Étrangeté de cette oeuvre classique nous contant l'histoire de Meursault, cet homme ordinaire qui au hasard des RENCONTRES SE retrouvera malencontreusement embarqué dans une histoire le conduisant au meurtre d'un autre. L'autre est alors l'étranger au sens premier du terme, en tant que ni...
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Étrangeté de cette oeuvre classique nous contant l'histoire de Meursault, cet homme ordinaire qui au hasard des RENCONTRES SE retrouvera malencontreusement embarqué dans une histoire le conduisant au meurtre d'un autre. L'autre est alors l'étranger au sens premier du terme, en tant que ni Meursault ni le lecteur ne connait l'assassiné, mais aussi étranger par la dénomination raciale "l'arabe" dont l'affuble Camus et le coupant dès lors de toute identité propre. Mais Meursault est lui-même un étranger. Etranger aux émotions, étranger aux remords, étranger face à la loi, Meursault est l'étranger de tous et pourtant il nous semble si familier. Car Meursault n'est pas moins étranger aux autres qu'à lui-même, rattrapé par la fatalité de l'existence nous menant parfois aux confins de l'incompréhensible et de l'absurde. La violence y est présente de manière récurrente mais dissimulée dans les actes du quotidien auxquels assistent Meursault notamment à travers son voisin de palier Raymond frappant régulièrement une femme. La violence y est alors avant tout la violence de l'autre, l'absurdité de la violence de l'autre qui nous est étrangère avant de devenir "ma violence" celle de Meursault passant à l'acte criminel. Sa propre violence lui demeurant étrangère durant toute la première partie du roman, sommeillant au fond de son âme mais dont déjà l'absence de sentiment quand à la mort de sa mère aurait du nous alerter. Meursault se retrouvant pris dans les méandres existantialistes d'une vie morne et absurde, n'existera au final que par le meurtre commis. Nous ressortons fatalement jamais plus étranger à nous-même qu'à la lecture de cet oeuvre magistrale