Prix Orange du Livre 2017 : lecture des cinq romans finalistes
Tu peux en mettre un peu plus ?
Dans une langue radicale, ironique et espiègle, Simon Johannin ressuscite son enfance, sorte d'été éternel, avec ses rudes besognes et ses jeux cruels. Les règlements de compte, l'alcoolisme, l'abattage du cochon ou la découpe des agneaux rythment ce récit bouleversant, où la tendresse et la camaraderie le disputent à la rage et à la véhémence.
Les gosses qui grandissent à La Fourrière, hameau égaré en montagne, n'ont qu'à bien se tenir pour éviter les roustes paternelles. Et les évitent rarement. L'auteur inflige, lui, une violente correction à la langue. Cet été-là, c'est toute une vie condensée, où le passage à l'adolescence ne sera pas sans heurts. Ces personnages aux prénoms bibliques - Simon est toujours flanqué de son copain Jonas - sont les héros d'une parabole.
Prix Orange du Livre 2017 : lecture des cinq romans finalistes
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Et si on composait un texte nous aussi ?
Une écriture qui prend aux tripes, un roman qu’on ne veut pas lâcher.
Parfois, cela ne marche pas. Ce fût le cas avec cette lecture.
Cela commençait pas trop mal, je ne trouvais pas l'écriture fantastique, celle-ci étant moderne et très directe mais manquant cruellement de finesse. Pour autant, le récit de cette jeunesse un peu désabusée pouvait mener à quelque chose d'intéressant. Le style est brut de décoffrage mais l'ensemble est très (trop) caricatural.
Et puis l'auteur m'a perdu, très rapidement. La deuxième partie du roman devient rapidement incompréhensible (en tout cas pour moi) et la lecture est devenue très poussive.
Bref, je n'ai pas saisi ou il voulait en venir, j'ai perdu complètement le fil. Le roman est très court donc je suis allé au bout mais c'était difficile et surtout je n'en retire pas grand chose. C'est dommage car certains thèmes abordés méritent une réflexion.
Ce roman a pourtant reçu des critiques plutôt très positives alors que rien n'a vraiment fonctionné avec moi. Ce sont des choses qui arrivent.
Vite lu, vite oublié donc de mon côté.
Un titre en lettres blanches sur un fond noir d’où se dessine un squelette transparent, dépouillé de toute chair, celui d’un animal à quatre pattes. Couverture d’une dure sobriété qui n’augure pas la douceur d’un récit.
Simon le narrateur parle de son enfance à La Fourrière, petit hameau de la France profonde. Dans cette zone de précarité rurale par essence, vivent trois familles dont celle de Jonas son copain, et beaucoup d’animaux. Là-bas, on viole la loi, l’alcool est nourriture terrestre pour les hommes, il faut bien trouver des ressources pour affronter le dur quotidien. Les femmes sont aux tâches ménagères, les enfants, élevés à la dur, les torgnoles pleuvent. Ils disposent des champs de liberté que la nature leur offre pour dissimuler leurs larcins comme pour jeter les carcasses des animaux qu’ils dézinguent. Sans console, en dehors de la toile, ils inventent des jeux.
Comment devient-on ado puis adulte après un tel apprentissage ? C’est la seconde partie du livre. La mobilité géographique est nécessaire, c’est la découverte d’un monde nouveau et de ses tentations, mais la traversée, aussi difficile soit-elle, est porteuse d’espoir.
Pour décrire son terrain de jeu, le village de son enfance, Simon emploie un style narratif vif, direct, et c’est sans doute ce vocabulaire de l’instant, ces mots qui disent la violence, l’horreur, la puanteur, le dégoût, qui donnent à ce récit son authenticité. Les scènes d’abattage, de meurtre de chiens achevés à coups de pierres, de cochon pendu et égorgé n’obèrent pas tout sentiment d’hommes civilisés.
On rencontre Didi, la vieille dame qui accueille les jeunes désoeuvrés pour regarder la seule télévision du hameau, deux Serbes en quête d’asile contre un peu de labeur, dont Pedra et son chien Mickey. « C’était en Serbie trois ans avant, il l’avait ramassé dans une station-service en bordure d’une ville parce qu’il avait vu son maître se faire écraser… Pedra il était à côté et il s’est retourné quand il a entendu les os du type craquer sous la marche arrière du poids lourd... Il en avait connu plein des gars morts sous le poids du monde ».
Plutôt adepte d’une écriture académique, attachée au respect de la langue française, je me délecte rarement de romans qui ne respectent pas mes codes. Pourtant, à aucun moment, j’ai eu envie de refermer ce livre, au contraire, j’avais hâte de le reprendre et je me régalais de cette écriture libre, adaptée à l’environnement, opposant noirceur et humour, riant même sur certaines passages au langage fleuri, parce que j’étais dans le contexte!
Cette lecture a donc été une excellente surprise et m’a apportée la preuve que le langage n’a pas forcément besoin de circonlocutions littéraires pour transmettre des messages.
Merci à lecteurs.com de m’avoir fait découvrir le premier roman de Simon Johannin que je n’aurais pas choisi seule.
Je tiens à souligner l’esthétisme du livre, objet délicatement présenté de la couverture déjà évoquée à l’impression sur papier subtilement teinté.
Waou! Ce livre est un ovni.
La couverture est noire avec un squelette de chien, je m'attendais donc à un roman noir mais pas du tout à ce roman là. Ici il n'y a pas de meurtre, non! Toutefois, le livre n'en n'ai pas moins sanglant.
