d'artistes portant la contestation sur les murs de Belfast à travers leurs fresques, au risque de se faire allumer par des snipers adverses, et plus globalement, la condition des femmes dans la société Irlandaise qui apparaît bien rétrograde.

    Pour l'inconditionnel de l'oeuvre de Maurice Gouiran que je suis - et de ce fait particulièrement exigeant -, cet avant-dernier opus n'est vraiment pas le meilleur, tout en restant dans une honorable moyenne. J'espère que « Qaraqosh », le suivant et pour l'instant dernier en date, sera un cran au-dessus au niveau intrigue, et je ne saurais trop conseiller à Monsieur Narigou de prendre ses gouttes, afin que ses états d'âme et ses ardeurs d'ordre sexuel ne deviennent pas plus envahissants.

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  • Après s’être fait remarquer dans le Street Art, le peintre originaire d’Irlande du Nord, Zach Nicoll, est retrouvé assassiné dans son atelier à Marseille où il vit depuis 1998.

    A partir de ce fait divers, Maurice Gouiran nous fait découvrir les quartiers de la cité phocéenne loin du Mucem et...
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    Après s’être fait remarquer dans le Street Art, le peintre originaire d’Irlande du Nord, Zach Nicoll, est retrouvé assassiné dans son atelier à Marseille où il vit depuis 1998.

    A partir de ce fait divers, Maurice Gouiran nous fait découvrir les quartiers de la cité phocéenne loin du Mucem et de l’ombrière du Vieux-Port puis, de la petite histoire, il nous entraine dans la grande Histoire irlandaise avec les évènements des années 80 à nos jours en nous racontant l’histoire très documentée de l’IRA, (l’illégale, l’officielle, la provisoire, la véritable et la continuité) et celle des auteurs des peintures urbaines (les célèbres murals qui déplacent de nos jours des cars entiers de touristes). L’auteur nous livre la mémoire de Belfast, de l’Irlande du Nord d’il y a 20 ans et la vie quotidienne actuelle.

    Maurice Gouiran, écrivain marseillais édité chez Jigal, est un de mes auteurs de polars préféré car d’un fil tendu à souhait pour résoudre l’énigme d’un meurtre, il nous entraine dans l’Histoire en nous faisant voyager, emmêlant fiction et réalité.

    Un polar érudit et passionnant.
    Grand Prix littéraire de Provence 2018 amplement mérité.

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  • Zach Nicholl, dit l'Irlandais, à peine sexagénaire, peintre travaillant et vivant à Marseille est retrouvé dans son atelier, le crâne fracassé. Sans être un intime de Clovis Narigou, journaliste de son état, ils se connaissaient. Aussi lorsque Aileen, la veuve demande à Clovis de l'accompagner à...
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    Zach Nicholl, dit l'Irlandais, à peine sexagénaire, peintre travaillant et vivant à Marseille est retrouvé dans son atelier, le crâne fracassé. Sans être un intime de Clovis Narigou, journaliste de son état, ils se connaissaient. Aussi lorsque Aileen, la veuve demande à Clovis de l'accompagner à Belfast pour enterrer Zach, celui-ci accepte-t-il avec l'envie de faire un reportage sur les ex de l'IRA, et surtout tenter de comprendre pourquoi l'Irlandais est venu en France et peut-être même élucider les raisons de son assassinat.

    Remarque liminaire à ma chronique. J'aime bien Clovis Narigou que je suis depuis un moment et dont je n'ai appris que récemment qu'il était le "double" de l'auteur, vu que les prénoms se ressemblent et que les deux noms sont des anagrammes, c'est même l'auteur lui-même qui l'a dit alors... et j'aime sa bergerie La Varune, isolée sur les hauteurs de Marseille. Je me suis même pris plusieurs fois à rêver d'y passer du temps, tranquille, sans les bruits de la ville, juste la nature, un feu de bois et des bouquins (en fait, j'ai cherché ce genre de location pour cet été, avec en tête l'image que j'ai de la bergerie de Clovis, sans trouver). La tranquillité, c'est ce qu'a fait le journaliste tout l'hiver qui précède cette histoire. Même Emma la fliquette-punk avec qui il partage son lit et et sans doute plus que ce qu'il veut bien s'avouer n'a pas pu l'en faire sortir, ni même monter à la bergerie. Alors, lorsqu'il sort enfin de son hibernation, la mise en route est un peu longue. C'est un peu mon -petit-reproche : le livre tarde à vraiment démarrer là où Clovis m'avait habitué à prendre ses sujets de reportage à bras le corps dès le début de son aventure, des thèmes souvent durs, complexes qu'il sait parfaitement nous décortiquer (L'hiver des enfants volés, La mort du scorpion, Les vrais durs meurent aussi, Maudits soient les artistes). Là, il tergiverse. Certes, à Belfast le sujet des Troubles est encore chaud (un peu comme si l'on allait parler des "Evénements" en Algérie), mais j'ai senti qu'il était un peu fatigué Clovis. Heureusement, après une première partie un peu molle, l'histoire s'emballe enfin. Je ne regretterai donc pas La Varune dans laquelle Clovis ne sera pas beaucoup présent, car les pubs les paysages irlandais ne sont pas mal non plus. Le suspense monte -néanmoins, on n'est pas dans un thriller pétaradant et haletant- sur fond de guerre IRA- armée anglaise ou même entre les factions de l'IRA.