Vivre à Fourrière quand on est enfant c'est être livré à la violence d'une campagne rude et inhospitalière. La violence verbale, la violence physique mais aussi celle de cet environnement malsain. Tout y est scabreux, de la merde qui les recouvre, aux animaux à martyriser ou/et à dépecer, à l'avenir incertain voir certain : FERME...
L'auteur ne nous épargne rien, son style est cru, ferme, violent. A l'image de son roman. Le lecteur est dérangé, se sent sale, il a envie de fermer les yeux devant ce réalisme cru qui lui est servi. Et pourtant il se laisse entraîner dans ce court roman,
Les 50 dernières pages l'enfant a grandit; ce que l'on pressentait se réalise : zéro avenir possible pour ces gamins de Fourrière. Cette partie m'a beaucoup moins plu... Elle sert de conclusion mais est trop différente du reste du livre et au final le gâche...
Un auteur à suivre, curieuse de voir comment il va s'en sortir sur une autre thématique...
J'ai été déroutée par la cruauté, le sadisme des gamins, les odeurs de charogne et je n'ai pas aimé la deuxième partie où, devenu adulte, le "héros" semble à côté de ses pompes. L'écriture ne m'a semblé intéressante que dans la première partie, après cela me parait du délire.
Le Nature writing français bien trash
*
Un roman noir, violent et sanglant.
Voilà les 2 adjectifs qui me viennent immédiatement à l'esprit à l'évocation de cette lecture.
Ce livre, de format court, n'est pas à mettre entre toutes les mains. Je le conseillerais plutôt à des lecteurs aguerris aux scènes dérangeantes. Ce n'est pas un polar , pas de crime à l'horizon, pas (trop) de sang mais alors de la chair il y en a à profusion!
Même moi qui ai l'habitude de "trifouiller" dans les viscères, de ramasser le vomi et autres liquides organiques (infirmière en digestif, ça ne s'explique pas:), j'ai eu besoin de quelques moments d'accommodation à ces phrases trop/très suggestives.
Le style est poétique (malgré le sujet), tout en finesse et sensibilité. L'auteur ne mâche pas ses mots. Il les expose sur le papier sans filtres, sans ornements.
Attention aussi aux lecteurs sensibles à la cause des animaux car dès la première page, vous appellerez la SPA ! Ici , les charognes sont reines, cela déborde de partout. Et pourtant, il y a du respect envers ceux-ci (c'est subtil).
Et les enfants? Elevés comme des animaux domestiques, toujours en quête de jeux sauvages, nourris à la viande, fessés au moindre regard de travers.
La première partie évoque surtout les premières années du jeune garçon. Ses parties de jeux avec ses voisins (ils collectionnent tous types d'ossements même humains !), la débrouille dans cette cambrousse remplie de crasse mais aussi élevé à l'amour "je t'aime moi non plus" de ses parents. Puis l'adolescence à la ville où tout se délite.
*
Un récit que j'ai dévoré presque comme le gamin qui mastique et engloutit son bout de méchoui. Oui, c'est une pépite qui fracasse sec. Du lourd qui t'en met plein les mirettes et te donne la nausée. Les bêtes, la crasse, l'alcool mais aussi l'amour. C'est brutal et beau à la fois.
Puissant et évocateur (je l'ai déjà souligné mais j'insiste!)
Et puis l'édition Allia l'a proposé dans un bel écrin noir. What else?
Un auteur à suivre donc....
* Lu dans le cadre du challenge #theblacknovember
Bravo à ce jeune auteur, Simon Johannin (né en 1993) qui, avec ce premier roman, L’Été des charognes, révèle un grand talent.
Déjà, la couleur noire de la couverture de ce livre est en phase avec son contenu. L’écriture ne prend pas de détours et ne fait pas dans la dentelle. Les faits sont racontés de façon directe et crue, avec un style percutant qui ne peut laisser indifférent.
J’ai préféré la première partie où le narrateur raconte son enfance et celle de son copain, Jonas, tous deux vivant dans un hameau reculé, perdu en pleine campagne. Le récit est mené à un rythme soutenu et nous suivons ces enfants dans des scènes terribles mais très réalistes où nous sommes spectateurs de faits et de jeux terribles. Tous nos sens sont happés, que ce soit l’ouïe, le toucher la vue, le goût mais surtout l’odorat !
La deuxième partie qui traite de l’adolescence est un peu moins rythmée mais néanmoins très intéressante et malheureusement assez pessimiste.
C’est un livre fort, très fort qui m’a passionnée.
Il faut enfin signaler que ce roman a été finaliste du Prix Orange du livre 2017.
Merci à Lecteurs.com pour m’avoir permis cette découverte.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Brut. Un livre qui m‘a rappelé le grand cahier d’Agotha Kristof pour la dureté du récit et La vie devant soi de Romain Gary pour le style direct et sans apprêt. L’auteur privilégie les émotions qui vous arrivent comme des uppercuts, sans crier gare. On en ressort sonné et enchanté à la fois. Une lecture jouissive, presque masochiste. Seule reproche : le recours trop systématique à la scatologie. ; c’est la merde, on a compris, inutile d’en tartiner chaque page.
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coucou! meilleurs voeux!
ce livre, très court, tient en deux parties: la première est dure et cruelle; cela commence par la lapidation du chien de la voisine..et d'autres cruautés suivent; on patauge dans la fange...l'écriture est intéressante (on reparlera de lui, prophétise Sigolène Vinson) dans l'autre partie, il est surtout question de drogue et j'ai eu l'impression que l'auteur avait fumé la moquette. Je ne peux pas être plus précise car il y a longtemps que j'ai rendu ce livre à la médiathèque.
Je viens de finir Les Déracinés et c'est un coup de coeur.