    Si je connaissais un peu la question irlandaise, j'ai appris encore, notamment sur ces hommes qui peignaient sur les murs la lutte contre les Anglais, qui se faisaient parfois tirer dessus par des snipers du camp d'en face et parfois tuer, mais qui continuaient à peindre ; sur le rôle des femmes irlandaises souvent cantonnées aux tâches ménagères et à l'éducation des enfants et qui, lorsqu'elles se mettaient en tête de faire comme les hommes étaient mal vues, injuriées.

    Pour résumer après un début dans lequel Clovis reprend ses marques tranquillement, le charme du journaliste et de ses enquêtes agit pleinement, encore une fois plongé dans une page de l'Histoire un peu oubliée et pourtant importante, dans un "pays [qui] est une terre de secrets" (p.187) et donc dans lequel il faut donner de sa personne pour se faire accepter et collecter des informations.

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  • Simple et efficace, une histoire dans L’Histoire. Au cours d’une enquête concernant le meurtre de son ami Zach Nicholl peintre/graphiste originaire ancien militant d’Irlande du Nord. Clovis ancien Journaliste du côté de Marseille va tenter de comprendre et de démêler cette intrigue à la...
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    Simple et efficace, une histoire dans L’Histoire. Au cours d’une enquête concernant le meurtre de son ami Zach Nicholl peintre/graphiste originaire ancien militant d’Irlande du Nord. Clovis ancien Journaliste du côté de Marseille va tenter de comprendre et de démêler cette intrigue à la demande de sa veuve Aileen. Pour ce la il va faire le voyage vers Belfast ou les évènements de l’IRA sont encore dans tous les esprits. Il va reprendre contact avec les personnes qu’il avait déjà rencontré vingt-cinq ans plus tôt lors des conflits sanglants et fratricides. Parallèlement il y a bien sur l’enquête policière menée par Emma avec qui il a eu une liaison et qu’il convoite encore. Emma et son co-équipier Sami se retrouve vite dans une impasse…
    Je n’aurai pas voulu passer à côté de la plume de Maurice Gouiran, sa fluidité et son parler local nous apporte un éclairage tout en finesse sur la cité phocéenne et sur la révolution Irlandaise. En rencontrant différentes personnes qui ont connu Zach, nous allons peu à peu comprendre ce qui l’a poussé à s’expatrier vingt cinq ans auparavant. Clovis est le narrateur et son personnage reste très humain et touchant. Revivre Les Troubles par ses yeux est instructif et on oscille entre Guinness et Mauresque avec beaucoup de plaisir. J’ai beaucoup aimé le regard sans concession sur les faits marquants de l’époque Thatcher, des grèves de la faim, des exécutions sommaires au tir de sniper, l’organisation de l’Ira qui semble de plus en plus complexe. Du jour au lendemain on pouvait passer du statut de combattant à celui de traitre et sur dénonciation se faire exécuter. La complexité de cette organisation reste pour moi nébuleuse mais il apparaît clairement qu’en plus de cela elle était aussi machiste en lisant le parcours de Breena. Etre une femme irlandaise se résumait uniquement à porter les enfants, faire la cuisine, s’occuper de son mari et aller à l’église et quand on pense que ce n’est que le 25 mai dernier que la loi anti-avortement a été abrogée alors on peut comprendre que fiction et réalité s’entremêlent aussi bien. Un livre à découvrir par le petit bout de la lorgnette. Bonne lecture.

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